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dimanche 5 septembre 2010

Du 21-02-2010 au 24-02-2010 : Quito (4ième partie) Attention, migraine !

Ca fait une semaine qu’on est en Equateur et on est complètement perdus. Ou presque. De ce qu’on croit en avoir compris, le panorama politique du pays est bien complexe. Le gouvernement - qui a mis en place un certain nombre de politiques sociales, notamment les bonos (allocations en français)  aidant les plus démunis du pays à raccorder les deux bouts chaque mois, - est taxé pour cela de populiste et assistencialiste, non pas (seulement) par la droite, mais par les indigènes et les écologistes. Concernant les indigènes, on les croyait à gauche, mais on a appris que via leur parti politique, le Pachakutik, ils ont été capable dans le passé de faire alliance avec des militaires putschistes de droite !

Pour ce qui est des projets de développement, ils ne cadrent ni avec le discours officiel, ni avec les promesses de campagne et « l’agenda environnemental » d’Alianza Pais, le parti-mouvement du président Rafael Correa. Les programmes à la patine socialiste et visant à fortifier l’Etat national vont de pair avec une politique de développement tout ce qui est de plus conventionnel, « sénile » pour certains , c'est-à-dire basée sur l’exportation des matières premières, mais que la gauche au pouvoir justifie de la manière suivante :  « pour développer le pays, il faut bien trouver de l’argent, alors pourquoi se priver de la richesse du sous-sol du pays car si les gains obtenus grâce à celle-ci sont bien redistribués, où est le problème ?». Ou encore, en version un peu plus nuancée (ou encore plus hypocrite ?), « cette étape [extractiviste] est obligatoire pour pouvoir mettre en place des véritables alternatives et engager le pays dans la transition vers une économie post-pétrolière ». De leur côté, les organisations écologistes - « infantiles » selon le Président -, certains intellectuels de haut rang et les indigènes seraient en train de passer (ce qui était déjà probablement le cas pour les indigènes), dans l’opposition. Mais pas dans l’opposition de droite (cela serait trop simple !), car, évidement, il y a opposition et opposition. Aux critiques classiques et attendues des grandes fortunes du pays, qui se sont partagées le pouvoir pendant des décennies menant la fronde depuis Guayaquil et qui qualifient aujourd’hui (sans surprise !) le gouvernement de communiste, s’ajoutent maintenant celles de certains acteurs importants de la société civile positionnés à gauche et qui, de leur côté, n’hésitent plus à qualifier l’action gouvernementale de néolibérale et le discours présidentiel de raciste.

Enfin, comme les mouvements sociaux et la CONAIE, la puissante organisation indigène, ont eu beaucoup de mal à se situer face à un gouvernement positionné à gauche, s’ensuit une cacophonie de déclarations critiques de l’action gouvernementale, plus ou moins virulentes et souvent contradictoires, qui tendent à accentuer le lent affaiblissement des mouvements sociaux et les décrédibilisent en partie. Quant à Rafael Correa en personne, sans diplomatie aucune et parfois avec une certaine virulence, il semble bien aimer enfoncer le clou et taper là où ça fait mal. Même si le ridicule ne tue pas, il est dur de se faire des amis chez ceux qu’on ridiculise.  « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi », pourrait être en substance la dialectique utilisée par le Président. Quand on connait sa popularité, on se rend bien compte de la complexité de la tâche de ceux qui souhaitent participer à la construction d’un nouveau pays, sans être pour autant ni inféodés ni traitres. 

Finalement, la question est de savoir comment trouver l’équilibre et la méthode permettant de critiquer de façon constructive, sans pour autant l’affaiblir, un gouvernement-où-on-a-des-amis-mais-aussi-des-ennemis, tout en se préservant d’être associé à une opposition de droite formée par l’élite économique et d’anciens dirigeants du pays, au profil conventionnellement ultralibéral et raciste, toujours aux aguets et qui n’hésite pas à utiliser les médias de communication dont elle contrôle une bonne partie pour semer la zizanie ! Attention, migraine…

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Kri kri
Irkita

lundi 17 mai 2010

09-02-2010 : En attendant le Paradis …

… on souffre encore un peu. On vient de franchir la distance entre Jaen, dans les Andes côté Amazonie, et Chiclayo, sur la côté pacifique, de nuit. Rien de très original, je sais, si ce n’est que d’habitude, après une nuit de transport, on arrive à destination et on s’y pose. Cette fois-ci, il nous manque encore deux escales pour arriver à notre but, sachant que la veille au matin on était à Huampami, sur le Rio Cenepa , en plein territoire awajun. Alors, on enchaine. Piura, 4 heures de bus (ridicule !). On s’occupe en admirant nos blessures de guerre, c'est-à-dire, pour l’essentiel, nos boutons de « moucherons-arracheurs-de peau-dont-les-boutons-s’expandent- au-grattage-et-qui-grattent-très-fort-justement ». Nos mollets sont là pour en témoigner. Anna et Jeremy ne sont pas beaux à voir. Moi non plus. Par la fenêtre, défilent, depuis maintenant plus de 24h, des paysages de plus en plus arides. Nous sommes de nouveau dans le désert côtier. Quel contraste ! Seuls quelques derricks (non, pas celui de la série)  à l’allure d’animaux préhistoriques s’agitent à l’horizon. Nous voici enfin arrivés: Mancora, LA STATION balnéaire péruvienne.


Vous savez ce que c’est que le bonheur ? Après 5 jours d’expatriation dans des territoires amazoniens dont les chefs-lieux n’apparaissent même pas sur des cartes et quasiment 48 h de transport, nous nous vautrons dans un fauteuil en bambou, après avoir piqué une tête dans la piscine de notre hôtel pour se rincer du sel d’une mer magnifique. Au bout de 3 mois de voyage et de conflits socio-environnementaux, nous savourons ce moment de paix et de confort (dans l’hôtel le moins cher de la plage, il faut pas exagérer !). Demain, programme chargé : plage et plage ! Enfin, du moins pour moi. 


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Kri kri
Irkita

lundi 5 avril 2010

Pérou : Cartographie (complexe) de nos derniers déplacements

Kri kri,

Si je me souviens bien, la dernière carte que j'ai mise en ligne était celle du trajet de Lima à Cajamarca. Pour dire si ça date. Voici une tentative d'illustration de notre parcours depuis. La dernière carte que j'avais mise en ligne était :
Du 23 au 26 janvier 2010 - Pacours autour de Cajamarca
23-01-2010 : Cajamarca, c’est là que tout commence
23-01-2010 : Cajamarca, capitale des mouvements socio-environnementaux péruviens
24-01-2010 : Région de Cajamarca, San Marcos : Non, groin, coin-coin, cot-cot, kri kri, meuh, hi-han à la mine !
25-01-2010 : A Porcon, il n’y a pas que des cochons
26-01-2010 : Cajamarca, fenêtres et bains.
26-01-2010 : Cajamarca, la mine vue par le gouvernement régional et par la table de concertation.

Du 27 janvier au 02 février 2010 - Bagua, Jaen, San Ignacio, San Jose de Lourdes
27-01-2010 : de Chiclayo à Bagua, de la costa (côte) à la selva (forêt)
28-01-2010 : Bagua (1) : à la lisière de la forêt peuplée de chiens du jardinier mangeurs d’hommes…
28-01-2010 : Bagua (2) : la réunion, première partie, où nous déplorons de ne pas parler l’Awajun…
29-01-2010 : Bagua (3), réunion, seconde partie, où nous sommes contents de comprendre l’espagnol
31-01-2010 : Jaen, Café pas équitable
01-02-2010 : San Ignacio, province écologique
02-02-2010 : Province de San Ignacio, de Lourdes aux déchets …

Du 03 février au 07 février 2010 - Bagua, Jaen, San Ignacio, San Jose de Lourdes

03-02-2010 : Jaen à Imacita, direction l'Amazonie, la vraie...
04-02-2010 : Du Rio Marañón au Rio Cenepa
Du 04-02-2010 au 07-02-2010 : Le Cenepa, de Fitzcarraldo à Aphrodite ou en attendant l'Apu

Itinéraire Nord Péru


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Kri kri
Irkita

samedi 13 février 2010

22-01-2010 : De Lima à Trujillo à Cajamarca


Pas le temps de faire kri kri. Une nuit de bus en longeant la côte en direction du nord du pays nous amène à Trujillo, où nous avons une correspondance pour Cajamarca, une ville des hautes vallées andines. Le trajet alterne paysages lunaires et désertiques caractéristiques de la côté péruvienne (et de la Oroya), suivis de quelques rizières sorties d’on ne sait quels systèmes d’irrigation moches, puisqu’on est dans la région des Moches, une civilisation pré-inca qui s’est faite une renommée pour ses canaux et dont le nom fait sourire les francophones... Un peu plus loin, les rives de l’un des rares fleuves péruviens qui se jette dans le Pacifique se chargent de manguiers ployant sous le poids de leurs fruits abondants que nous mangerons au déjeuner! Un régal.
Pour ce trajet, nous avons pris une compagnie pas chère. Non que les autres soient forcément plus chères, ni qu’elles soient plus confortables, juste que cette fois-ci, le service est annoncé comme « économique ». Alors le bus prend du retard et il y fait très chaud. Mais le pire, ce sont les films qu’on nous y inflige : un calvaire. Après avoir eu droit à une épopée avec Schwarzenegger jeune et Alyssa Milano enfant (je vous laisse admirer le générique pour imaginer le niveau du scénario) qui s’appelle Commando (merci Internet), comme on ne pouvait pas s’arrêter en si bon chemin, on passe à un film avec Van Damme qui doit être quelque chose comme « Universal Soldier » : des soldats morts, ramenés à la vie façon « zombie » pour être utilisés comme une arme vivante ! Tout un programme.

Voici le générique de Commando.

A priori, et en théorie, il devait être possible d’ignorer tout ça et d’admirer le paysage. Mais en pratique, impossible : la règle ici, c’est « Si on peut mettre le son à fond, pourquoi ne pas le faire ? ». Et qu’il s’agisse de film, de musique, ou de sonneries de téléphone portable, c’est la même chanson, « il faut faire son maximum ». Dès fois, on se demande si tous les gens sont sourds… Ou alors, dans notre cas, peut-être que si le son est fort, c’est pour compenser la nullité du film. Bref, ce fut un trajet un poil - de souris - pénible. Personnellement, je fais encore des cauchemars dans lesquels je joue avec Schwarzy dans une piscine …
Faut dire aussi que côté films, nous avons été gâtés lors du trajet précédent : une projection d’Avatar en bonne qualité et en « bonne » langue, à savoir en espagnol (plus tard, nous le reverrons sous–titré dans une langue slave). Vous connaissez Avatar ? Ce film pourrait être projeté comme introduction d’un forum consacré aux conflits sociaux-environnementaux. Tout y est. Des indigènes d’une autre planète (certes, un peu bleus, aux allures de lémuriens et munis de longues queues qui ont l’air fort pratiques pour chasser les moustiques) luttent contre un projet d’exploitation d’un minerai rare entrepris par des humains et qui menace leur environnement. Les autochtones souhaitent évidement conserver leur territoire intact. Bien entendu, l’agression prévue est censée détruire un lieu de culte, sacré et essentiel pour leur cosmogonie . Incroyable de voir un film comme de ce genre sorti tout droit d’Hollywood ! Qu’est-il en train de se passer là bas ? James Cameron serait-il devenu dangereux activiste ?
Au passage, je salue l’industrie de la musique et du film et les porte-monnaies des Occidentaux. Merci aux pirates des pays de l’Est européen pour leur vélocité à diffuser dans les pays d’Amérique latine les films récents ; merci pour la qualité, merci pour le prix modique. Je krikrisse un peu de rire (jaune) lorsque je vois les efforts menés en Europe pour criminaliser les « méchants » qui téléchargent, alors que je regarde confortablement assise dans mon fauteuil de bus un film qui vient de sortir au cinéma… Se moquerait-t-on de nous ?
Tout ça pour dire que quand les collines ont commencé à verdir, signe annonciateur d’une altitude supérieure à 2000 mètres, et qu’on a senti qu’on arrivait enfin à Cajamarca, on n’a pas été mécontents de quitter Van Dame et d’éviter ainsi un film avec Stallone, pour s’installer dans une vieille bâtisse tout en bois de la place centrale de la ville, qui, comme dans quasiment toutes les villes du Pérou, s’appelle « La plaza de armas ».


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Kri kri
Irkita

vendredi 12 février 2010

Pérou : Quelques cartes

Quelle tête de chat je fais. Un mois de périple au Pérou et toujours pas de cartes .
En voici quelques unes.


Notre parcours jusqu'au 21-01-2010

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Kri kri
Irkita