lundi 4 janvier 2010

Poto-si belle -si cruelle -si polluée

25-12-2009, Poto-si belle
Pour sûr, Potosi est une très belle ville et mérite son classement au patrimoine de l’humanité.


26-12-2009 : Poto-si cruelle
En fait, ici, il y a la ville recto qui se pavane et il y a le Cerro Rico verso qui a engouffré dans ses entrailles beaucoup de monde. Il y a eu des millions d’indiens soumis à la mita, nourris comme des bêtes avec de la coca par les conquistadores espagnols qui poussaient le cynisme jusqu’à vendre les feuilles à leurs esclaves. Puis aujourd’hui, il y a les mineurs coopérativistes, enfin ce n’est qu’une question de nom, et les touristes qui ne trouvent rien de mieux à faire que pénétrer dans les entrailles de la montage riche. Pour ce qui est des « coopérativistes », il est communément admis qu’il s’agirait ici d’une forme rare d’exploitation : l’auto-exploitation. Couplée à l’exploitation tout court, cela va de soi. Les mineurs associés gèrent en commun leurs mines louées à l’Etat dont ils exploitent chacun une partie. Le guide du routard nous dit que leur espérance de vie est de 45 ans, d’où l’auto-exploitation. Mais ça aurait été trop facile. Finalement, ils sont maximum 4000 à posséder un morceau d’enfer en argent, en zinc ou en étain, et les 11 000-13000 autres sont des mineurs journaliers qui heureusement se font aider de leurs femmes et enfants. La mine, c’est une histoire d’exploitation familiale !


27-12-2009 : Poto-si polluée

Ici, il existe un proverbe qui dit « Montage riche, Gens pauvres ». Ce n’est pas tout à fait vrai. En termes de pollution, 500 ans d’extraction de minerai de la montagne a transformé les alentours de la ville en une énorme décharge grise-jaune-verte d’un mélange hyper concentré d’arsenic, souffre, plomb, amiante et autre joyeusetés ! C’est un ami de la ville qui nous promène hors des sentiers dorées de Potosi.


28-12-22009 : Potosi, société civile
Le lendemain, avec son aide, nous irons à la rencontre de toute la société civile de Potosi - ou presque. Un moment mémorable ? Celui pendant lequel le président des coopérativistes nous déclare que le droit du travail on s’en fiche, pour les journaliers (appelés aussi péones ou maquipura), le travail 7 jours sur 7 c’est normal, surtout s’ils veulent manger ! Et s’ils veulent avoir un dimanche… ben ils n’ont qu’ à arrêter de travailler. Altruisme, quand tu nous tiens !

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Kri kri
Irkita

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