dimanche 27 décembre 2009

Cochabamba – Villa Tunari : La descente continue

Forcément quand on part de 4000 mètres d’altitude, on peut descendre longtemps. Et c’est ce que nous faisons. Entre Santa Cruz, la plus grande ville du pays et capitale économique qui se situe presque au niveau de la mer, et Cochabamba à 2500 mètres, il y a la région du Chapare, qui ressemble à l’Amazonie, mais qui n’est pas l’Amazonie. Ici, ça s’appelle le Tropique.
Il nous faut quelque chose comme 4 petites heures de bus pour y accéder. Mais avant de saluer Cochabamba, nous repassons quand même voir notre ami milliardaire bâtisseur de villes de rêve. On a pris ses coordonnées et fait des photos de son dernier livre, si ça vous intéresse. Mais franchement, quand il nous a raconté qu’il était il n’y a pas longtemps dans la Chiapas au Mexique pour négocier avec Marcos, les zapatistes et le gouvernement fédéral (???), la construction de l’une de ses villes-miracle, on a failli lui rire au museau. Mais on est restés polis et on ne l’a pas fait. Quelle histoire quand même ! Et si c’était vrai ?
Sur la route, nous rencontrons notre premier panneau multilingue, digne d’un Etat plurinational. Je ne saurais pas dire si c’est du quechua ou de l’aymara, mais ce n’est pas du kri-kri, por supuesto. Et nous voici arrivés : « wouf ! ». C’est le son que l’air humide et tiède à fait quand il est rentré dans mes poumons de souris. J’ai la sensation que la température à augmenté de 20°. Ca doit être ça les tropiques.


La Chapare : week-end, pluies et singes.
Nous avons décidé de venir travailler un peu dans cette région plutôt tranquille pour ce qui nous concerne. Dans le Chapare, on cultive de la coca, on adore Evo, qui a été ici responsable syndical des cultivateurs de coca, los cocaleros, la police ferme de temps en temps un atelier clandestin (forcément) de production de cocaïne et les indigènes du coin, los Yuracarés, se battent (un peu) contre les colons venus des hauteurs pour cultiver la coca. Mais nous ne sommes pas venus pour ça. Nous sommes installés pour la fin de la semaine à Villa Tunari pour travailler. Travailler, ça veut dire pour Anna récupérer ses notes en les informatisant et préparer la suite, pour Jérémy, la regarder faire et pour moi, rédiger mon journal de bord en attendant de pouvoir le mettre en ligne sur ce blog.
Nous nous installons dans un hôtel au bord du Rio Espiritu Santo (rien que ça), dans lequel nous pouvons faire notre propre cuisine. Nous nous préparons de bons petits plats et sommes fin prêts à bosser. Enfin presque prêts parce qu’on n’avait pas tenu compte du climat, à savoir alternance de pluies diluviennes et de chaleur digne d’un four à chaleur tournante ! Enfin, nous avançons un peu, mangeons bien et dormons beaucoup, c’est déjà ça.
Le second jour, nous partons visiter une réserve-nurserie-hôpital pour les animaux du coin. Je suis toute excitée à l’idée de rencontrer mes compatriotes des tropiques. Un peu déçue, je n’aurais droit qu’aux perroquets, qui crient plus qu’ils ne parlent et aux singes qui sont, certes sympathiques, mais voleurs comme … heu… des singes ? Dès qu’ils montent sur quelqu’un, c’est pour mettre la main dans la poche ! Et le seul singe sympathique qu’on a trouvé est tombé amoureux de Jérémy. Il ne l’a pas lâché pendant les 3 heures de balade : accroché à sa jambe pour ne pas marcher, caché sous son tee-shirt lorsque la pluie permanente augmente d’intensité en se prenant pour la douche, hurlant de chagrin à la fin lorsqu’il a fallu se quitter. Son petit nom, c’est Fidelia, qui sonne comme fidélité, sauf qu’en castillan fidélité, ça se dit fidelidad.
Voici déjà la fin du week-end. Un petit portrait de mon copain le chien rasta du coin, petit squattage dans un hôtel-restaurant et nous voici à 22h sur le bord de la route à attendre un hypothétique bus en provenance de Cochabamba pour Santa Cruz. Si nos calculs sont bons, il ne devrait pas tarder. L’inconnu, c’est surtout la place disponible. On touche du bois (des tropiques, ça porte encore plus chance). Calcul raté, mais on embarquera à 1h00 du mat dans un bus où heureusement il reste de la place après 3 heures d’attente et d’espérance (non vaine) !


--
Kri kri
Irkita

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire