Finalement la nuit entre San Jose et Santa Cruz nous aura tellement secoués que les 18 heures transport entre Santa Cruz et Sucre seront passées rapidement. Encore une fois, tout est relatif 10 heures furent plus longues que 18…
Nous voici donc à Sucre, de nouveau en altitude dans la région des vallées (comme Cochabamba) – avec ses modestes 2790 mètres -, dans l’une des deux capitales du pays. La première capitale historique et celle du pouvoir judiciaire aujourd’hui. C’est une ville blanche dans les deux sens, même si pour celui de la couleur de peau, cela n’est pas flagrant. Dans les rues de la ville beaucoup d’indigènes un peu partout et beaucoup d’enfants faisant la manche. Ici, comme à Santa Cruz, les Blancs se sont vengés de l’indianitude du Président sur ses plus petits frères et sœurs. L’année dernière, alors qu’Evo devait venir en ville, un groupe de Blancs a fait passer un sale quart d’heure à un groupe de non Blancs venus l’accueillir : humiliation sur la place centrale, mise à feu symbolique de leurs ponchos et obligation d’insulter Morales. Cela explique pourquoi quelques poubelles en ville sont illustrées par une variation de la phrase suivante: « Raciste ou Ordure, votez ici ! ». (un jeu de mot intraduisible de « Racista o basura vote aqui »).
Cela dit, ce n’est pas avec déplaisir que nous nous baladons un peu dans une atmosphère non suffocante. Sucre est une belle ville. C’est la version 2 de la ville coloniale : la ville blanche. Il y a des palais, de belles églises, de grandes places … le tout très blanc. Il y a même la tour Eiffel qu’on n’a pas vu en vrai mais sur un dépliant de l’office du tourisme. Je vous laisse la découvrir. Comme dans beaucoup de villes, nous commençons la visite pour un petit casse croute au marché. Ici, on se régale d’un sandwich de saucisse locale, mélange de saucisse allemande et de chorizo. On poursuit sur un jus d’herbe locale qui porte le drôle de nom d’alfalfa et qui a un gout de vert … au lait et sucré. C’est plein de vitamines à ce qu’il parait. Et ça sert aussi à nourrir les animaux. Entre la saucisse et l’alfalfa, on admire la profusion de produits « del campo » disponibles au marché de Sucre. Rien que les étales de pommes de terre remplissent à eux seuls tout une cours intérieure avec, comme d’habitude, un coin par spécialité.
En Bolivie, chaque vendeur d’une variété de produits est installé à côté des vendeurs qui vendent la même chose. Par exemple, il y a un coin des vendeurs de jus et de salades de fruits, un coin des vendeurs d’alcool, un coin maïs, un coin viande rouge, un coin poulet, un coin pomme de terre, etc. Pareil avec les habits, il y a un coin chaussures où tous les vendeurs de chaussures sont installés. Pratique pour comparer les prix (généralement les mêmes). Là où cela devient gênant, c’est que quand on a oublié d’acheter des pommes de terre et que le coin où on les trouve est à l’autre bout du marché, pas d’autre solution que de rebrousser chemin et retraverser le marché en entier. En ville, c’est la même chose avec les vendeurs ambulants. Tous ceux qui vendent du jus d’orange (dont Anna raffole), par exemple, sont aux mêmes croisements de rues, si ce n’est côte à côte. Impossible de les trouver ailleurs que tous au même endroit.
Le soir venu et prétextant la recherche d’un endroit où trouver le wifi pour souhaiter des bonnes fêtes aux amis, nous nous retrouvons à l’Alliance française qui a recouvert un des murs de sa cours intérieure d’une peinture avec beaucoup d’humour que je vous laisse découvrir en photo. Un peu plus tard et comme nous sommes le 24 décembre, Anna & Jérémy s’offrent un repas de Noël dans un endroit original ... le marché. Au menu, en guise de crustacés, de coquillages, de volaille et de buche glacée, nous nous régalons d’un plat interdit aux végétariens : riz, steak semelle pour l’épaisseur mais tendre niveau consistance, saucisse (comme celle de Strasbourg), œuf à cheval, frites et riz, le tout revenu dans dix centimètres d’huile. Et comme champagne, nous buvons de la Huari, une des bières boliviennes brassées selon la recette tchèque (pilsener). Un repas avec peu de protéines et finalement diététique en comparaison avec ce que vous avez mangé en France pour les fêtes, non ?
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Kri kri
Irkita
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Kri kri
Irkita
Salut Irkita,
RépondreSupprimerUn petit coucou pour dire que je me régale à lire tes aventures. Tu as du talent sacré petite souris. Et les photos sont dépaysantes à souhait ! Merci pout tout ça
Fais la bise à J & A de ma part ;)
Un richard sinon rien: c'est énorme !!!
RépondreSupprimerSalut tous les deux,
RépondreSupprimerMerci pour le coucou, ça fait plaisir d'avoir des lecteurs actifs ;-)
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Kri kri
Irkita
PS : Un kri kri spécial à Gizmo