tag:blogger.com,1999:blog-80227958633709800782024-03-12T17:41:43.118-07:00El viaje de Irki(ta)Unknownnoreply@blogger.comBlogger90125tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-42176575538940497482011-01-30T02:15:00.000-08:002011-01-30T02:15:38.465-08:0002-03-2010 : Cuenca, la belle eau !<div class="MsoNormal"><u><b> Cuenca, la belle eau ! (J1)</b></u> </div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">« Quoi, déjà ? On est arrivé à Cuenca ? ». La nuit a été effectivement courte, pourtant, il est déjà presque 9h00 du matin lorsque nous débarquons dans la troisième ville Équateur. La troisième, c’est en termes de population. En termes architecturaux, c’est sans aucun doute la première. Comme un bon diaporama vaut mieux que quelques phrases (qui ne seront, en plus, probablement jamais lues), je vous laisse admirer le travail. </div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5488421337329920849%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMnUlOPbpMDYYA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors, ça vous a plu ? A nous aussi, beaucoup ! Pour l’anecdote, mes compagnons connaissaient déjà Cuenca, mais à voir Jérémy la numériser une nouvelle fois avec son appareil photo, s’extasiant devant la moindre pierre, le moindre marbre, les clochers, les dômes, les pavés et tout ce que peut contenir une ville, pendant qu’Anna s’impatiente, je constate, une fois de plus, leur parfaite immaturité ! Heureusement que je suis là pour les rappeler à l’ordre. « He, les amis, vous vous souvenez pourquoi on est ici ? ». Aussitôt dit, aussitôt fait, nous repartons sur les chapeaux - des panamas évidement puisque nous sommes dans la capitale mondiale de ce chapeau de paille – de roues et réussissons in extremis à nous dégoter deux rendez-vous qui devraient nous permettre d’éclairer nos lanternes sur la tant <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/09/du-21-02-2010-au-24-02-2010-quito-2ieme.html">attendue « marche pour l’eau » programmée pour le lendemain</a>.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le premier entretien nous amène à rencontrer un des leaders du mouvement de contestation. Ce dernier, avocat de formation, originaire des régions où l’eau est gérée par des organisations communautaires, <i>les juntas de agua </i>(juntes de l’eau) est particulièrement remonté contre le gouvernement. Ces accusations portent sur deux points. Premièrement, sur le fait que la nouvelle loi de l’eau place les <i>juntas de agua</i> sous la tutelle d’une <i>Autorité unique de l’eau,</i> directement sous les ordres du Président de la république. Les communautés, et notamment les communautés indigènes, ne sont pas d’accord et souhaitent que l’autorité ne soit pas unique et que les systèmes traditionnels de gestion de l’eau s’intègrent dans les autonomies indigènes promises par la nouvelle Constitution. Deuxièmement, au centre de la contestation, encore et toujours, des projets miniers. Les paysans de la région s’opposent à l’ouverture d’une (ou plusieurs ?) grande(s) mine(s) à ciel ouvert, située(s) en amont de leur canaux d’irrigation, qui se retrouveraient fatalement pollués par l’activité minière ! </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dans les campagnes, alors qu’on avait voté majoritairement pour Rafael Correa et qu’on avait soutenu le processus qui a conduit à l’approbation d’une nouvelle Constitution, on s’estime trahis. Et pour cause, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/du-21-02-2010-au-24-02-2010-quito-2ieme.html">« l’agenda environnemental » d’Alianza país, le mouvement politique présidentiel</a>, établissait des objectifs bien différents de ce qui a l’air d’être à l’œuvre aujourd’hui. On y parlait notamment d’un « sévère contrôle environnemental de toutes les activités d’extraction » et de « la récupération définitive des zones dégradées par l’activité pétrolière et minière ».<i> </i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Cela dit, le sentiment d’avoir été trahi semble prendre le dessus sur les raisons objectives de l’événement qui se prépare. Ce n’est évidemment qu’une interprétation personnelle, mais il y a comme un relent de « coup politique » derrière cette marche de l’eau. Durant notre premier entretien, les oreilles du Président équatorien ont dû siffler une fois de plus. En voici un exemple caricaturé. Question : « Donc c’est pour manifester votre désapprobation face aux projets d’exploitation minière que vous manifesterez demain ». Réponse : « Oui, ce gouvernement raciste ne respecte pas les indigènes. On a clairement à faire à une dérive fascisante néolibérale… »</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un peu plus tard, notre second entretien, qui se fera en deux parties - une première autour d’une caipirinha (mes compagnons sont des assoiffées), et une seconde autour d’un verre de vin (c’est bien ce que je vous dis) -, nous apporte quelques informations un peu plus objectives. Notre interlocutrice, une texane-mexicaine qui ponctue sa conversation par des <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/18-02-2010-chuta-voici-lequateur.html">« chuta » bien équatoriens</a>, nous explique : « Il y a vraiment une<span> </span>base populaire aux mouvements anti-miniers dans les campagnes. Les gens ont des parents qui ont travaillé dans les mines illégales ou artisanales du pays et qui ont témoigné des impacts de ces activités sur l’environnement». <i>Kri kri</i>, nous voilà rassurés, nous n’allons pas seulement participer à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/du-21-02-2010-au-24-02-2010-quito-2ieme.html">un des épisodes du combat qui se livre entre les différents acteurs politiques du</a> pays.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors que nous nous apprêtons à rentrer à pied l’hôtel dans lequel nous nichons, le gérant du restaurant où mes compagnons avaient étanché leur soif, marié avec une française et qui connait donc la France, nous ramène à la réalité latino-américaine « Vous comptiez rentrer à pied ? Ce n’est pas possible, c’est trop dangereux, va falloir prendre un taxi ». Bon, on s’exécute, même si, à l’arrivée au bon port, le poste de police mobile qui se situe à quelques mètres de notre hôtel nous fait douter un instant de la réalité du danger. « Aurions-nous été complices d’une crise du sentiment d’insécurité ? » Quoiqu’il en soit, après la tranquille Bolivie et un Pérou où on ne s’est pas sentis en danger, cela fait tout drôle de s’entendre dire que le simple fait de marcher dans la rue comporte un risque !</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal"><u><b><span lang="ES">Cuenca, la marche de l’eau ! </span>(J2)</b></u></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La police s’arme, les marcheurs s’organisent, la presse s’affaire autour des leaders : une manifestation semble se préparer de la même façon à Cuenca que sur la place de la République à Paris. Une fois toutes les troupes débarquées des montagnes des alentours, on organise le cortège. Évidement, il ne s’agit pas de tirer à pile ou face pour savoir qui marchera en tête. Ici, à Cuenca, ce 3 mars 2010, la mise en scène doit être parfaite. Alors, on positionne en tête les femmes de l’eau, belles, évidement, vêtues de bleue et de blanc – dont les vêtements ont quelque ressemblance avec ceux des <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search?q=cholas">femmes ayamaras</a> -, puis suivent toutes les huiles de la manif - leaders indigènes et politiciens locaux pour la plupart -, et, enfin, le gros du cortège ! A vue de museau, quelques 1000 personnes présentent ce jour là.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, hygiaphone à la main, le flutiste du jour, notre ami avocat de la veille lance la marche. C’est parti pour quelques heures de spectacle. Bouteille à la main, banderole à bout de bras, devancée par un bataillon de police qui ouvre la route, entourée d’un nuage de journalistes frénétiques, la colonne avance sous un soleil brulant comme il peut l’être en montagne. Puis, coup de théâtre, la marche, suivant ses leaders, bifurque pour aller à la rencontre des autorités de la région…qui, à ce qu’on nous dit, ne sont pas là: « Vous voyez comment on traite les <i>Indios</i> en Equateur », - hurle à la foule notre ami avocat en ressortant du bâtiment officiel. Le face à face avec le pouvoir s’arrêtera là. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La marche repart, policiers couverts de crème solaire toujours en tête, journalistes butinant avec leurs flashs toujours présents à l’appel. Anna - qui porte le fameux panama de la ville - a droit à son demi-millier de clichés. Deux effrontés de la presse locale tenteront même de nous faire parler … avec très peu de succès ! Finalement, sans encombre, à pas de course, nous débarquons dans le centre ville. Certains commerçants se bouchent le nez au passage de la marche. Racisme, quand tu nous tiens. D’autres regardent les indigènes avec sympathie. A leur sujet, d’ailleurs, je vous l’ai déjà dit, les femmes indigènes des alentours de Cuenca ressemblent aux Ayamaras de Bolivie. Historiquement, des communautés originaires des alentours du <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2009/12/la-bolivie-cest-le-perou.html">lac Titicaca</a> à l’époque de la conquête Inca de la région de Cuenca auraient été déplacées ou seraient venues de leur plein gré – au choix, selon les versions – pour que la région soit peuplée de « peuples amis ». Ce qui est particulièrement impressionnant dans cette histoire, c’est que 500 ans plus tard, les femmes avec qui nous marchons ce jour-là se vêtissent toujours de la même façon que leurs lointaines parentes de la Paz. Et pourtant, marcher sous cette chaleur et à cette vitesse, j’en ai les pattes douloureuses et je suis bien contente de pouvoir me refugier dans ma poche-nid, lorsqu’après presque 3 heures de marche, nous nous posons enfin sur la place centrale de Cuenca, celle de la belle église aux trois dômes bleus que nous avions admirée la veille.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Les festivités ne sont pas terminées pour autant. Une cérémonie – à la fois catholique, marxiste, indigéniste et tout simplement politique - s’ensuit. Adeptes des longs et sonores discours, c’est-celui-qui-crie-le-plus-fort-qui-a-le-plus-raison, les dirigeants de la tête du cortège passent un par un par sur le podium. Un représentant de l’Eglise catholique donne une messe en l’honneur de l’eau. Les ave-agua succèdent au « no a la mina ». On lève la bouteille (d’eau) à chaque fois que l’occasion se présente. On crie aussi à la lutte des classes. On crie à l’injustice et à la trahison du gouvernement et du Président, sans pour autant citer son nom une seule fois. Probablement qu’on sait déjà que la presse du lendemain ne fera pas de cadeaux. Si on sent dans la foule un clair ressentiment face aux projets miniers, sur le podium, on perçoit un petit quelque chose de revanchisme politique…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Petit à petit, au grès des discours fleuves, la foule se clairseme jusqu’à ce que nous ne soyons que très peu. Evidement, les quelques personnes avec qui nous devions discuter de tout cela se volatilisent. Avant que nous ne reprenions le bus de nuit dans l’autre sens, c'est-à-dire Cuenca-Quito, Jérémy finit de se démoraliser totalement au musée du Panama en essayant des chapeaux dont la valeur correspond à la moitié d’un salaire minimum en France. Je vous laisse imaginer ce que cela représente pour l’Equateur. A l’entendre s’extasier sur le fait qu’aucune goutte d’eau ne peut passer au travers d’un tissage si fin même si par la suite on on nous dira que ce n’est pas vrai, je mesure la distance – dans le sens de la hauteur, à quoi bon la fausse modestie ! - qui me sépare des Humains. Lorsque je m’endors dans le bus qui nous ramène à Quito quelques heures plus tard, je me pose encore la même question : comment est-ce qu’un nid fait de paille un peu aménagé a-t-il pu autant impressionner mes compagnons ? </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5488419195925061185%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCKbw3uDW_K39vAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">-- <i><img border="0" height="23" src="file:///C:/DOCUME%7E1/irkeux/LOCALS%7E1/Temp/msohtml1/01/clip_image001.gif" style="max-width: 800px;" width="25" /></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Kri kri </i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-42813473415484898672010-12-12T10:34:00.000-08:002010-12-12T10:34:44.739-08:0001-03-2010 : Otavalo, Chapeau !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqJGSvLmb_LFuMgtexy8OiaJqCHM8nUF-SXHqwXbAD0dhqfdxsN7xKd4zAduYf9uUthyKAGX5aYbFox5UPOuDNjlukr9neuQkd_skNKb5mrLi7gMTnqFEDDcKdqbWmQ8RWpxN_ny4kX31V/s1600/Carte_intag.JPG" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="611" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiqJGSvLmb_LFuMgtexy8OiaJqCHM8nUF-SXHqwXbAD0dhqfdxsN7xKd4zAduYf9uUthyKAGX5aYbFox5UPOuDNjlukr9neuQkd_skNKb5mrLi7gMTnqFEDDcKdqbWmQ8RWpxN_ny4kX31V/s640/Carte_intag.JPG" width="640" /></a></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">De retour d’<a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/12/du-27-02-2010-au-01-03-2010-intag-vivre.html">Intag</a>, nous partons compléter notre visite de la vallée en allant faire un tour dans leur nouvelle boutique d’Otavalo. Tout y est : pulpe de fruits, cosmétiques, artisanat, café et j’en oublie. Il y a même un coin avec des tables pour gouter au plaisir les produits bio. Si vous passer dans le coin !</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un peu plus tard, alors que nous passons par la place de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/09/27-02-2010-otavalo-un-autre-mode-de.html">los Ponchos</a>, j’assiste à un drame. « Regarde amigo, 10 $ le panama, c’est un bon prix. Dernière vente de la journée ! » Pris de convulsion, Jérémy, sous les assauts des vendeurs otavaleñiens et d’Anna – alliance fatale ! - finit par craquer et par acheter un panama, une des fiertés du savoir-faire équatorien. Et oui, on s’imagine, et pour cause, que les « panamas » sont des chapeaux typiques du Panama, le pays. Et bien pas du tout, c’est à rien y comprendre, le genre d’histoires totalement latinos, mais les panamas sont une spécialité de Cuenca, la belle du sud de l’Equateur, tandis que les Montecristi, qui sont aussi de type « panama », sont fabriqués dans la ville éponyme située au sud-ouest du pays (Manabí), pas le loin de la côte pacifique. L’histoire, c’est que les chapeaux, avant de débarquer en Europe, transitaient par le Panama. « Très confortable en tous les cas ». Un panama de Montecristi, typiquement équatorien !</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un dernier tour d’Otavalo qu’un soleil de fin d’après-midi rend encore plus unique et hop, Quito, hop, un bus de nuit, hop, direction Cuenca, pour <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/La%20guerre%20de%20l%C2%B4eau">« la guerre de l’eau »</a> version équatorienne.<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><i>Kri kri</i><br />
<i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-66910876762773837772010-12-08T12:46:00.000-08:002010-12-08T12:46:13.383-08:00Du 27-02-2010 au 01-03-2010 : Intag, vivre la légende…<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Bon Irkita, arrête un peu avec ta légende d’Intag ! Qu’est ce que ça a de légendaire d’abord ? Raconte-nous ! </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Alors, Intag, c’est un cas d’école des mouvements socio-environnementaux …. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Oh, non ! Encore une histoire d’entreprises minières, de luttes paysannes, de défense de la terre, de protection des écosystèmes et d’alternatives, tant qu’on y est ?</div><div class="MsoNormal">- Bon d’accord, si vous savez déjà tout, je ne dirai plus rien. D’un autre côté, c’est un peu le but de notre voyage aussi. Alors <i>kri-kri</i>,<span> </span>à la fin !</div><div class="MsoNormal">- … </div><div class="MsoNormal">- … …</div><div class="MsoNormal">- Allez, c’est bon, dis-nous ce que tu as à raconter ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">- Non, je suis vexée, si ça vous intéresse, vous n’avez qu’à lire <a href="http://www.aldeah.org/fr/intag-equateur-non-a-mine-cuivre-a-ciel-ouvert">ça </a>ou <a href="http://www.aldeah.org/fr/intag-equateur-canton-ecologique-contre-mine-cuivre-ciel-ouvert">ça</a> ou encore <a href="http://www.blogger.com/dialnet.unirioja.es/servlet/fichero_articulo?codigo=2925875&orden=0">ça</a> . En attendant, si ça ne vous gêne pas de rester ignorants, vous pouvez quand même admirer ce que ces gens-là ont souhaité défendre et ce qu’ils risquent de devoir encore défendre si l’histoire qu’on nous a racontée sur <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/09/du-21-02-2010-au-24-02-2010-quito-2ieme.html">le contrat entre le Chili et la Chine</a> se confirme.</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">S’il est (fort) probable que vous avez peu d’enthousiasme à entendre pour une nième fois une histoire de la lutte entre les habitants d’une vallée et des entreprises minières, nous, de notre côté, en arrivant ici, sommes contents de revoir quelques amis et – pour Jérémy et moi - de mettre des images sur des phrases lues, ici et là, de poser visages sur des noms et d’associer des paysages à des lieux. En couleur et en trois dimensions, son et lumière compris. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Si le processus de résistance et les alternatives concrètes qui en sont sorties en ont impressionné plus un et ont été beaucoup étudiés et donnés en <a href="http://www.blogger.com/%5bdialnet.unirioja.es/servlet/fichero_articulo?codigo=2925875&orden=0">exemple</a> , du haut de la route menant à la paroisse de Peñaherrera, la vue du <i>rio</i> coulant au fond de sa vallée, brillant sous les rayons du soleil de matin, vaut mieux qu’un long discours. La pureté qui émane du tableau que j’ai devant les yeux rend encore plus évidente la nécessité qu’ont dû ressentir les véritables maitres des lieux, ceux qui vivent ici, à protéger leur vallée de l’inévitable cataclysme qu’aurait représenté l’installation d’une mine à ciel ouvert. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="400" height="267" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5455009468723776529%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCNuiive2p9yzggE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le lendemain, arrivés à Apuela, la paroisse principale de la vallée, nous faisons le tour des connaissances. C’est le jour du marché et tout le monde est présent. Dans les locaux de l’association la <a href="http://www.decoin.org/">DECOIN</a>, on travaille dur sur l’amélioration du site Internet en discutant de l’avenir. Quelques mètres plus loin, le café Internet/bibliothèque communautaire, que les militants « anti-mine » souhaitaient mettre en place « parce que la culture c’est important », ne désemplit pas. Ici et là, on croise des bénévoles occidentaux venus prêter main forte à la myriade des projets en cours ou en chantier. Le « <a href="http://www.intagnewspaper.org/">Periodico Intag</a> » continue son travail d’information sur l’actualité aussi bien nationale, internationale que locale et la coopérative du café écologique et équitable (AACRI) est une affaire qui tourne, nous explique-t-on. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un peu plus loin, faisant face à la place de l’Eglise, le marché du dimanche a des allures de Babel : là une famille d’otavaleñiens en habits traditionnels qui vendent leurs fruits ; ici des afro-équatoriens fouillant parmi des dizaines de CD piratés à la recherche du tube du moment ; un peu plus loin, des métisses tiennent un stand de vêtements. C’est aussi ça, la richesse et l’originalité d’Intag, une zone de colonisation relativement récente, où cohabitent des populations d’origines différentes.</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="400" height="267" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5455009787162095793%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOns_eT5-NXRSg%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors que mon enthousiasme pour la vallée d’Intag ne cesse de grandir et que nous arrivons dans la maison d’un ami, je me rends compte que jusqu’alors, tout ce que j’avais vu n’était que la face émergée. Ici, je pense avoir trouvé le paradis terrestre. Et je pèse mes mots (si-si, les souris aussi, on a été chassées du paradis à cause d’un trognon de pomme qu’Adam avait jeté par terre!). Evidemment, la « cabane » où nous passerons la nuit, toute en bois, dotée d’une literie au confort quasi criminel, accompagnée de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Toilettes_s%C3%A8ches">toilettes sèches</a> et entourée d’une végétation tropicale humide luxuriante, n’y est pas pour rien. Mais l’enchantement ne s’arrête pas là. Derrière la maison, se trouve un pré dans lequel une vache et son veau – « qu’il est mignon » s’exclament mes compagnons en humains qu’ils sont-, ruminent, évidement, tranquillement. Derrière le pré, on découvre un sentier. Poursuivons le, nous voici dans la forêt : 500 hectares de <i>bosque nublado </i>(forêt brumeuse)<i> </i>dont une partie<i> primario </i>(primaire)<i>. </i><span> </span>C’est la « réserve » des propriétaires du lieu, achetée il y a 20 ans, pour une poigné de dollars, à l’époque où le gouvernement équatorien motivait la colonisation des vallées « vierges » de cette partie du pays. Nous y passons la fin de l’après-midi, accompagnés par quatre compagnons canins et bruyants. Je préfère les chiens aux chats, forcément, mais pourquoi est-ce que le labrador qui nous suit est-il obligé de plonger bruyamment dans chaque point d’eau qu’il trouve ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le soir venu, après avoir diné - « véritable parmesan » au menu -, nous finissons la journée en conversant sur l’avenir de la lutte anti-mine sur le continent. Notre hôte nous présente à cette occasion le fruit de son dernier travail militant : un guide communautaire pour lutter contre les projets miniers. L’idée est d’y collecter un maximum d’information et de le compléter, un peu à la manière de wikipédia, au fur et à mesure… Un livre open source et collaboratif. Si ça vous intéresse, <a href="http://www.aldeah.org/es/protegiendo-su-comunidad-contra-las-empresas-mineras-otras-industrias-extractivas">il est accessible à cette adresse</a> (uniquement en espagnol pour l’instant).</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="400" height="267" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5455010108364999713%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMa_qveQwI2saA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le lendemain matin, après une nuit à en rendre jalouse les loutres, et un petit déjeuner dans un cadre idyllique, nous poursuivons la promenade de santé en rejoignant Apuela à pied. Le paysage est spectaculaire. Des forêts d’agaves - « elles ont toutes fleuri lors de la sécheresse de l’été dernier, c’est pas bon », nous explique notre ami -, aux eaux cristallines du <i>rio</i> Intag, nous finissons par succomber définitivement aux charmes de la vallée et imaginons un instant comment pourrait être la vie ici. « S’il n’y avait pas cette épée de Damoclès, la menace de la mine de cuivre, rien n’empêcherait les gens d’ici d’être heureux, tout simplement … ».</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="400" height="267" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5455010432347537745%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMT6r63jsomZ5gE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais c’est déjà l’heure de partir. Demain matin, il faut qu’on soit à l’autre bout du pays, à Cuenca, dans le sud, pour y rencontrer les acteurs d’un autre mouvement d’opposition aux projets miniers. Adieu Intag, on espère te retrouver la prochaine fois encore plus foisonnante, de végétation, sans aucun doute, et d’idées, c’est certain.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Avant d’embarquer dans le bus qui nous ramènera à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/09/27-02-2010-otavalo-un-autre-mode-de.html">Otavalo</a>, nous passons nos derniers instants en assistant à une réunion du Consorcio Toisán, une sorte de « parlement » qui regroupe 9 organisations sociales (associations, coopératives, etc.) de la vallée, qui se sont alliés afin de mettre en commun leurs efforts pour développer la vallée <i>autrement </i>(qu’en extrayant du cuivre). </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">On en profite également pour en apprendre plus sur les projets de construction de 9 petites et moyennes centrales hydroélectriques dont la capacité totale de génération d’électricité est estimée à 100 Mw. Ces projets ont été conçus avec l’aide d’une ONG cubaine (Cubasolar), d’un collectif d’ingénieurs équatoriens, de la CCAS (comité d’action sociale d’EDF) et d’Energie Sans Frontières (France). Les projets de petites centrales, à très faible impacts environnemental, ont été validés par tous les habitants concernés, après un long travail de concertation. L’ensemble de ces centrales devraient rapporter près de 30 millions de dollars de bénéfices annuels. La première centrale, pour laquelle le projet est fin prêt (c’est-à-dire qu’il ne reste qu’à passer au stade de la construction), devrait rapporter 2 millions de dollars, soit deux fois plus que le budget annuel du canton de Cotacachi dont la zone d’Intag fait partie (!), de quoi financer pas mal de projets. Pour sa construction, a été créée HidroIntag, une entreprise « publique communautaire » dont font partie les Juntas parroquiales de la vallée (Conseils paroissiaux, à rappeler que « Paroisse » est une division administrative équatorienne), la municipalité de Cotacachi (la capitale du canton) et le Consorcio Toisan. Tous les bénéfices obtenus doivent être réinvestis dans le développement de la zone, avec des objectifs de protection des forêts et des sources d’eau. Malheureusement, les gouvernements municipal et provincial bloquent le projet pour lequel le Consorcio Toisán a déjà trouvé 80% du financement nécessaire à sa réalisation. Ce manque de coopération a évidemment donné une occasion supplémentaire à Rafael Correa et ses alliés de l’Alianza Pais d’avoir les oreilles qui sifflent, et pas du côté où on parle en bien.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.com/s/c/bin/slideshow.swf" width="400" height="267" flashvars="host=picasaweb.google.com&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.com%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5455011195127571425%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCO6w2bHPh6CVyAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Savons et produits cosmétiques naturels, miel, pulpe de fruits et sucre artisanal bio. Artisanat tressé en fibre végétale. Café bio cultivé à l’ombre, dans des « systèmes agro-forestiers », vendu via le système de « commerce direct » (qui se veut plus équitable - dans les faits - que ledit commerce équitable), développement de « fermes intégrales ». Tourisme écologique et communautaire. Journal, bibliothèque et café Internet communautaires. Réserves –communautaires toujours ! - de protection des forêts et des sources d’eau, reforestation (30.000 arbres natifs de 39 espèces différentes), culture des plantes médicinales…<span> </span>Et j’en oublie. Plus de 1700 familles de 60 communautés disséminées sur les 2000 km² de la vallée d’Intag tirent leurs revenus de ces nombreuses activités. Voici l’exemple d’un petit recoin dans lequel une poignée de personnes (la population de l’Equateur est de plus de 14 millions d’habitants) fournissent la preuve, que si, il est possible de trouver des alternatives pour se développer autrement, tout en respectant la nature et « en tirant profit » de son environnement sans le détruire. Alors, l’<i>Intag serait-elle la potion magique de l’Equateur ?</i> Car finalement, en tirant un peu sur les moustaches, on pourrait presque se dire qu’ici, il y a un peu <i>d’Asterix et Obelix</i>. Et qui a déjà pensé à plaindre les habitants du célèbre village gaulois, si ce n’est, éventuellement, d’être autant harcelés par ces <i>fous</i> de Romains ?<span lang="ES"></span></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-58112262741084078752010-09-17T11:25:00.000-07:002010-09-17T11:25:34.061-07:0027-02-2010 : D’Otavalo à Intag, à la rencontre de la légende…<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le chemin qui nous mène à Intag semble faire partie d’un parcours initiatique. Après en avoir tant et tant entendu parler, peut-être suis-je influencée par l’excitation que j’ai à découvrir la légendaire vallée du rio Intag et son héroïque peuple, mais les éléments semblent s’être unis pour faire frémir mon imaginaire. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Non, cette fois-ci, il ne s’agit pas de gruyère suisse ! Alors que nous descendons, puis remontons, puis redescendons de nouveau, le bus, qui nous mène à la paroisse de Penaherrerra, le village où nous attend une amie, fraie sa route sur un chemin de terre agrippé aux flancs de la vallée du <i>rio</i>. Les yeux écarquillés, j’y découvre un univers mystérieux, auquel l’épaisse brume que nous pénétrons donne vie de sa main d’artiste impressionniste. Dans ce bus englouti dans une abondante végétation à l’allure d’êtres animés-figés, je somnole en regardant le paysage défiler devant mes yeux… fermés. « <i>Irkita ? Irkita ? Réveille-toi, nous sommes arrivés !</i> ». Me serais-je endormie pendant le trajet ? </div><br />
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5517877034931326449%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOG-zcWr_fiMGw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
<br />
<i>--</i><br />
<i>Kri kri</i><br />
<i>Irkita</i>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-48101762243542369282010-09-15T10:48:00.000-07:002010-09-17T07:23:21.776-07:0027-02-2010 : Otavalo, un autre mode de développement ?<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En retournant à Otavalo, ville située à une heure de bus au nord de Quito, sac à dos à l’épaule - en transit en attendant notre bus pour la vallée de la rivière Intag appelée … « <a href="http://www.aldeah.org/fr/search/node/intag">Intag </a>» - , mes compagnons de route ont l’impression de retourner sur leurs pas. Et ils me racontent : « regarde, Irkita, cet hôtel, là, on y avait dormi, et dans celui-ci aussi, l’année dernière avant de partir rencontrer, pour la première fois, les amis de l’Intag ». « Ah ?! ». «Oui. Tu vois, Irkita, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Otavalo">Otavalo, c’est le marché le plus typique de l’Equateur</a> et probablement un des plus grands marchés indigènes du continent, ici, on vient de partout sur Terre pour acheter des vêtements, des tissus, des <a href="http://www.huayruro.com/images/images_load/mc.jpg">mantas</a> ! Regarde toutes ces couleurs, tous ces motifs, tous ces gens, toutes ces échoppes de bijoux, de chapeaux, de sacs à dos, de pantalons, beau, n’est ce pas ? ». </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Kri-kri. Vont-ils me laissaient admirer tranquillement ? Car, c’est vrai que c’est très beau, que la finesse et les coloris des tissus d’Otavalo ne font pas mentir leur réputation, mais, est-ce qu’on était obligés d’empailler des dizaines de mes consœurs, fausses de surcroît, et d’en faire des jouets pour touristes avides de sottiserie pas chère à ramener chez eux qu’un des vendeurs ambulants essaie de nous vendre !? </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span><br />
<table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td><a href="http://picasaweb.google.com/lh/photo/l4AV_hi2BkbEksX5GDXY3thAcE13XEWWe0-XQm_Zcl4?feat=embedwebsite"><img src="http://lh3.ggpht.com/_iUH415WnDRo/TIguoLIyOjI/AAAAAAAAGbo/k8fUlf00Qj8/s400/P1080191.JPG" /></a></td></tr>
<tr><td style="font-family: arial,sans-serif; font-size: 11px; text-align: right;">De <a href="http://picasaweb.google.com/Viaje.Irkita/DropBox?authkey=Gv1sRgCKjBp53t6oPpmQE&feat=embedwebsite">Fichiers transférés</a></td></tr>
</tbody></table><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">« Allons Irkita, ne fait pas ta mauvaise tête, il y a certains portemonnaies plutôt dégarnis qui sont heureux de pouvoir se vider du peu de leur contenu pour ramener quelque chose d’ici ! Tu comprends, on est à Otavalo, c’est un marché, alors on vient pour acheter et si on ne peut rien y acheter, on est un peu frustré ! ». L’explication que mes compagnons me fournissent valant ce qu’elle vaut (seraient-ils schizophrènes ?), je me détends un peu et admire le spectacle, qui s’avère ne pas en être un du tout. Les tenues traditionnelles noires et blanches des otavaleniennes (otavaleñas), les femmes, toutes plus magnifiques les unes que les autres, qui arborent fièrement leurs beaux bijoux, les hommes aux espadrilles blanches immaculées (mais comment font-ils ?) ne font pas partie d’une mise en scène orchestrée par <i>on-ne-sait-qui</i>, et nous ne sommes pas dans un parc d’attractions pour gringos, même si certains pourraient le croire un instant. L’exotisme d’Otavalo n’en est pas un. Ici, on fait des affaires. Et du marché aux légumes à celui des bestioles, des vêtements et des tapis aux panamas de Cuenca, des pantalons à rayures valant 5 dollars, « <i>no-mas</i> » (pas plus), toutes les techniques sont bonnes pour que l’acheteur - qu’il soit local ou qu’il vienne de loin - achète. « <i>Première vente de la journée, amigo, achète-moi quelque chose, je te fais un prix </i>». Ici, on marchande dur, mais surtout, on gagne visiblement beaucoup d’argent comme en témoignent les nombreux distributeurs de billets plantés aux quatre coins de la place <a href="http://es.wikipedia.org/wiki/Poncho#Origen_y_expansi.C3.B3n">des Ponchos</a> (la place du marché).</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Certes, certains gagnent plus que d’autres et la richesse de la ville cache les demeures très modestes des campagnes, dans lesquelles on travaille dur, on tisse, on teint, pour fournir aux vendeurs ce qui sera acheté 10, 20, 50 dollars, voire plus, quelques kilomètres plus loin, par des touristes qui, bien souvent, ne soupçonnent pas l’existence de ceux qui fabriquent tous ces beaux produits vendus par les intermédiaires de la ville (tout autant Otavaleños, cela dit par ailleurs) qui en retirent une (bonne, paraît-il) partie des bénéfices. Bref, ne tombons pas dans le cliché du bon indigène-solidaire-envers-ses-pairs. Ceci dit, même en tenant compte de cette face cachée, on ne peut pas non plus parler de pauvreté ou de l’exploitation sauvage du plus grand nombre par quelques uns… </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dans la capitale des otavaleños, on vend, on achète, et les affaires tournent. En ville, devant les banques, les indigènes font la queue pour y déposer les gains de la semaine. Là bas, on aperçoit une famille de la région, la femme en habit traditionnel (ce sont surtout les femmes qui « gardent » la tradition), l’homme jeans-casquette, de longs cheveux d’ébène en queue de cheval – à en rendre jalouse plus d’une humaine -, en train d’acheter un frigo modèle états-unien … d’une contenance de 100 litres (au moins) ! Imaginez la quantité de gruyère qu’on peut y ranger… </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors quel est le mystère qui fait que partout dans le monde, jusqu’au stand de la fête de l’Huma, on retrouve les otavaleniens en train de vendre leur vêtements ? Les plus fervents (économistes) adeptes de la fameuse <i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Main_invisible">main invisible</a></i> crieront « <i>victoire</i> » en y voyant un laboratoire à ciel ouvert (pour une fois que ce n’est pas une mine), où l’offre et la demande s’ajustent. Pourtant, pour l’instant, aucune échoppe d’Otavalo n’a encore été cotée en bourse ; aucun fond de pension n’a <i>titrisé</i> les possibles ventes de l’année prochaine en fonction du temps qu’il fera ou d’une improbable note fournie sur on-ne-sait-quel-critère par une agence de notation aux pouvoirs quasi divins ; aucun financier fou n’est venu ici pour transformer ce qui n’existe pas encore en argent virtuel. Quant au modèle extractiviste (oui, revenons à nos moutons !), prétendument indispensable – pour ceux qui le défendent - pour combattre la pauvreté, il n’y a aucune exploitation minière dans le coin, aucune fonderie, aucun puits pétrolier ? Pas à ce qu’on sache… </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors, en parcourant le marché alimentaire situé un peu plus loin dans la ville, devant l’abondance des produits fournis par l’agriculture locale, on éprouve des sentiments contrastés. De la joie, d’abord, celle de voir qu’il est possible de vivre dans son temps, en pratiquant une activité économique rentable – « non, messieurs ! Ce ne sont pas des communistes, ni des « <i><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/du-21-02-2010-au-24-02-2010-quito-2ieme.html">écologistes infantiles<span style="font-style: normal;"> </span></a></i>» et encore moins des indiens arriérés ! » – tout en conservant ses racines culturelles ; on a aussi de la peine alors que les souvenirs de la misère et de la pollution qui règnent à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/18-19-01-2010-la-oroya-horreur-show.html">la Oroya</a> ou à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/17-01-2010-cerro-de-pasco-la-ville.html">Cerro de Pasco</a> au Pérou nous reviennent en tête ; donc de la colère, enfin, lorsqu’on se remémore les discours ventant l’activité minière puisque nous sommes à la lisière de la vallée d’Intag, où, selon les rumeurs, le gouvernement souhaiterait réactiver l’exploitation du cuivre alors que les populations locales n’en veulent pas et qu’elles pensaient s’être débarrassées de la menace après 12 ans de lutte … <a href="http://www.youtube.com/watch?v=_E9x4m_ebNA">La malédiction de l’abondance</a>, diraient certains ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5517876054713606785%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOre6-vdkIjYowE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>--</i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Kri kri</i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-81019382787789136902010-09-05T19:46:00.001-07:002010-09-08T14:32:19.517-07:00Du 21-02-2010 au 24-02-2010 : Quito (4ième partie) Attention, migraine !<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ca fait une semaine qu’on est en Equateur et on est complètement perdus. Ou presque. De ce qu’on croit en avoir compris, le panorama politique du pays est bien complexe. Le gouvernement - qui a mis en place un certain nombre de politiques sociales, notamment les <i>bonos</i> (allocations en français) <span> </span>aidant les plus démunis du pays à raccorder les deux bouts chaque mois, - est taxé pour cela de populiste et <em><span style="font-style: normal;">assistencialiste</span></em>, non pas (seulement) par la droite, mais par les indigènes et les écologistes. Concernant les indigènes, on les croyait à gauche, mais on a appris que via leur parti politique, le Pachakutik, ils ont été capable dans le passé de faire alliance avec <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Lucio_Guti%C3%A9rrez">des militaires putschistes de</a> droite ! </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pour ce qui est des projets de développement, ils ne cadrent ni avec le discours officiel, ni avec les promesses de campagne et « l’agenda environnemental » <i>d’Alianza Pais, </i><a href="http://www.alianzapais.com.ec/">le parti-mouvement du président Rafael Correa</a>. Les programmes à la patine socialiste et visant à fortifier l’Etat national vont de pair avec une politique de développement tout ce qui est de plus conventionnel, « <a href="http://www.ecologicaldebt.org/News/Entretien-avec-Joan-Martinez-Alier-FR.html">sénile</a> » pour certains , c'est-à-dire basée sur l’exportation des matières premières, mais que la gauche au pouvoir justifie de la manière suivante :<span> </span>« pour développer le pays, il faut bien trouver de l’argent, alors pourquoi se priver de la richesse du sous-sol du pays car si les gains obtenus grâce à celle-ci sont bien redistribués, où est le problème ?». Ou encore, en version un peu plus nuancée (ou encore plus hypocrite ?), « cette étape [extractiviste] est obligatoire pour pouvoir mettre en place des véritables alternatives et engager le pays dans la transition vers une économie post-pétrolière ». De leur côté, les organisations écologistes - « infantiles » selon le Président -, certains intellectuels de haut rang et les indigènes seraient en train de passer (ce qui était déjà probablement le cas pour les indigènes), dans l’opposition. Mais pas dans l’opposition de droite (cela serait trop simple !), car, évidement, il y a opposition et opposition. Aux critiques classiques et attendues des grandes fortunes du pays, qui se sont partagées le pouvoir pendant des décennies menant la fronde depuis Guayaquil et qui qualifient aujourd’hui (sans surprise !) le gouvernement de communiste, s’ajoutent maintenant celles de certains acteurs importants de la société civile positionnés à gauche et qui, de leur côté, n’hésitent plus à qualifier l’action gouvernementale de néolibérale et le discours présidentiel de raciste.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, comme les mouvements sociaux et <st1:personname productid="la CONAIE" w:st="on">la CONAIE</st1:personname>, la puissante organisation indigène, ont eu beaucoup de mal à se situer face à un gouvernement positionné à gauche, s’ensuit une cacophonie de déclarations critiques de l’action gouvernementale, plus ou moins virulentes et souvent contradictoires, qui tendent à accentuer le lent affaiblissement des mouvements sociaux et les décrédibilisent en partie. Quant à Rafael Correa en personne, sans diplomatie aucune et parfois avec une certaine virulence, il semble bien aimer enfoncer le clou et taper là où ça fait mal. Même si le ridicule ne tue pas, il est dur de se faire des amis chez ceux qu’on ridiculise. « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi », pourrait être en substance la dialectique utilisée par le Président. Quand on connait sa popularité, on se rend bien compte de la complexité de la tâche de ceux qui souhaitent participer à la construction d’un nouveau pays, sans être pour autant ni inféodés ni traitres.<span> </span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Finalement, la question est de savoir comment trouver l’équilibre et la méthode permettant de critiquer de façon constructive, sans pour autant l’affaiblir, un gouvernement-où-on-a-des-amis-mais-aussi-des-ennemis, tout en se préservant d’être associé à une opposition de droite formée par l’élite économique et d’anciens dirigeants du pays, au profil conventionnellement ultralibéral et raciste, toujours aux aguets et qui n’hésite pas à utiliser les médias de communication dont elle contrôle une bonne partie pour semer la zizanie ! Attention, migraine…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><iframe width="425" height="350" frameborder="0" scrolling="no" marginheight="0" marginwidth="0" src="http://maps.google.fr/maps/ms?hl=fr&gl=fr&ie=UTF8&oe=UTF8&msa=0&msid=109519711375703521858.00048b62816b0aa11b3bc&ll=-2.419566,-79.327469&spn=4.399681,1.757354&output=embed"></iframe><br /><small>Afficher <a href="http://maps.google.fr/maps/ms?hl=fr&gl=fr&ie=UTF8&oe=UTF8&msa=0&msid=109519711375703521858.00048b62816b0aa11b3bc&ll=-2.419566,-79.327469&spn=4.399681,1.757354&source=embed" style="color:#0000FF;text-align:left">Trajet en Equateur</a> sur une carte plus grande</small><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">--</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Kri kri</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Irkita</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-58823634614104665872010-09-01T12:32:00.000-07:002010-12-08T12:25:42.804-08:00Du 21-02-2010 au 24-02-2010 : Quito (3ième partie), Fin de mi-temps<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Après quasiment 5 jours de répit-repos-organisation-réflexion-débats, nous avons notre rendez-vous avec Acción Ecológica. Les locaux de l’organisation ne trompent pas : un vélo décoré d’un autocollant « <i><a href="http://www.sosyasuni.org/fr/index.php">Yasuni depende de ti<span style="font-style: normal;"> </span></a></i>» en défense du projet <a href="http://www.aldeah.org/fr/alternatives/itt">ITT</a>, un grand jardin fleuri, du jasmin embaumant…, Acción Ecológica, dont j’ai déjà parlée un peu plus haut, c’est l’Organisation (avec une grande « O ») écologiste (<a href="http://www.amazoniaporlavida.org/es/Noticias/ecologistas-infantiles.html">infantile</a>) d’Equateur, internationalement connue et reconnue pour son travail de soutien aux mouvements socio-environnementaux du pays, voire de tout le continent américain, tout comme pour « poser les thèmes importants », comme l’a formulé si bien une amie d’ami. C’est aussi l’une des plus vieilles du continent (25 ans !). Nous y avons donc une discussion intéressante qui nous met (ou remet) au vent des principaux problèmes socio-environnementaux du pays. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Mines<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le mouvement anti-minier, nous-dit-on, est aujourd’hui le principal mouvement socio-environnemental d’Equateur (ou « principaux mouvements », car, comme on le comprendra plus tard, il est difficile, là aussi, de parler d’unité). </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">L’Equateur, contrairement au Pérou et à <st1:personname productid="la Bolivie" w:st="on">la Bolivie</st1:personname>, n'est pas (encore) à proprement parler un pays minier. Son passif environnemental, il le doit (surtout) à l'exploitation pétrolière. Alors, quand <i>el señor Correa</i> décide qu'il faut développer le pays à l’image de ses voisins, c'est à dire en extrayant de la terre les minerais, ce n’est pas du goût des indigènes et des écologistes, dont certains parlent de trahison. D’autant plus que depuis l’adoption de la nouvelle Constitution en 2008, l’Equateur est censé respecter ce que les assembleistes ont appelé les "<i>droits de la nature</i>" en reconnaissant la nature en tant que telle comme un sujet de droit. La rupture entre <a href="http://www.ecologicaldebt.org/News/Entretien-avec-Joan-Martinez-Alier-FR.html">le « <i>développementisme sénile »</i> et « <i>l’écologisme infantile»</i></a> est pour beaucoup due au changement de cap du Président sur la question minière.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpFirst" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Actuellement <i>(fin février 2010)</i>, on distingue, nous explique-t-on, trois principaux fronts emblématiques de la lutte contre les projets miniers :<o:p></o:p></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpLast" style="text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">-<span style="font: 7pt "Times New Roman";"> </span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Celui de l’Amazonie sud (provinces de Morona Santiago y Zamorra chichipe), mené par des Shuar.<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;">-<span style="font: 7pt "Times New Roman";"> </span>Celui du nord-ouest, dont le foyer le plus connu est la vallée d’Intag, l’un des cas emblématiques et des plus étudiés d’Equateur, aussi bien pour sa résistance victorieuse (en 14 ans , ils ont réussi à faire partir deux entreprises étrangères et l’exploitation projetée du cuivre n’a jamais pu commencer) que pour son inventivité (mise en place d’une multitude de projets alternatifs). Ce sont des copains, Anna les connaît déjà. Tant mieux, Jeremy et moi, nous avons hâte de les rencontrer !</div><div class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;">-<span style="font: 7pt "Times New Roman";"> </span>Le mouvement en défense de l’eau, le plus fort dans les provinces du sud (Azuay et Zamora), mais qui a vocation de s’étendre à l’ensemble du pays, mené par les paysans et les indigènes. On nous dit qu’une marche pour l’eau est prévue pour le début du mois de mars à Cuenca et que nous pourrions y rencontrer les principaux acteurs. Génial, on accepte l’invitation sans hésiter. </div><div class="MsoNormal" style="margin-left: 36pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Même si les mouvements anti-miniers historiques (comme celui d’Intag) n’étaient pas forcément menés par des indigènes, on nous dit qu’aujourd’hui, les indigènes sont des acteurs de première importance, notamment à travers <a href="http://www.ecuarunari.org/">l’ECUARUNARI</a> (<i>Ecuador Kichwa Llaktakunapak Jatun Tantanakuy</i>), composante andine de <st1:personname productid="la CONAIE" w:st="on">la CONAIE</st1:personname> (actuellement allié et/ou protagoniste des mouvements anti-extractivistes). </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Pétrole<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En Equateur, c’est toute une histoire. L’or noir est encore aujourd’hui la principale source de revenus du pays (qui fait partie de l’OPEP*), l’activité pétrolière emploie beaucoup de personnes (<a href="http://www.eppetroecuador.ec/index.htm">Petroecuador</a>, la compagnie pétrolière nationale, a été pendant longtemps le premier employeur du pays) et est à l’origine, aussi, des plus grands scandales. Les deux grands oléoducs (<a href="http://www.amazanga.org/petrole.html">SOTE et OCP</a>) ont continué d’acheminer l’or noir de l’Amazonie équatorienne en dépit des crises économiques (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dollarisation">dollarisation</a>), <a href="http://opalc.org/web/index.php?option=com_content&view=article&id=331:equateur-systeme-electoral&catid=131:systemes-electoraux-et-legislations&Itemid=208">des crises politiques – 7 présidents en 9 ans -</a> et des drames environnementaux et humains <a href="http://www.aldeah.org/fr/proces-contre-chevron-texaco-equateur">(Procès Chevron Texaco)</a>.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le plus gros scandale socio-environnemental lié au pétrole concerne une entreprise états-unienne, Chevron-Texaco. « <i>Texaco demeura au pays pendant 28 ans, fora 339 puits, lâcha quotidiennement dans l’environnement plus de 22 millions de litres de déchets industriels, brûla 10 millions de pieds cubiques par jour, versa 16,8 millions de barils de cru, causa la déforestation de plus d’un million d’hectares de forêts tropicales humides. Avec ses opérations, Texaco bouleversa les populations indigènes Cofan, Siona, Secoya, Huaorani, Kichwa et Colonos, et les amena à un état proche de la disparition. De plus, la venue de cette entreprise accéléra le processus d’extinction des communautés Tetete et Sansahuari</i> » (Jose Proaño, Situation de désastre ? Problématique pétrolière en Equateur. Le Jouet Enragé. Novembre 2006. <a href="http://lejouetenrage.free.fr/net/spip.php?article126">http://lejouetenrage.free.fr/net/spip.php?article126</a>).</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La compagnie est aujourd’hui sur le banc des accusés, et son procès (dont je vous parlerai en détails plus tard) est considéré par certains comme <a href="http://www.aldeah.org/fr/proces-contre-chevron-texaco-equateur">« le procès du siècle »</a>. Les dégâts environnementaux et sociaux causés par l’activité de <st1:personname productid="la Texaco" w:st="on">la Texaco</st1:personname> dans la grande forêt sud-américaine ne font pas l’ombre d’un doute. Eaux de formation fortement contaminées (une sorte de marée noire fluviale de grande envergure), pollution aux métaux lourds, un nombre anormalement élevé de cancers chez les populations vivant à proximité des sites d’exploitation pétrolière… Plusieurs documentaires ont déjà été tirés de ce scandale (Chevron toxico et <a href="http://www.crudethemovie.com/">Crudo</a>). Mais, malgré les fréquentes et euphoriques annonces médiatiques qui parcourent le microcosme de ceux qui sont au courant, le procès n’avance quasiment pas et la multinationale est encore loin d’avoir payé les 27 milliards de dollars qu’on lui réclame en dédommagement.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Comme pour faire écho à ce procès, la grande « cause » du moment en Equateur, celle qui fait vibrer (une partie de) la planète, c’est le projet <a href="http://www.aldeah.org/fr/alternatives/itt">Yasuni-ITT</a>. Derrière ce sigle, se cache un projet sorti des méandres obscurs des écologistes « infantiles » du pays. On cite souvent Esperanza Martinez (l’origine de l’idée provient de la proposition d’un moratoire sur l’exploitation pétrolière faite par Oilwatch) ou Alberto Acosta comme en étant les principaux instigateurs et promoteurs. L’idée du projet est la suivante : puisque l’humanité court à la catastrophe à cause du réchauffement climatique, provoqué (entres autres causes) par les émissions de gaz à effet de serre issus de la combustion des dérivés du pétrole, alors l’Equateur, dont près de 20% des réserves de pétrole exploitables se trouvent dans le parc Yasuni en pleine Amazonie, propose le contrat suivant à la communauté internationale : « je laisse mon pétrole (celui de Yasuni) là où il est, en échange de quoi vous me remboursez au moins la moitié du manque à gagner ». Simple et génial? Pour l’instant, on n’en apprendra pas plus, mais on aura vite une occasion de nous rattraper : une journée sur le sujet est organisée le 5 mars prochain, à Coca, « la » ville pétrolière du pays et que nous y sommes cordialement invités. Ca, c’est la bonne nouvelle.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La mauvaise nouvelle, enfin, celle à laquelle on ne s’attendait pas, c’est que le pays continue son exploration pétrolière dans les régions côtières et qu’il existe un projet de raffinerie en partenariat avec le Venezuela (<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/PDVSA">PDVSA</a>), dont les spécificités techniques permettraient de raffiner un pétrole du type de celui qui pourrait être extrait … je vous le donne en mille … du parc Yasuni. Sans parler de la résistance, depuis les années 1980, de la communauté kichwa de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Sarayaku#R.C3.A9sistance_du_village">Sarayaku</a> (Amazonie, Pastaza) contre l’exploitation du pétrole sur son territoire. D’ailleurs, les Sarayaku ne voient pas d’un très bon œil de projet ITT, qu’ils qualifient d’hypocrite (si l’on laisse le pétrole de Yasuni sous terre, leur territoire à eux sera plus que jamais en danger !). </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors, poker menteur entre le gouvernement et les écologistes ? En substance, chez Acción Ecologica, on pense que le gouvernement ne croit pas (ou ne croit plus) au projet ITT et que donc ce ne serait pas illogique de posséder une raffinerie lorsque l’extraction aura commencé. Alors, ITT est-il mort né ? « <i>Non, mais maintenant, il est entre les mains de la société civile, des organisations écologistes et des militants qui doivent se mobiliser partout sur terre pour qu’il aboutisse</i> »… Ainsi l’Equateur pourra continuer à se faire l’écho des résistances aux projets pétroliers avec crédibilité. Dans le cas contraire, cela sera plus compliqué. Cela dit, il ne s’agit que d’un son de cloche, peut-être dramatise-t-on la situation afin de ne pas faire relâcher la pression ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>2 – prolongation, ou « encore les mines » !<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors que je m’apprête à aller cuver toutes ces nouvelles informations qui n’en finissent pas de me faire tourner la tête, tant le chaud souffle le froid et réciproquement, nous nous installons sur une table du jardin d’Acción Ecologica. « Qu’est ce qui se passe, on ne rentre pas manger du fromage » ? « Non, Irkita, tu ne suis pas, on a un autre rendez vous ». Alors, c’est reparti.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le deuxième entretien de la journée nous amène à la rencontre de <a href="http://www.conflictosmineros.net/quienessomos">l’OCMAL</a> (Observatoire des Conflits Miniers d’Amérique latine), qui a fait son nid temporaire dans les locaux de l’association équatorienne. Après un survol du continent, nous menant du Salvador à l’Argentine, en passant par <st1:personname productid="la Colombie" w:st="on">la Colombie</st1:personname> et le Brésil, partout où des luttes contre les projets miniers existent, nous nous posons en Equateur.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En Equateur, contrairement à ses voisins, à notre connaissance, il n’existe pas pour l’instant de mines à ciel ouvert et à grande échelle en fonctionnement (si vous avez vent du contraire faites-le-moi savoir). Bien sûr, il y a une multitude de projets, tout comme les mines dîtes artisanales ou illégales, tout autant impactantes en termes environnementaux que leurs grandes sœurs, si ce n’est que là encore, c’est une question d’échelle – peut-être... Quand on extrait des dizaines de tonnes, même si la technologie est supposément plus moderne, on impacte forcément plus que lorsqu’on extrait quelques kilos. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En Equateur, il existe huit sites d’intérêt pour les entreprises minières multinationales, dont deux ou trois de grande taille, nous apprend-on (deux ou trois ? on comprendra certainement plus tard…). «<i>Aujourd’hui, il y a un mouvement de résistance national important contre les projets d’exploitation minière</i>». Si, dans un premier temps, celui-ci s’est retrouvé paralysé par <a href="http://www.cadtm.org/La-protestation-sociale-dans-l">l’adoption du code minier</a>, c’est en partie parce que les gens avaient confiance en la nouvelle Constitution qui devait protéger plus qu’ailleurs l’environnement<i>, <a href="http://derechosnaturaleza.blogspot.com/">«la nature ayant des droits »</a></i>. Mais, le fait que « <i>Correa se soit prononcé finalement en faveur du développement de l’activité minière »</i> a fini par faire sortir les mouvements de leur léthargie passagère. Aujourd’hui, les projets sont concrets et le(s) mouvement(s) anti-mine en phase d’organisation, fortement soutenu(s) et suivi(s) par le secteur indigène, d’une part et par les juntas del agua (systèmes communautaires de gestion de l’eau et des canaux d’irrigations) d’autre part. « Enjeu politique », - diront certains. A quoi d’autres répondront qu’il s’agit d’une problématique territoriale. Parce que l’activité minière est particulièrement envahissante et gourmande pour ce qui concerne ses besoins en eau. Or, « <i>pour</i> <i>le mouvement indigène, le territoire est fondamental »</i>. Et l’eau est fondamentale pour tous. Quant à l’apport des secteurs académiques et des ONGs du pays, ils sont venus fortifier la résistance en lui fournissant arguments théoriques et scientifiques. Le territoire avant l’écologie ? </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><u>Question subsidiaire.</u> Pourquoi est-ce qu’en Equateur la résistance est-elle aussi forte ? Réponse : « <i>Parce que les mobilisations sociales y ont toujours été nombreuses. Les indigènes ont renversé tant de présidents et les gens ont confiance qu’à travers la mobilisation, il est possible d’obtenir des choses, ce qui n’est pas pareil ailleurs»</i>. Ouf ! Réponse courte et logique, comme je les aime, mais qui n’est pas fréquente à entendre de la part de la plupart de nos interlocuteurs. Normalement, quand on pose une question, on écoute la réponse pendant une demi-heure ! Alors, quand on ne peut nous consacrer qu’une heure, c'est-à-dire en moyenne deux questions, il faut bien les choisir! Et vous, qui vous plaigniez des posts-fleuves d’Irkita (non, vous ne vous plaignez pas ???), imaginez que vous n’avez droit à chaque fois qu’à un résumé ! Ces humains, tous des ingrats !</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>Alors que nous rentrons à pied jusqu’à « la maison », nous sommes un peu tristes. En effet, au détour de la conversation, nous avons appris qu’à cause d’un contrat existant entre l’entreprise minière (publique) chilienne (CODELCO) et <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname>, l’exploitation du gisement de cuivre de nos amis de la vallée <a href="http://www.aldeah.org/fr/intag-equateur-canton-ecologique-contre-mine-cuivre-ciel-ouvert">d’<i>Intag</i></a> que nous avons programmés de visiter à la fin de la semaine, est de nouveau en projet. <o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">L’histoire, c’est que le Chili, qui possède les plus grosses réserves de cuivre de la planète, avait vendu (via <st1:personname productid="la Codelco" w:st="on">la Codelco</st1:personname>) 60 000 tonnes de cuivre à <st1:personname productid="la Chine" w:st="on">la Chine</st1:personname> mais n’a pas pu honorer le contrat suite à l’opposition des syndicats. Entre temps, le gisement de la vallée d’Intag en Equateur - dont la concession était reprise par l’Etat (depuis que les communautés aient expulsé l’entreprise canadienne qui l’avait précédemment achetée aux enchères) - avait été revalorisé à 60 000 tonnes de cuivre. Exactement ce que <st1:personname productid="la Codelco" w:st="on">la Codelco</st1:personname> avait promis à <st1:personname productid="la Chine. Selon" w:st="on">la Chine. Selon</st1:personname> notre interlocuteur, l’idée serait donc, qu’avec l’appui technique du Chili, une entreprise publique équatorienne - socialisme du XXIième siècle oblige ! - vende le cuivre promis à <st1:personname productid="la Chine. Ce" w:st="on">la Chine. Ce</st1:personname> n’est pas que l’investissement soit stratégique pour l’entreprise chilienne, <st1:personname productid="la Codelco" w:st="on">la Codelco</st1:personname>, puisqu’en un an elle exporte entre 500 000 et 1 million de tonnes de cuivre, mais cela lui permettrait d’honorer son contrat avec <st1:personname productid="la Chine. Pour" w:st="on">la Chine. Pour</st1:personname> une poignée de cuivre devant confirmer une poignée de main et une signature en bas d’un contrat, nos amis d’Intag, de nouveau, risquent de voir leur belle vallée détruite et leur rivière polluée pour de très nombreuses années. Sombre perspective…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466763066815283361%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCNK91M_zoqyDQg%26hl%3Dfr" height="400" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer" src="about:blank" type="application/x-shockwave-flash" width="600"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">*l’Equateur était sorti de l’OPEP en 1992 et a de nouveau réintégré l’organisation en 2007, voir : <a href="http://www.pcmle.org/EM/article.php3?id_article=1408">http://www.pcmle.org/EM/article.php3?id_article=1408</a></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">-- </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Kri kri </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Irkita</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-81657003061966771942010-07-27T10:33:00.000-07:002010-07-27T10:33:19.356-07:00Du 21-02-2010 au 24-02-2010 : Quito (2ième partie) – L’Equateur, « la guerre des gauches »…<div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">De discussions en lectures, de questions en réponses, on commence à avoir l’impression de discerner un peu mieux le paysage politique équatorien. Si le pays est certes à gauche, cette gauche est pleine de désaccords. Gauche de gauche, gauche de droite, gauche de centre droit, droite de centre gauche, indigènes de gauche, indigènes de droite de la gauche, écolos trotskistes, socialo-écologistes… Je caricature, certes, mais sans même évoquer l’opposition de droite - celle-ci bien fermement à droite -, au sein des différentes tendances de la gauche équatorienne, les dévéloppementistes et les environnementalistes-indigénistes (les deux principaux grands courants pour les thèmes qui nous intéressent) s’affrontent en un ballet permanent de «<i>je t’aime - moi non plus</i>», à en perde son <i>kri-kri.<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Un jour alliés, le lendemain ennemis, ici, on s’aime autant qu’on se déteste, et aux amours du matin succèdent les noms d’oiseaux du soir. Les analystes qui aiment la politique-spectacle s’en donnent à cœur joie. De trahisons en réconciliations, de menaces en déclarations d’amour, de coups médiatiques en ragots de basse-cours, tous les coups sont permis. Comme partout, diront certains. Ou peut être un peu plus que partout… Quoi qu’il en soit, voici une modeste tentative de description souritesque des principaux ingrédients de cette marmite en ébullition.</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgieBxTWPcsAxdqJon0OfGnWgJwPB5i1LzorZq0KUAulS3yC-rGiBXVIjLq1_VOtd3s6JPn0mZqqkIDldhKyUkZeMtfFk7ljxzHqmXFB9OI7ryLdsPgeHJP0FRB8WLR8y4DYKoKbDTk7v47/s1600/Correa+Victoire.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgieBxTWPcsAxdqJon0OfGnWgJwPB5i1LzorZq0KUAulS3yC-rGiBXVIjLq1_VOtd3s6JPn0mZqqkIDldhKyUkZeMtfFk7ljxzHqmXFB9OI7ryLdsPgeHJP0FRB8WLR8y4DYKoKbDTk7v47/s320/Correa+Victoire.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Rafael Correa</td></tr>
</tbody></table><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">A tout seigneur, tout honneur, commençons par Rafael Correa (<a href="http://www.economiaenbicicleta.com/">qui fait de l’économie à bicyclette</a>), l’actuel Président du pays. A en croire les enquêtes d’opinion, il jouit actuellement d’une popularité incontestée. Ancien professeur d’économie, il représente l’archétype de celui qui vient (presque) de nulle part et qui, sans véritable parcours politique au préalable, arrive directement à la tête du pays. Si c’est une situation impossible à envisager en Europe, la vie politique récente de l’Amérique latine est parsemée d’histoires à succès similaires. Certains en ont même fait même une stratégie politique, Fujimori au Pérou, Chavez au Venezuela, pour ne citer qu’eux. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Mais revenons à l’Equateur. Rafael Correa, véritable homme-couteau-suisse <i>, </i>« <a href="http://www.liberation.fr/monde/010167701-rafael-correa-remet-l-equateur-a-gauche">humaniste de gauche et chrétien</a> », comme il se définit lui-même, est né à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guayaquil">Guayaquil</a>, capitale économique du pays et l’éternelle rivale de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Quito">Quito</a> qui a vu naître bien d’autres présidents et hommes politiques (plutôt de droite). En Equateur, on est de la <i>Sierra </i>(de la montagne) ou de la <i>Costa</i>. On peut aussi être de l’Oriente (Amazonie), mais étrangement on en parle moins. En général, entre ceux de la côte et ceux de la montagne, on ne s’apprécie pas beaucoup. <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_des_climats">« L’influence des climats »,</a> comme dirait <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Montesquieu">Montesquieu</a>. Cela dit, les uns comme les autres finiront toujours par se réconcilier autour d’une <a href="http://www.google.com/images?hl=fr&client=firefox-a&hs=Pbs&rls=org.mozilla:fr:official&q=Pilsener%20ecuador&um=1&ie=UTF-8&source=og&sa=N&tab=wi&biw=1117&bih=482">Pilsener, la bière nationale</a>, et s’accorderont à dire que c’est « <i>la meilleure bière du monde</i> ». </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Bref, en Equateur, il est presque impossible de gagner une élection sans l’appui des deux grandes villes, qui, à elles seules, représentent plus d’un tiers des habitants du pays. Et oui, la population du pays est majoritairement urbaine, comme dans tous les pays d’Amérique du sud d’ailleurs.</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwM4Q1d66zQDvER2k13bVVFyoFh80Mk1wanS5ohqj3rjSUXhXltSgNaVULZLZ6WXoKYLO44xNyn5HzS4EEIZr-8coWvxWlqFzAefeKBFTPHHhLRBrVKEXN5dGhbW8JmzvEK80KUC6DYD0A/s1600/partidocarcia.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhwM4Q1d66zQDvER2k13bVVFyoFh80Mk1wanS5ohqj3rjSUXhXltSgNaVULZLZ6WXoKYLO44xNyn5HzS4EEIZr-8coWvxWlqFzAefeKBFTPHHhLRBrVKEXN5dGhbW8JmzvEK80KUC6DYD0A/s320/partidocarcia.jpg" /></a>En 2005, le bref épisode de 3 mois comme ministre de l’économie du président Palacio est la seule expérience politique de Correa, enfant de Guayaquil et professeur à Quito<i>.</i> Soutenu par les intellectuels et par les écologistes de gauche, il base sa campagne électorale sur le fort ressentiment « anti-partis » des électeurs. Un mauvais fromage valant un autre mauvais fromage, même si sa couleur est différente : entre les coups d’Etat et les rébellions populaires qui délogent des présidents, les partis politiques classiques se ressemblent et se partagent le pouvoir depuis trop longtemps. Les Equatoriens en ont marre de ce qu’ils appellent la <i><a href="http://www.opalc.org/web/index.php?option=com_content&view=article&id=436:equateur-les-elections-du-renouveau-&catid=122:partis-et-elites-politiques&Itemid=212">partidocracia</a> </i>. Correa, qui n’appartient à aucun parti politique et qui appelle à voter blanc aux élections législatives ayant lieu en même temps que les présidentielles et auxquelles sa formation politique, <i>Alianza pais, </i>ne présente aucun candidat, n’a pas les mains salles. Il réussit à se faire élire à la présidence du pays, prenant la place qu’avait occupé l’autre formation politique, différente des autres aussi, le Pachakutik.</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Normalement de gauche, parfois à droite, selon les époques, le Pachakutik (« l’arrivée d’une autre époque / changement / renaissance / transformation » en kichwa) est le bras politique de la confédération des nationalités indigènes de l’Equateur (CONAIE).</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPOhxtDJprJmkCLqkkVcHAS5ywtGR6jPvPlItIxEmQRpv0xmvwsdgUFwNdbojfvRv9FJJEm8fFGoE4vlVVzOTqRbYIJ5y9gVrvc5MhRypokkgceeHm-u2TzWZYeU2jzRAbrumS0Qt8RI3y/s1600/conaie.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiPOhxtDJprJmkCLqkkVcHAS5ywtGR6jPvPlItIxEmQRpv0xmvwsdgUFwNdbojfvRv9FJJEm8fFGoE4vlVVzOTqRbYIJ5y9gVrvc5MhRypokkgceeHm-u2TzWZYeU2jzRAbrumS0Qt8RI3y/s320/conaie.jpg" /></a></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">La CONAIE est l’organisation qui fédère une bonne partie des indigènes, qu’ils soient des régions côtières, andines ou amazoniennes, et, même si ce n’est pas un syndicat, son rôle est toutefois celui de défendre les intérêts d’une catégorie déterminée des Equatoriens, raison pour laquelle certains n’hésitent pas à parler de « <i><a href="http://www.iep.univ-cezanne.fr/media/LeQuang-2009.pdfhttp:/www.iheal.univ-paris3.fr/spip.php?article1490">corporatisme indigène<span style="font-style: normal;"> </span></a></i>». Bref, elle reste aujourd’hui la seule force sociale capable – ou ayant été capable - de paralyser le pays, comme pourraient le faire les syndicats de <st1:personname productid="la SNCF" w:st="on">la SNCF</st1:personname> ou des routiers en France. Elle est aussi en partie responsable de la chute de plusieurs Présidents, et ses soulèvements (<i>levantamientos</i>) en ont fait trembler plus d’un.<span> </span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrvjMfw1hMtOsoIADUqfX8-Snpcx235NlCR0GditLu61Td6JbVrUGikAWKpXxKjOVTiov2bFlxP9kn6oR0MIDO5j4SNNIo7c2F28WbST0FX7bCwrZkYwDSr7NpuHIBkExDEHre1Gq1a6KC/s1600/pachalutik.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="160" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjrvjMfw1hMtOsoIADUqfX8-Snpcx235NlCR0GditLu61Td6JbVrUGikAWKpXxKjOVTiov2bFlxP9kn6oR0MIDO5j4SNNIo7c2F28WbST0FX7bCwrZkYwDSr7NpuHIBkExDEHre1Gq1a6KC/s200/pachalutik.jpg" width="200" /></a></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">De sa naissance en 1995 aux années 2000, hors <i>partidocracia</i>, le Pachakutik, formé pour représenter les intérêts du mouvement indigène mené par la CONAIE mais en s’ouvrant aussi à d’autres secteurs de la société, représentait une alternative crédible à gauche.<i> </i><span>En 1996, lors de l’élection présidentielle, en s’alliant avec les partis politiques classiques de gauche, il réussissait à réunir sous son étiquette jusqu’à 18% des scrutins, devenant de fait la troisième force politique du pays. Cela ne dure toutefois qu’un temps. En 2000, un virage stratégique, voire idéologique pour certains, reflétant l’hétérogénéité des courants qui compose le Pachakutik (et <st1:personname productid="la CONAIE" w:st="on">la CONAIE</st1:personname>), l’amène à participer au renversement </span>du président Jamil Mahuad (équatorien de Guayaquil d’origine libanaise), lors duquel le mouvement politique indigène s’allie avec des officiers de l’Armée. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">En 2003, un des officiers ayant participé à ce coup d’Etat, Lucio Gutiérrez, se fait élire à la tête du pays et invite le mouvement indigène,<i> </i>qui l’accepte, à entrer au gouvernement. Le Pachakutik sort de l’opposition pour devenir un des partis de pouvoir. L’histoire retiendra que les indigènes, dont le programme politique parlait de « <i>la plurinationalité de l’Etat, [des] droits collectifs pour les peuples indigènes, [de] la défense de l’environnement et du territoire, [de] la transformation de l’économie émettant la production au service du bien-être des peuples et [du] développement de la démocratie participative »*, </i><span>ont corrompu leurs idéaux par pragmatisme politique, « <i>comme les autres</i> ». Cette stratégie politique, considérée par beaucoup, y compris au sein de <st1:personname productid="la CONAIE" w:st="on">la CONAIE</st1:personname>, comme une erreur, a affaibli le mouvement. <o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><span>Par la suite, lorsque Alianza Pais est créée et qu’elle récupère une partie des thèmes du Pachakutik, son fondateur, Rafael Corea, propose aux indigènes la vice-présidence du pays en échange d’une alliance. Mais, deuxième erreur politique, diront certains, <st1:personname productid="la CONAIE" w:st="on">la CONAIE</st1:personname>/Pachakutik décline la proposition et présente son propre candidat, qui obtient 2% des voix. De là vient probablement une partie de l’animosité qui existe entre le Président actuel et les indigènes.<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><span>C’est là qu’intervient un troisième camp de cette valse politique, les écologistes. Parmi eux, on trouve des personnalités comme le célèbre </span>économiste, universitaire et ami des indigènes, Alberto Acosta, qui fait aussi partie des figures emblématiques du pays. On aura d’ailleurs la chance de le rencontrer et de tester son humour : « <i>vous avez un an pour faire le tour des conflits sociaux-environnementaux d’Amérique latine ? Moi, ça fait une vie que je m’y consacre et je n’ai pas encore fini d’en faire le tour …</i> ». Aujourd’hui « simple professeur » à la prestigieuse Faculté Latino-américaine de Sciences Sociales <a href="http://www.flacso.org.ec/html/sistemaint.html">(Flasco)</a>, il est connu internationalement pour, entre autres, avoir participé à la définition et la vulgarisation des concepts de la <i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_%C3%A9cologique">dette écologique</a> »,</i> des <i><a href="http://derechosnaturaleza.blogspot.com/">droits de la nature</a> </i>ou encore celui du <i><a href="http://www.mediapart.fr/club/edition/forum-social-mondial-a-belem/article/010209/%C2%A1no-queremos-vivir-mejor-queremos-vivir-bie">vivir bien</a> </i>avec d’autres, comme le catalan <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89conomie_%C3%A9cologique">Joan Martinez Allier</a>. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: right; margin-left: 1em; text-align: right;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9FjqHaw7y_5Lql5UrNuiFOpAwL3qT7EZ-1uW9NDRAeTWsyQ6BnWP_BrJatLBf4nQaEnbHTQABNGBowjg6Gy3k8fhbkK5unB5T-LhLdqVj-K5uqwma1lJB8i__iGMReGf8I6GfyRZYaBrY/s1600/alberto+acosta.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg9FjqHaw7y_5Lql5UrNuiFOpAwL3qT7EZ-1uW9NDRAeTWsyQ6BnWP_BrJatLBf4nQaEnbHTQABNGBowjg6Gy3k8fhbkK5unB5T-LhLdqVj-K5uqwma1lJB8i__iGMReGf8I6GfyRZYaBrY/s200/alberto+acosta.jpg" width="165" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Alberto Acosta</td></tr>
</tbody></table><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">La <i><a href="http://www.rcade.org/secciones/comisiones/comisiones/decol/jdillon.htm#2">dette écologique</a></i> pourrait être définie par une petite souris de la façon suivante : pour faire du gruyère, j’ai besoin de lait, donc de vaches, donc d’herbe, donc d’eau et de terre. Si je produits beaucoup de fromage (merci), j’ai besoin de nombreuses vaches, donc de beaucoup d’herbe, de beaucoup d’eau et de beaucoup de terre. Lorsqu’une souris grignote son gruyère, elle ne se rend pas compte qu’il a fallu toute cette terre et toute cette eau à la base pour le produire. Alors voilà, dans un monde imaginaire avec deux protagonistes, si le premier (celui qui mange le gruyère) prête de l’argent aux second qui se retrouve endetté jusqu’au cou, ce second, lorsqu’il vend du fromage au premier, voire lorsqu’il se fait dépouiller en fromage par le premier, lui prête des ressources naturelles (l’herbe, la terre et l’eau). Ce « prêt » devrait être pris en compte dans le calcul de « qui doit quoi à qui », mais il ne l’est pas. La dette écologique, c’est un peu ça. Du moins en partie. Evidement, cette logique fonctionne pour les gruyères avec ou sans trous, mais plus pour les gruyères à trous, par analogie hasardeuse qu’on peut faire avec les mines à ciel ouvert…<span> </span></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">On retrouve d’ailleurs la notion de dette écologique dans le programme environnemental d’Alianza pais, peut-être en souvenir de l’époque où Alberto Acosta et <a href="http://es.wikipedia.org/wiki/Fander_Falcon%C3%AD">Fander Falconi</a> étaient les conseillers politiques du pas-encore-président Rafael Correa. C’était il n’y pas si longtemps, mais cela parait déjà être une autre époque. Une époque durant laquelle Alberto Acosta, par exemple, sortait du monde des idées, des livres et des universités, pour prendre la présidence de l’Assemblée constituante. Ami des indigènes qu’il conseillait et qu’il conseille toujours, respecté par les intellectuels de gauche, économiste reconnu et ami-conseiller du Président qu’il a aidé à se faire élire, il est l’assembléiste le mieux élu du pays (sous l’étiquette d’Alianza pais), ce qui le propulse à la présidence de l’Assemblée constituante. Respectant son autorité morale, les membres de l’Assemblée constituante, dont les indigènes, lui font confiance pour diriger avec neutralité les débats et être un arbitre impartial…ou situé du « bon côté ». Durant six mois, les assembléistes travaillent à la rédaction de la nouvelle Constitution du pays sous sa présidence. Le chapitre qui s’écrit alors s’inscrit dans deux années d’activité politique intense, pendant lesquelles les Equatoriens ont été invités à participer à pas moins de cinq rendez-vous électoraux. Lors du premier, ils acceptent à 80% l’idée d’une nouvelle Constitution, permettant ainsi à <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article2109">Rafael Correa, alors récemment élu</a>, d’augmenter au passage sa popularité <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article2013">en approuvant son projet politique</a>. La deuxième élection, qui découle de la première, les amène à <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article1669">choisir les assembléistes</a>, c'est-à-dire les personnes chargées de rédiger la nouvelle Constitution. <a href="http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2008/09/29/equateur-la-nouvelle-constitution-en-voie-d-adoption_1100625_3222.html">La troisième fois, ils approuvent le nouveau texte rédig</a>é et, enfin, en 2008, <a href="http://www.cadtm.org/An-III-de-la-revolution-citoyenne">ils choisissent les nouveaux députés dans le cadre de la nouvelle Constitution</a> dont ils viennent de se doter. Enfin, lors le dernier scrutin, ils réélisent dès le premier tour le président sortant, <a href="http://www.ledevoir.com/international/amerique-latine/247628/equateur-correa-reelu">Rafael Correa, qui gagne haut la main, avec plus de 20 points d’avance sur son adversaire direct</a>. Bel exemple de démocratie, n’est-ce pas ?</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVrPO4ddBitqDycYm1LfiHIbBgEqs8uc-eY4TldO1nRKL0Rl8tnuPWEqC4cPPAUAh0cmRFREjWvmKxrDamxHC1jjS5dsorFZKKZFFTN5Nr7eGDhakvmOQyESn2oJSwDv7aFTaLtnQER05r/s1600/alianza-pais.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhVrPO4ddBitqDycYm1LfiHIbBgEqs8uc-eY4TldO1nRKL0Rl8tnuPWEqC4cPPAUAh0cmRFREjWvmKxrDamxHC1jjS5dsorFZKKZFFTN5Nr7eGDhakvmOQyESn2oJSwDv7aFTaLtnQER05r/s320/alianza-pais.jpg" /></a></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Rafael Correa et son mouvement politique, <i>Alianza pais,</i> ressortent de cette période électorale comme les grands gagnants. Partant d’un parti sans députés, ils se retrouvent avec 59 députés sur les 124 que compte l’Assemblée nationale législative. En fait, la seule chose qui cloche (à fromage), c’est la démission au bout de six mois d’Alberto Acosta de la présidence de l’Assemblée constituante, alors que de nombreuses attentes reposaient sur lui. <a href="http://www.opalc.org/web/index.php?option=com_content&view=article&id=468:demission-du-president-de-lassemblee-constituante-en-equateur&catid=124:democratie-et-representation&Itemid=212">Si ce dernier explique sa démission par son désaccord avec le calendrier de rédaction de la nouvelle Constitution, trop rapide selon lui</a>, des doutes persistent : les ragots « de source sûre » (que mes petites oreilles ont entendus) parlent d’un complot du secteur le plus à droite de l’entourage de Correa pour forcer Acosta à démissionner, et certains amis et alliés de l’ancien premier homme du pays (pendant la rédaction de la Constitution, l’Assemblée constituante était dotée de pleins pouvoirs) lui reprochent âprement de les avoir abandonnés. Quoiqu’il en soit, le fusible entre les indigènes, le gouvernement et les écologistes ayant sauté, la discorde ne mettra pas longtemps à réapparaitre. Alors qu’on vient d’arriver dans le pays, les sujets qui fâchent ne manquent pas, avec, en tête de liste, <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article2493">l’exploitation minière</a> et <a href="http://www.courrierinternational.com/breve/2010/05/06/la-loi-sur-l-eau-provoque-des-remous">la loi de l’eau</a>…</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Mais revenons à nos souriceaux. Dans la famille « écologistes » équatoriens de gauche, on trouve aussi les ONG, et en particulier - mais pas seulement ! - <i><a href="http://www.accionecologica.org/">Accion Ecologica</a>,</i> dont l’une des fondatrices, Esperanza Martinez, est aussi une amie et collaboratrice proche d’Alberto Acosta (ils travaillent ensemble, entre autres, sur le projet ITT). Accion Ecologica, c’est aussi l’organisation par qui le scandale est arrivé. Si la brouille autour de l’exploitation minière entre les indigènes et le Président peut être interprétée comme l’une des batailles politiques opposant <i>Alianza Pais</i> au <i>Pachakutik</i>, le vent de menace qui souffle depuis quelques temps sur l’organisation écologiste est plus difficile à comprendre. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf96y2VzJlh1Oo9-CQ2NugN86sUTMqPmvjNEv8qe-1md6kV5-jPlwXRPdUjdFAYZMkAzJqskcr17mbrRBu1l_LWcAsdaLx6Jm7G_j4PnUYklSwxVZHfZXfGHUte6yZMWfJgDlIeeiAy_3b/s1600/accion-ecologica.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="200" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgf96y2VzJlh1Oo9-CQ2NugN86sUTMqPmvjNEv8qe-1md6kV5-jPlwXRPdUjdFAYZMkAzJqskcr17mbrRBu1l_LWcAsdaLx6Jm7G_j4PnUYklSwxVZHfZXfGHUte6yZMWfJgDlIeeiAy_3b/s200/accion-ecologica.jpg" width="200" /></a></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Il y a maintenant un peu plus d’un an, le gouvernement a voulu supprimer la personnalité morale d’Accion Ecologica. <a href="http://www.aldeah.org/fr/non-fermeture-daction-ecologica">A l’époque, Rafael Correa déclarait : <i>« il y a beaucoup de ces ONG qui font ce qu'elles veulent, s'immiscent dans la politique, ne rendent pas de comptes (...). C'est un chaos, mais nous sommes déjà en train d'y mettre de l'ordre ».</i></a> Face à la levée de boucliers que cette décision avait alors provoquée un peu partout sur terre, le gouvernement fait marche arrière. Mais aujourd’hui, les attaques du Président se poursuivent dans la presse et dans son émission du samedi matin «<a href="http://www.ecuadortv.ec/ecutopnw.php?c=1904">Enlace cuidadano (le lien citoyen)</a>». Avoir son programme télévisé est en train de devenir un exercice obligatoire des Présidents de la nouvelle gauche latino-américaine. <a href="http://www.alopresidente.gob.ve/">Chavez a son émission de télé</a>, Correa aussi. Dans celle-ci, le Président équatorien, dans un exercice de pédagogie politique (ou <a href="http://www.bladi.net/forum/85662-queste-demagogie-populisme/">de démagogie populiste</a>, diront ses opposants), explique au peuple les tenants et les aboutissants des réformes en cours. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Ainsi, en réponse à l’opposition des écologistes à la relance <a href="http://minerals.usgs.gov/minerals/pubs/country/sa.html#ec">des activités minières</a> et à leur plaidoyer en faveur du projet ITT**<b>,</b> le Président du pays les qualifie d’<a href="http://www.accionecologica.org/institucional/carta-de-esperanza-martinez-a-rafael-correa">« <i>écologistes infantiles </i></a><i>».</i> </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">« <i>Comment comptez-vous vous y prendre pour développer le pays, si ce n’est en utilisant ses richesses naturelles ?</i> », voilà en substance la question que leur pose Correa. Ce à quoi ils répondent : « <i>en se développant d’une autre façon qu’en utilisant un modèle qui dure depuis des siècles et qui n’a pas permis au pays de devenir plus riche</i> ». «<i><a href="http://www.ecologicaldebt.org/News/Entretien-avec-Joan-Martinez-Alier-FR.html">Je ne sais pas s'il y a un écologisme infantile, mais je crois bien qu'il y a un développementisme<span style="font-style: normal;"> sénile </span></a></i>», commente Joan Martinez Alier, célèbre théoricien catalan de l’économie écologique et de l’écologie politique, conseiller d’Accion Ecologica. Explicite, non ?</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">Certains parlent même de « <a href="http://www.youtube.com/watch?v=_E9x4m_ebNA">malédiction de l’abondance</a> »***. On n’est pas encore dans <a href="http://elcomercio.pe/edicionimpresa/html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html">le « chien du jardinier » et l’offensive anti-écologiste-communiste-protectionniste</a> d’Alan Garcia, le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Ayabaca">Président du pays voisin</a>, mais on voit bien qu’entre les écologistes et Rafael Correa, la lune de miel est terminée. </div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><i>Kri kri<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><i>Irkita<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;"><a href="http://books.google.com/books?id=QMxvPKMdzdUC&lpg=PA1&dq=Les%20mouvements%20indiens%20en%20Equateur.%20Mobilisations%20protestataires%20et%20d%C3%A9mocratie&hl=fr&pg=PA5#v=onepage&q=Les%20mouvements%20indiens%20en%20Equateur.%20Mobilisations%20protestatair">*(Voir <span>Massal (Julie), <i>Les mouvements indiens en Equateur. Mobilisations protestataires et démocratie</i>, Paris, Karthala, 2005.),</span></a></div><div class="MsoNormal" style="line-height: 15pt; text-align: justify;">** L’objectif du projet ITT (dont on reparlera) est de laisser sous terre 20% des réserves pétrolières de l’Equateur afin de protéger un parc naturel possédant (probablement) le plus haut niveau de biodiversité du monde et abritant des peuples « non contactés »/ « en isolement volontaire »)</div><span lang="ES-EC" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt;">*** Alberto Acosta, <i>La Maldicion de la abundancia, Abya Yala, Quito, 2009 :</i><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"> </span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt;"><a href="http://www.extractivismo.com/documentos/AcostaMmaldicionAbundancia09.pdf"><span lang="ES-EC">http://www.extractivismo.com/documentos/AcostaMmaldicionAbundancia09.pdf</span></a></span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-68379320321758844732010-07-22T19:17:00.000-07:002010-07-23T06:09:33.009-07:00Du 21-02-2010 au 24-02-2010 : Quito (1ière partie), comme à la maison<div class="MsoNormal"><b>1 – « <i>Casa, dulce casa »</i><o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce matin du 21 février, après une nuit de bus ressemblant à toutes les autres nuits de bus, lorsque nous débarquons dans une construction immense aux airs d’aéroport, il nous faut un peu de temps pour comprendre où nous sommes. L’ensemble porte le nom de « Quitumbe ». C’est le nouveau terminal routier de la ville, construit avec la volonté, paraît-il, de désengorger le centre où se situant l’ancien terminal qu’Anna et Jérémy avaient connu lors des précédents voyages. On kri-krisse un peu quand même quand on apprend qu’il nous reste encore une heure de transport avant d’arriver à destination… Mais de toute façon, on n’a pas le choix, et puis la situation n’est pas si dramatique que ça… du moins pour moi, qui, au lieu de porter de gros et lourds sacs à dos, me fais porter. Et aussi parce que le système de trolleybus de la capitale équatorienne fonctionne plutôt bien et, malgré un mode d’emploi un peu confus, un transport nous amène directement où il faut …</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors, lorsqu’on arrive dans le centre historique de la ville, où nous avons rendez-vous avec un compatriote qui nous a gentiment proposé de nous héberger (merci !), on est contents. Moi, parce que les grandes villes - et encore plus les capitales - me captivent : la promesse d’y découvrir de nouvelles spécialités fromageuses y est pour beaucoup ! Pour ce qui est de mes compagnons, comme ils connaissent déjà les lieux, c’est un peu comme rentrer à la maison. Aux souvenirs encore tenaces de la lutte des compañeros de Ayabaca et à la sensation d’avoir encore un peu la tête dans les nuages et les pieds dans la terre (centenaire) de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/20-02-2010-vilcabamba-ou-ca-fait-du.html">Vilcabamba</a>, s’ajoute l’enthousiasme de découvrir la richesse politique et sociale équatorienne qui nous promet beaucoup. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Gruyère suisse sur le gruyère français, l’ami qui nous accueille vit dans une grande et lumineuse maison d’architecte, en forme de bateau, située dans un quartier tranquille, <st1:personname productid="la Floresta. Nous" w:st="on"><st1:personname productid="la Floresta." w:st="on">la Floresta.</st1:personname> Nous</st1:personname> avons aussi trois autres raisons d’être contents. La première, c’est que notre hôte a les coordonnées de beaucoup de personnes que l’on aimerait rencontrer; la deuxième, c’est qu’il va pouvoir nous raconter plein de choses ; enfin, la dernière et pas la moindre : il y a du saucisson et du pastis pour l’apéro ! « Comment Irkita, tu bois du pastis ? » « Et alors ? Vous croyez qu’elles font quoi les souris de Marseille lorsqu’elles ont soif ?… ». Alors, on s’installe. Déjà, des piles de bouquins à lire pour mieux comprendre le contexte du pays s’amoncellent de part et d’autre de notre lit improvisé. « Comme à la maison » ! « Qu’est ce qu’on dit ? » « Merci ! ».</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466762502936414513%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOPqweXKwci58gE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le quartier <st1:personname productid="la Floresta" w:st="on">la Floresta</st1:personname>, un peu surélevé, est bordé par un flanc de montage recouvert d’arbres d’un côté et par la vallée où s’étend la cité de l’autre. Située à 2850 mètres au dessus du niveau de la mer, une croute de fromage en comparaison avec <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search?q=la+paz">la Paz et ses presque 4000 mètres d’altitude</a>, la capitale équatorienne, entourée de sommets volcaniques et verdoyants, est une ville habituellement fraîche où il pleut assez souvent. Sauf que - et c’est apparemment inhabituel - le climat de cette fin du mois de février est particulièrement clément et ensoleillé. Mes compagnons en sont un peu déboussolés. Eux, qui se souvenaient d’une cité aux quatre saisons quotidiennes, printemps frais le matin, été doux le midi, automne pluvieux le soir et hiver frisquet la nuit, ne s’y retrouvent pas. De mon côté, l’écharpe dont je me suis dotée à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/19-02-2010-loja-canton-ecologique-et.html">Loja</a> est du coup un peu superflue. Pas grave. Cette chaleur anormale va nous permettre de parcourir à pied une bonne partie de la ville sans nous retrouver trempés par les averses. Et, en commençant tranquillement à glaner des rendez-vous, on prend un rythme boulot-trolleybus/pieds/pattes/dodo qui n’est pas pour nous déplaire. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">La partie moderne (par rapport à la partie coloniale dite historique) de la ville, où s’enchainent petites rues aérées et maisons individuelles confortables qui donnent une apparence troublante de richesse, se parcourt sans aucun « sentiment d’insécurité ». La boulangerie voisine nous régale de délicieux produits pour nos petits déjeuners. Entre le café internet branché au quartier Mariscal - aussi connu comme « Gringolandia » en raison d’une forte concentration de cafés et de restaurants de « <i>classe internationale</i> » qui attirent les touristes de passage -, notre temporaire demeure confortable et le bureau de notre ami à <a href="http://www.google.com/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=0CBQQFjAA&url=http%3A%2F%2Fwww.flacso.org.ec%2F&ei=nbxFTOXSNIORuAfW6cDBAw&usg=AFQjCNG4hFquMmD_zpH9xfk_zZauafcdrA&sig2=kLJbr8Kqj2T_-HgnYw37UA">la Flacso</a> d’où la vue est spectaculaire, la capitale équatorienne nous accueille bien!</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="EN-US"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466762648769770817%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCK2vgp_0pMu87gE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>2 – L’Equateur, un grand pays amazonien<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>« Et le boulot dans tout ça ? A-t-on abandonné nos compagnons de lutte ? Quid des mouvements socio-environnementaux ? »</i> Patience, ça arrive et ce n’est pas du n’importe quoi ! </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">On qualifie souvent l’Equateur de « petit pays andin ». C’est incorrect pour au moins deux raisons. La première est que la partie andine du pays, <st1:personname productid="la Sierra" w:st="on">la Sierra</st1:personname> - bien que la concentration de la population y soit la plus forte -, ne couvre en réalité que la partie montagneuse et volcanique du centre, bordée à l’ouest par les régions côtières de l’océan Pacifique et, à l’est, par l’Amazonie qui représente un gros tiers du territoire national. La deuxième raison est due au caractère souvent dépréciatif, <i>mignon-alors-pas-grand -</i> je sais de quoi je parle ! - qu’implique le qualificatif « petit ». Certes, en termes de superficie <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quateur_%28pays%29">l’Equateur</a>, avec ses 283 000 km², n’est pas ce qui existe de plus grand. Mais si pour déterminer la grandeur d’un endroit on utilisait le critère du rayonnement des personnalités qu’il a vu naître, avec sa tripotée de célébrités socio-écolo-politico-indigéno-universitaires, l’Equateur serait incontestablement un « grand » pays : Alberto Acosta, Accion Ecologica, Esperanza Martinez, Blanca Chancoso, les Sarayaku, et j’en passe.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En attendant nos premiers rendez-vous qui vont nous amener à faire la rencontre de ces quelques « stars » de l’Amérique latine, nous profitons de nos derniers instants de repos pour dégrossir la situation avec une amie d’amie qui vit ici depuis des années. Pour cette européenne, arrivée ici il y a plus de 20 ans, la situation est contrastée. Elle nous confirme nos premières impressions : « l’Equateur, c’est tout sauf simple ». Voire même compliqué. Et à la question « <i>alors, est-ce qu’il est vrai que l’Equateur a trouvé le bon équilibre entre le besoin de se développer (au sens classique du terme) et la nécessité de protéger l’environnement en invitant les mouvements sociaux, les écologistes et les universitaires à sortir de l’opposition ou de la réflexion passive pour participer à la gestion du pays ? </i>», la réponse paraît être normande : « <i>oui, mais non ; non, mais oui</i> ». </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En attendant que mes neurones déjà chauffés à blanc deviennent du pop-corn, je mange celui qui nous est offert par le café-bar-salle-de-concerts-café-internet où nous sommes et je me concentre sur des questions peut-être moins importantes, mais tout autant dépourvues de réponses, comme par exemple : « pourquoi est-ce que cet endroit s’appelle-t-il <i>el pobre diablo</i> (le pauvre diable) » ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/ZGqJQ7rhiSTfRNccaZfswKwTlJpF0I3LPNG42xgoB0A?feat=embedwebsite" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img src="http://lh5.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S93X92z0E3I/AAAAAAAAD2A/m8QWWq3QcJM/s400/P1080150.JPG" /></a></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Sur le chemin qui nous mène à <i>la maison,</i> pendant que mes deux compagnons s’époumonent en débats et hypothèses que je trouve un peu prématurées, une série de scènes cocasses me font me questionner aussi sur mon équilibre mental. Entre autres choses, un chat chassant un graffiti version punk de mon (lointain) frère Mickey, Chavez jouant aux échecs avec Obama et une série de « <i>Jésus pendus en l’air</i> » finissent par me convaincre. En Equateur, les choses ne sont pas comme ailleurs… </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span lang="EN-US"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466762811662346177%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCNyn97mw8JH33AE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal"><i></i></div><div class="MsoNormal"><i>--</i></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><div class="MsoNormal"><span style="text-decoration: none;"><!--[if gte vml 1]><v:shapetype
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o:href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif"/> </v:shape><![endif]--><!--[if !vml]--></span><i>Kri kri<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-57510244311217273012010-07-15T05:30:00.000-07:002010-07-15T05:30:57.184-07:0020-02-2010 : Vilcabamba, où « ça fait du bien de se dégourdir les pattes»<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Avec toutes ces histoires de conflits, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Industrie%20mini%C3%A8re" target="_blank">de mines</a>, de résistances et de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/du-10-02-2010-au-14-02-2010-mancora.html" target="_blank">crevettes</a>, on n’a pas souvent eu l’occasion de se dégourdir les pattes, et la gastronomie péruvienne a été fatale pour notre ligne. Alors, comme on vient de débarquer dans un nouveau pays, on décide de s’offrir des vacances sportives … d’une journée. Direction Vilcabamba. </div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Vilcabamba, pour l’Equateur, c’est le lieu de la détente active (sport, équitation, randonnée) connu dans tous le pays, voire au-delà, pour être située dans <a href="http://translate.google.com/translate?hl=fr&sl=es&u=http://www.taringa.net/posts/info/2708181/El-pueblo-de-los-centenarios.html&ei=cVY-TK-iAsikuAeP89iEAQ&sa=X&oi=translate&ct=result&resnum=2&ved=0CCIQ7gEwAQ&prev=/search%3Fq%3Dvilcabamba%2Becuador%2Bvalle%252" target="_blank">« la vallée des centenaires </a>». D’où d’ailleurs une forte immigration nord-américaine, parait-il. Le village est aujourd’hui une étape quasi-obligatoire pour toutes les personnes visitant le pays. Alors, pour une fois, nous avons décidé de ne pas déroger à la règle. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ici, on vient pour se détendre sportivement. Entre deux randonnées, à pied ou à cheval, dans les montagnes verdoyantes et sous un climat délicieusement tempéré, on boit des coups, on mange bien et sain, on se fait masser, on écoute des concerts de musique relaxante et on se baigne dans les piscines des hôtels luxueux. On n’ira pas jusqu’à là. De notre côté, nous passerons la journée à crapahuter. Ca fait du bien. On a même le temps de faire quelques pas dans le célèbre parc naturel <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Podocarpus" target="_blank">Podocarpus</a>, du nom d’un conifère endémique de la région (et oui !), puis nous nous détendons à l’aide d’une piña colada bien fraîche. <i>Peut-on vivre 100 ans ainsi ?</i> N’ayant pas la réponse, nous savourons ces petites vacances dans le voyage. Un sans fautes … si ce n’est le ceviche qu’on a eu le malheur de gouter à midi. La pauvre plat qu’on nous a apporté, une vague soupe de crevettes baignant dans du jus de citron, et qui en plus ne se voulait même pas « régime », nous rend nostalgique de Lima, un cours instant. <span lang="EN-US">Ah, la gastronomie péruvienne…</span></div><br />
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466741159532527009%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMfyy42BvJmilwE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Mais c’est déjà l’heure de partir. Ce soir, cela faisait quelques temps, on voyage de nuit. On est contents, ça nous manquait. Dormir dans les bus, c’est presque une drogue, quand on commence, on ne s’en passe plus. On va pouvoir tester le confort des bus équatoriens. Et ça commence plutôt bien. Alors qu’on paie 12 $ au lieu de 15 pour le trajet Loja-Quito, on se souvient qu’en plus de faire des économies par rapport à la somme qu’on a prévu de dépenser, on vient de gagner trois heures de trajet. Comment a-t-on fait pour savoir qu’en économisant 3$ nous économisions aussi 3 heures de transport ? Simplement parce qu’en Equateur, le cout des trajets interurbains dépend de la durée du parcours selon le calcul simple de « une heure égal un dollar ». Pratique, n’est-ce-pas ?</div><br />
-- <br />
Kri kri<br />
IrkitaUnknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-87775278861769906512010-07-14T18:13:00.000-07:002010-07-14T18:13:21.308-07:0019-02-2010 : Loja, canton écologique (et Irkita V3)A nouveau pays, nouvelle apparence. Il faut dire que j’en avais marre de mon look 2.0 (deux point zéro) qui me donnait des allures de souris d’ordinateur, m’a-t-on soufflé (et qui n’a fait broncher personne d’ailleurs, snif…). Alors, à la moulinette d’un <i>x-trem relooking</i>, je change une nouvelle fois d’allure. Humanoïde, Irkita ? A force de côtoyer des humains, peut-être …<br />
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<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466745579005770561%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCPbc4p23h6HSLw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="MsoNormal">Sympa la petite écharpe non ? Vous pouvez m’appeler Irkita-Mitterrand !</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Fiers de ma nouvelle apparence, nous partons m’exhiber dans les rues de la ville. Loja, ça a beau être la quatrième ville du pays en population et la capitale de la province, on se dirait dans une petite ville. Province ? Vous étiez incollables sur la division administrative péruvienne, vous serez imbattable sur celle de l’Equateur. Donc, le pays est divisé en provinces, elles même découpées en cantons, dans lesquels on trouve de paroisses (parroquia). Facile, non ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">A première vue, et ce n’est pas une surprise, l’Equateur ce n’est pas le Pérou, même si on y parle la même langue et que <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quateur_%28pays%29#P.C3.A9riode_pr.C3.A9hispaniquehttp://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89quateur_%28pays%29" target="_blank">le pays a fait partie, lui aussi, de l’Empire Inca</a>. D’abord, évidement, parce qu’on y mange (un peu) moins bien, même si nos expériences à Loja sont plutôt bonnes, ensuite, et cela nous étonne un peu, le pays à l’air plus riche. Peut-être est-ce le changement de monnaie ? Le passage du nouveau sol péruvien au dollar états-unien est effectivement déroutant. Et oui, l’Equateur a été <a href="http://es.wikipedia.org/wiki/Dolarizaci%C3%B3n#.C2.A0Ecuador" target="_blank">« dollarisé »</a>. En 2000, suite à une énième crise financière et pour tenter d’endiguer une inflation chronique, le pays abandonne le Sucre nommé ainsi en souvenir du célèbre maréchal de Simon Bolivar, libérateur du pays. Cette réforme monétaire a d’ailleurs valu sa tête au président de l’époque, <a href="http://es.wikipedia.org/wiki/Jamil_Mahuad" target="_blank">Jamil Mahuad</a> (oui, oui vous avez bien lu, il y a une communauté libanaise en Equateur). Autant le dire tout de suite, et c’est une autre particularité équatorienne, ici, être président c’est avoir un emploi précaire, limite intérimaire. Pas moins <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article2423" target="_blank">de 55 dirigeants en à peine plus d’un siècle</a> – soit une durée de mandat en moyenne de deux ans : un record absolu pour l’Amérique latine plutôt habituée (il y a pas si longtemps) aux dictatures qui durent ? Autant le dire, la pression populaire est forte. Surprenant, non, quand on connait <a href="http://www.bakchich.info/Honduras-un-an-de-resistance-1,11287.html" target="_blank">le goût de certains pour les coups d’Etat</a> militaires. Ici, au contraire, si on doit désigner un acteur comme responsable, il faudrait peut-être regarder du côté des indigènes, et notamment en direction de la fameuse confédération des nationalités indigènes de l’Equateur d’Equateur, la célèbre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_des_nationalit%C3%A9s_indig%C3%A8nes_de_l%27%C3%89quateur" target="_blank">CONAIE</a>. Pour l’instant, on n’en sait pas beaucoup plus, mais on compte bien profiter de notre passage pour en apprendre autant qu’on pourra. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce qu’on sait en revanche, c’est que si, dans un premier temps, l’organisation indigène, via son bras politique, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pachakutik" target="_blank">le Pachakutik</a>, a soutenu le processus voulu par le président du pays, Rafael Correa, en participant à la rédaction de la nouvelle Constitution, aujourd’hui, le divorce semble consommé. Le point de friction se situe notamment autour des thèmes de l’exploitation minière et de la gestion de l’eau, ce qui nous intéresse de très près, comme vous vous en doutez. Evidement, on ne va pas tomber dans la facilité en donnant raison par avance aux « gentils » indigènes. Depuis notre séjour en Bolivie, on sait qu’ils font aussi de la politique, d’autant plus dans les pays andins et notamment en Equateur. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce que je dis là un peu crument n’est certes pas une révélation pour la plupart d’entre vous. Mais beaucoup de personnes, surtout depuis les fractions militantes occidentales, ont aujourd’hui de l’Amérindien une vision romantique à <a href="http://elisabeth.kennel.perso.neuf.fr/le_mythe_du_bon_sauvage.htm" target="_blank">la « bon sauvage » de Montaigne,</a> avec tous les clichés que cela comporte, dont celui de forcément lui donner raison. La réalité est évidement bien plus compliquée ou plus simple, au choix, puisque finalement, avant d’être un indigène, l’indigène est un être humain. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">D’autre part, on a l’intention de découvrir le processus politique, la célèbre « révolution citoyenne », du (relativement) jeune et (relativement) beau président du pays. Ce dernier, à gauche sur l’échiquier politique du continent, souffle le chaud et le froid. Le chaud, par exemple, lorsqu’il réussit à renégocier une partie de la dette qu’a son pays auprès du FMI en la qualifiant d’illégitime. Le froid, quand il menace une des plus célèbres organisations écologistes du continent, <a href="http://www.aldeah.org/fr/non-fermeture-daction-ecologica" target="_blank">Accion Ecologica, de lui supprimer sa personnalité morale</a>. Ca aussi, on aimerait comprendre. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En attendant, nous parcourons, non sans un certain plaisir, les rues calmes et fraiches du centre historique de Loja. Si elle n’a pas la splendeur d’une Arequipa ou d’un Sucre, Loja semble être une ville où il fait bon de vivre. Peut-être un peu trop tranquille ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466745762576678865%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCP7E6M7tkY6kbA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Si nous nous y sommes arrêtés, au-delà du côté pratique, puisque c’est la première grande ville après la frontière avec le Pérou de ce côté-là du pays, c’est aussi parce qu’on en parle déjà depuis quelques temps. Connue et reconnue pour être la capitale écologique du pays, Loja a une réputation qui dépasse les frontières. Déjà à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/01-02-2010-san-ignacio-province.html" target="_blank">San Ignacio au Pérou</a>, on nous ventait ses mérites. Alors, même si on est un vendredi en fin de journée et sans avoir aucun contact établi au préalable, nous partons faire notre enquête. C’est presque une maladie, non ? Bien cachée dans une poche, je n’envie pas mes compagnons lorsque je les entends s’essayer dans leurs explications sur les mouvements sociaux face à un employé de l’antenne locale du ministère de l’environnement qui rétorque « <i>Je ne comprends pas, vous voulez des informations sur les balades à faire dans le coin</i> ? ». </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Finalement, nous nous retrouvons dans les bureaux chargés des problématiques environnementales de la province (sorte de conseil régional) où on a eu la gentillesse de nous recevoir. On y apprendra que la priorité est le traitement de déchets (la décharge de Loja y est effectivement pour beaucoup dans la réputation « verte » de la ville) et, surtout, l’éducation des enfants. Vaste programme. Alors que nous nous apprêtons à tirer notre révérence, le voisin de la personne chargée de nous accueillir s’emporte « <i>vous voulez des vrais conflits sociaux-environnementaux ? Allez voir l’ONG gringa Nature & Culture International, qui, sous prétexte de conservation de l’environnement se crée des réserves privées de forêt, et, petit à petit, devient propriétaire des sources d’eaux de la région… </i>». Merci pour l’info, ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un chat. La preuve, maintenant tout le monde peut le lire !</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Au moins, cette petite escapade dans l’administration de Loja nous aura permis d’admirer la coupole du bâtiment de la province. Magnifique ! Comme quoi, ça vaut le coup de faire du tourisme alternatif … Bon, il faut dire aussi qu’on est un peu perplexes. Présenté comme exemplaire, l’« écologisme » de la province de Loja ne semble pas casser trois pattes à un chat. Dommage. Je parle de l’écologisme, évidement. Et heureusement pour les chats.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le soir venu, alors que mes compagnons se désaltèrent dans le bar (probablement) le plus sympa de la ville, une expo anar sur le recyclage nous prend au dépourvu. Comment est-ce que je sais que c’est une expo anar ? Facile, tout les « c » ont été remplacés par des « k ». Qui a dit que l’anarchisme c’était ne pas avoir de règles ?! Personne, bien entendu. Est-ce que Loja serait plus anar qu’écolo ? </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5466746138032987745%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCInIteGcsPWTjAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><iframe width="300" height="300" frameborder="0" scrolling="no" marginheight="0" marginwidth="0" src="http://maps.google.com/maps/ms?oe=utf-8&client=firefox-a&ie=UTF8&hq=&hnear=%C3%89quateur&ei=DVc-TIieK8WJuAfR77iBAQ&ved=0CBoQ8gEwAA&hl=fr&msa=0&msid=109519711375703521858.00048b62816b0aa11b3bc&ll=-4.149201,-79.628906&spn=3.286812,3.295898&z=7&output=embed"></iframe><br /><small>Afficher <a href="http://maps.google.com/maps/ms?oe=utf-8&client=firefox-a&ie=UTF8&hq=&hnear=%C3%89quateur&ei=DVc-TIieK8WJuAfR77iBAQ&ved=0CBoQ8gEwAA&hl=fr&msa=0&msid=109519711375703521858.00048b62816b0aa11b3bc&ll=-4.149201,-79.628906&spn=3.286812,3.295898&z=7&source=embed" style="color:#0000FF;text-align:left">Trajet en Equateur</a> sur une carte plus grande</small><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">-- <i><img border="0" height="23" src="https://mail.google.com/mail/?ui=2&ik=dd469e6665&view=att&th=129d391d42b8e423&attid=0.1&disp=emb&zw" width="25" /></i><i> </i></div><div class="MsoNormal"><i>Kri kri </i><br />
<i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com2tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-30659233477360681772010-07-13T03:57:00.000-07:002010-07-13T03:57:24.390-07:0018-02-2010, Chuta, voici l’Equateur !<div style="background-color: white;">Bon, c’est vrai qu’on a bien aimé le Pérou, mais on est quand même contents d’arriver en Equateur. C’est un pays qui promet beaucoup, le pays de « <a href="http://risal.collectifs.net/spip.php?article2423" target="_blank">la révolution citoyenne </a><span style="background-color: white;">»</span><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%;">,</span> présidé par Rafael Correa, un des dirigeants (dits) « progressistes » d’Amérique latine. Sur la route qui nous mène de la ville frontalière de Macara à Loja, on fait la liste des réjouissances que nous réserve <i><a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Juan_Mart%C3%ADn_Cueva" target="_blank">le pays<span style="font-style: normal;"> </span>où les pôles se rejoignent</a></i>. Au programme, entre autres : une nouvelle Constitution proche de la perfection selon les dires de certains, la reconnaissance des « droits de la nature » - qui posent la nature comme un sujet de droits - et <a href="http://aldeah.org/fr/alternatives/itt" target="_blank">le célèbre projet ITT</a>. Mais ne vendons pas la peau du chat avant le irk, en attendant Quito, la capitale, nous voici à Loja, notre première étape dans le pays.</div><br />
<object width="480" height="385"><param name="movie" value="http://www.youtube.com/v/4uTt8x_w4bs&hl=fr_FR&fs=1?rel=0&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowscriptaccess" value="always"></param><embed src="http://www.youtube.com/v/4uTt8x_w4bs&hl=fr_FR&fs=1?rel=0&color1=0x5d1719&color2=0xcd311b" type="application/x-shockwave-flash" allowscriptaccess="always" allowfullscreen="true" width="480" height="385"></embed></object><br />
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<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462820183671147201%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOb9o9_xwLf1mAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div style="background-color: white;">Ah oui, j’oubliais : « <i>Chuta ! »</i> est une variante du « <i><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/07/18-02-2010-pucha-le-perou-cest-fini.html" target="_blank">Pucha !</a> »</i> </div><br />
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Kri kri<br />
IrkitaUnknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-70656363416997812872010-07-12T07:23:00.000-07:002010-07-12T07:26:35.398-07:0018-02-2010 : Pucha, le Pérou, c’est fini !<div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">Frais et heureux des rencontres que nous avons faites à Ayabaca, lorsque nous nous levons ce matin là, nous avons un petit pincement au cœur. Dernière journée au Pérou. Si tout se passe bien, ce soir, nous serons en Equateur… </div><div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">En guise d’adieu, le petit déjeuner d’Ayabaca nous offre une conversation représentative du niveau du système d’éducation péruvien. <i>« D’où venez-vous »</i> nous demande-t-on. <i>« De France ». « Ah, Français… La France, c’est loin, non ?</i> » - dit l’homme. Sa femme, plus sûre d’elle, affirme : <i>« La France, je sais, c’est derrière la lac Titicaca »…</i> Evidement, c’est pas complètement faux, vu du Pérou, même si le concept de « derrière » paraît bizarrement utilisé…L’éducation, évidemment, ne se calcule pas dans la croissance économique et ne sert à rien si l’on veut recevoir <a href="http://www.blogger.com/post-create.g?blogID=8022795863370980078">les félicitations du directeur du FMI, comme celles que le Pérou a reçu il y a <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">peu de</span> temps</a><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">.</span></div><div class="im" style="background-color: white;"><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">En tous cas, pour ce qui nous concerne, nous nous éloignons de plus en plus du lac Titicaca. Après une séance de «on rembobine la cassette» - re-descente de la route vertigineuse qui relie Ayabaca au reste du pays - et après quelques minutes d’attente sur le bord de la route reliant <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html" target="_blank">Piura</a> à Loja en Equateur, nous filons vers la frontière.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">Et de trois ! Ou « de quatre» ou « de cinq » et ainsi de suite ? « Trois, quatre, cinq quoi, Irkita ? ». Frontières, évidement ! Bien sur, si je compte « pour de vrai », il y a eu d’abord celle entre la France et la Belgique, celle entre la Belgique et Cuba, celle entre Cuba et le Mexique, puis celle entre le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Mexique" target="_blank">Mexique</a> et le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2009/12/le-perou-ce-nest-toujours-pas-le-perou.html" target="_blank">Pérou</a>, ensuite celle entre le Pérou et la <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Bolivie" target="_blank">Bolivie</a> suivie de celle entre la Bolivie et le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/P%C3%A9rou" target="_blank">Pérou</a> et, aujourd’hui, celle entre le Pérou et l’Equateur. Mais vous voyez bien que ce n’est pas logique. Déjà est-ce qu’on doit compter les frontières franchies en avion entre l’Europe et les Amériques ? Et les escales ? Encore moins ! Ensuite, qui a déjà entendu parler de la frontière entre le Mexique et le Pérou ? Personne ! Et comme un aéroport, ici ou là bas, reste un aéroport, ça vaut pas non plus. Et peut-on parler de deux frontières entre le Pérou et la Bolivie, tout ça parce qu’on a fait des allers-retours pas logiques ? Si, on peut, car nous ne sommes pas passés par le même endroit. A l’aller, c’était la turquoise <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2009/12/la-bolivie-cest-le-perou.html" target="_blank">Copacabana</a> alors qu’au retour, on a eu droit au surchargé <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/07-01-2010-desaguadero-du-cote-peruvien.html" target="_blank">Desaguadero</a>. Alors, si on compte vraiment les frontières physiques que j’ai franchi<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">es</span> sur mes petites pattes (et j’insiste pour ne pas me faire porter), ça fait trois… Ca y est, vous en avez marre ? Alors, j’arrête : « et de trois ». </div><div class="MsoNormal" style="background-color: white;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">Le temps a filé, et déjà sont derrière nous le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Mexique" target="_blank">Mexique</a>, la <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Bolivie" target="_blank">Bolivie</a> et dans quelques heures se sera le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/P%C3%A9rou" target="_blank">Pérou</a>… On a bien aimé le Pérou. D’ailleurs, on y est restés deux semaines de plus que prévu. Souvenez-vous, c’était il y a quelque temps, alors qu’on <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">arrivait</span> de Bolivie, on s’extasiait devant la <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/20-21-01-2010-lima-avec-plaisir.html" target="_blank">gastronomie péruvienne</a>, à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/07-08-01-2010-arequipa-apres-la-bolivie.html" target="_blank">Arequipa</a>. Puis venait <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/10-11-12-13-14-15-16-01-2010-lima-pas.html" target="_blank">Lima</a> qu’on avait, contre toute attente, finalement beaucoup appréciée (faut dire qu’on y avait aussi tellement bien mangé… mais pas seulement!). </div><div class="im" style="background-color: white;"><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/u4mxdaGIY4dmu-ksbfNXsE3OhZZrVkDM1Vok7lJ6MoY?feat=embedwebsite" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://lh6.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S3LlMYkWb7I/AAAAAAAACVw/yEKZqonbNvg/s400/P1060205.JPG" /></a>Au Pérou, il y a certes les fromages de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/23-01-2010-cajamarca-cest-la-que-tout.html" target="_blank">Cajamarca</a>, les ceviches <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">[photo ceviche]</span> et les <a href="http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/31/Peru_PapasRellenas2.jpg" target="_blank">papas rellenas</a>, les lomos saltados, les parihuelas et j’en passe, mais il y a aussi et surtout les Péruviens que nous avons rencontrés. Toutes ces personnes qui luttent pour décider de leur avenir, pour ne pas se laisser broyer par la machine, pour ne pas se retrouver, comme mes cousins les hamsters, à faire tourner la roue, courant dans une cage, sans que cela ait beaucoup de sens et surtout, contrairement à ce qu’on leur dit, sans que cela n’améliore leur situation, en leur amenant - enfin !? - ce fameux « développement ». </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Nous, le développement qu’on a pu croiser, celui du <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/17-01-2010-cerro-de-pasco-la-ville.html" target="_blank">Cerro de Pasco</a>, celui de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/18-19-01-2010-la-oroya-horreur-show.html" target="_blank">la Oroya</a> ou celui de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/25-01-2010-region-de-cajamarca-san.html" target="_blank">Cajamarca</a><span style="color: #1f497d;"> <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">-</span></span> villes minières<span style="color: #1f497d;"> <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">-</span></span> c’est le développement de la pollution, de la misère, de la prostitution et de l’alcoolisme (même si à Cajamarca<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">,</span> ils font du bon fromage et que ça reste une jolie ville, contrairement à deux autres). </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Alors, notamment parce que les exemples précédents existent, tous ne sont pas dupes. Des <span style="text-transform: uppercase;">A</span>ndes à l’Amazonie, de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/30-01-2010-jaen-rondas-campesinas.html" target="_blank">Jaen</a> et de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/01-02-2010-san-ignacio-province.html" target="_blank">San Ignacio</a> jusqu’aux rives du <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/05-02-2010-perou-cenepa-jour-de-sortie.html" target="_blank">Rio Cenepa</a> - dans cette grande forêt qu’on appelle le <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">«</span><span style="color: #1f497d;"> </span>poumon de la planète<span style="color: #1f497d;"> <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">»</span></span> -, on se défend pour que les métastases cessent de proliférer. De ces combats naissent, parfois, des solutions. A <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/06/16-02-2010-tambogrande-berceau-de-la.html" target="_blank">Tambogrande</a>, à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/06/17-02-2010-ayabaca-un-pueblo-dans-les.html" target="_blank">Ayabaca</a> et à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html" target="_blank">Huacambamba</a>, par exemple, on propose, on invente, parfois avec succès, d’autres fois non. Des unions se forment et les luttes convergent. Des villes aux campagnes, des ONG aux indigènes, on s’allie pour la sauvegarde d’une certaine façon de vivre et d’une certaine vision du monde, même si d’autres la taxent de conservatrice, quand ce n’est pas <a href="http://elcomercio.pe/edicionimpresa/html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html" target="_blank">d’écolo-communiste</a>. On défend la vie et <a href="http://aldeah.org/" target="_blank">on lutte contre ce modèle de « développement » qui déracine, aussi bien les arbres que les cultures, et qui confond accumulation et richesse.</a> </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">Plus que quelques minutes et nous <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">quitterons le</span><span style="color: #1f497d;"> </span>Pérou. <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">A</span> la frontière, lorsque nous descendons de la voiture, j’en ai presque les larmes aux yeux. « <i>Pucha</i>, le Pérou, c’était bien ». « Ah, te voilà reparti<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">e</span> à divaguer petite souris<span style="color: #1f497d;"> <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">!</span></span> <i>Pucha</i>, c’est quoi encore<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">,</span> ça ? ». «<i>Pucha ?</i> ».<span style="color: #1f497d;"> </span>C’est un peu le p….ain péruvien, sauf que cela ne va pas dire p….ain, même si c’est probablement un dérivé. Il est employé dans les campagnes ou en Amazonie <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;"></span><span style="color: #1f497d;"></span>et est souvent associé à « <i>Imaginate</i> ! ». Ce qui donnerait traduit « <i>P….ain, t’imagines !</i> ». </div><div class="MsoNormal" style="background-color: white;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="background-color: white; text-align: justify;">Enfin, voici la frontière. Un pont, un panneau nous remerciant pour notre visite au Pérou, un autre nous souhaitant la bienvenue en Equateur, finalement, les frontières se ressemblent toutes. Ce qui change, c’est leur fréquentation et l’amabilité des services de douanes. Après un contrôle de passeports d’une tranquillité rare, nous franchissons en quelques pas le Rio Macarà, du nom de la ville frontalière… côté équatorien, puisque côté péruvien il n’y a rien<span style="color: #1f497d;"> </span> qui marque la limite entre les deux pays. Nous voilà en Equateur… <i>Pucha, le Pérou, c’est fini.</i> (<a href="http://www.youtube.com/watch?v=4TP3u0rNkys" target="_blank">Il n’y a pas que les iles italiennes au large de Naples dans la vie</a>)<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat; color: #1f497d;">.</span></div><br />
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462820026278770161%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMCg4p3NzbquswE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
<br />
-- <i><img src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" style="max-width: 800px;" /> </i><br />
<i>Kri kri </i><br />
<i>Irkita </i>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-50480320497880548002010-06-14T23:14:00.000-07:002010-06-15T07:08:28.451-07:0017-02-2010 : Ayabaca, “un pueblo dans les nuages”<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ayabaca, située à 211 km de Piura, se réveille tôt, et lorsque nous sortons de l’hôtel à la rencontre de nos rendez-vous de la journée, l’activité bat son plein… Ayabaca (ou Ayavaca, si l’on adopte l’orthographe du nom d’un peuple pré-incaïque qui habitait jadis ces lieux) est un <i>pueblo</i> (village ou peuple) paisible, posé sur un petit plateau, baignant dans les nuages. L’altitude et l’humidité de la nuit qui se dissipe font briller le village, une charmante bourgade à la patine coloniale, aux ruelles propres et à l’air pur. Tout autour, la végétation saupoudrée de brume accentue la sensation ambiante de plénitude et de tranquillité. Après avoir enchanté nos papilles avec quelques sucreries locales, surpris, nous fronçons du museau (vous avez déjà vu des souris avec des sourcils ?) : « C’est donc cela Ayabaca » ? <br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462818470901785185%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCO3wpOr5hujFoAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un peu comme <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Tambogrande">Tambogrande</a>, Ayabaca fait maintenant partie de la légende du refus du développement. Ici, entre la mine et leur culture, les habitants de la province ont préféré rester ce qu’ils sont, c’est-à-dire des paysans. Ce qui a fait dire au président du pays, le docteur Alan Garcia, dans sa célèbre diatribe sur le <i>chien du jardinier </i>(<a href="http://elcomercio.pe/edicionimpresa/html/2007-10-28/el_sindrome_del_perro_del_hort.html">El perro del hortelano</a>) <i>: « Quand je vais à la ville d'Illo et que je vois son développement urbain, qui est le plus avancé du Pérou, je sais que c'est le résultat de l'exploitation minière et de l'industrie de la pêche, et la comparaison avec le village d'Ayabaca me fait souffrir. Ayabaca a plus de ressources minières que la mine de Cuajone dans le sud, mais ici, persiste une grande pauvreté. Et c'est que là, on a affaire au vieux communisme anticapitaliste du XIXième siècle qui se transforma en protectionnisme au XXième siècle et changea une nouvelle fois de chemise au XXIième siècle pour devenir environnementaliste. Mais toujours anticapitaliste, contre l'investissement, sans expliquer comment, avec une agriculture pauvre, on pourra faire un bond vers un meilleur développement ». </i>Entre « pauvres paysans » et « environnementalistes-protectionnistes-communistes-anticapitalistes », il n’y aurait donc pas d’autre échappatoire que la mine ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Evidement, vous vous doutez que les propos du docteur Garcia ne doivent pas être pris au pied de la lettre et si vous lisez tout ce que j’écris, vous connaissez déjà l’histoire de la lutte des habitants des provinces d’Ayabaca et de Huamcabamba contre l’entreprise minière britannique, puis chinoise, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">Majaz-Rio Blanco</a>. Nous aussi, nous connaissons déjà l’histoire. En revanche, ce que nous ne savons pas encore, c’est pourquoi Ayabaca a su résister comme elle l’a fait, peut-être mieux qu’ailleurs, et en tous cas de façon différente et avec un certain succès … Et c’est ce que nos rencontres de la journée, avec le Front de défense de l’environnement, de la vie et de « l’agro » et avec <st1:personname productid="la Fédération" w:st="on">la Fédération</st1:personname> des communautés paysannes vont nous faire comprendre. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>1 –Des Ayavacas aux rondas campesinas, les racines de la résistance<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">A Ayabaca, où chaque année depuis 1751, des milliers de Péruviens et d’Equatoriens se réunissent pour un pèlerinage important (<i><a href="http://www.abc-latina.com/perou/fetes/index.htm">Seigneur Captif d’Ayabaca</a></i>), on est avant tout catholiques. Cependant, l’organisation, les légendes et les croyances des indigènes, dont descendent en partie les paysans de la province, aujourd’hui pour la plupart métisses, semblent être encore bien ancrées dans « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Inconscient_collectif">l’inconscient collectif </a>». Par exemple, les <i>Ayavacas ,</i> polythéistes, vouaient à l’eau, essentielle à la vie, un culte particulier, ce qui explique en partie l’antipathie qu’inspire aux habitants de la province une industrie qui pollue fortement les sources d’eau. On apprend aussi que l’organisation politique de ces amérindiens, qui, avant l’arrivée des Espagnols, avaient résisté quelque temps à l’invasion Inca, possédait déjà des caractéristiques que l’on retrouve aujourd’hui dans les campagnes de cette région: « <i>Lors des assemblées populaires, ils élisaient leurs gouverneurs en temps de paix et leurs capitaines en temps de guerre. Qu’est ce qui se passe aujourd’hui ? Les communautés élisent leur autorité, le président de la commune, et quand elles se sentent menacées par un danger, il y <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/30-01-2010-jaen-rondas-campesinas.html">les rondas</a> ». </i>Si l’on perçoit l’influence de l’Eglise catholique dans les valeurs des rondas, on sent bien qu’ici, elle a « pris » sur un terreau fertile. A entendre nos différents interlocuteurs, il est clair que, face à la mine, la force de l’organisation paysanne, structurée, autonome et démocratique, a été déterminante.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Structurée : <i>« La fédération des communautés paysannes nait en 1998 et regroupe 76 communautés des 10 districts d’Ayabaca. […] Historiquement, elle s’est formée pour régler les problèmes internes des communautés et ceux qui surgissent entre les différentes communautés»</i>. Les communautés se structurent autour des deux édifices, les <i>rondas campesinas,</i> pour la sécurité, et la <i>fédération,</i> pour les questions du territoire. « <i>Ici, rondas et fédération c’est la même chose, nous avons des noms différents mais travaillons ensemble. Rondas et communautés se confondent : un rondero est [presque toujours] aussi un comunero (membre d’une communauté paysanne). Les rondas sont notre propre police […], la fédération s’occupe des conflits liés à la terre ». </i>Autonome financièrement : « <i>l’organisation se maintient à l’aide des ressources propres des communautés. Nous n’avons aucun apport de l’extérieur». </i>Fonctionnant selon les principes de la démocratie directe, où toutes les décisions sont prises en assemblée. Par exemple, face aux ONG, qu’on accuse si souvent de manipulation (à tort ou à raison), « <i>lorsqu’une d’entre elles nous propose une formation, c’est l’assemblée qui décide si on accepte et qui va y aller, pour que chacun puisse participer à tour de rôles »</i>. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>2 – Alliance Ville-Campagne<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Un autre détail qui caractérise la lutte d’Ayabaca et qui a probablement participé à faire la différence, c’est que, dès le départ, la ville s’est aussi mobilisée contre la mine. « <i>Il ya deux tendances, la ville et les communautés, qui ont des visions du développement distinctes». </i>En général, <i>« la zone urbaine associe [le développement] à l’investissement ». </i>Mais ici, pour deux raisons (au moins), la situation est différente. Premièrement, parce que « <i>dans l’histoire d’Ayabaca, comme le gouvernement ne fait rien, nous avons généré notre propre façon de créer du travail </i>» et, deuxièmement, parce qu’en apprenant l’existence des concessions en 2000, les citadins se réunissent autour d’une <i><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/01-02-2010-san-ignacio-province.html">table de concertation</a></i> pour parler de l’avenir qu’ils souhaitaient pour leur province, en s’appuyant sur le <i>plan de développement stratégique</i> élaboré par la <i>table</i> et axé sur le « <i>le développement de l’agriculture et du tourisme</i> ». Cette alliance ville-campagne s’exprimera tout au long du conflit. Lors de cette journée d’entretiens, nous connaîtrons ces deux facettes de l’opposition au projet minier et ferons même une visite à la mairie de la ville.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>3 – « S<i>ans la terre, nous ne pouvons vivre, quelqu’un doit se sacrifier »<o:p></o:p></i></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Ce qui ressort immédiatement de nos entretiens, c’est qu’une organisation dépend beaucoup des dirigeants qu’elle a, de leur intégrité et de leur force de caractère. Il en faut des qualités et des valeurs solides pour résister à la corruption, aux menaces et à la répression, aux procès et à la diffamation. Pour les dirigeants des organisations d’Ayabaca, se sentir soutenus par une base solide et être ancré sur un territoire a été primordial. <i>« La mine m’a proposé de l’argent pour que je m’en aille d’Ayabaca et une maison avec un terrain là où je voudrais. J’ai refusé. Ils m’ont menacé. Ils ont fait appel aux services secrets. Je ne savais même pas qui ils étaient. Ils m’appelaient la nuit, à une heure ou deux heures du matin. Je devais éteindre mon cellulaire. Comment ai-je fait pour poursuivre la lutte ? Je suis membre d’une communauté, je travaille ma parcelle et je vis de la terre. Mon épicerie c’est ma terre, mon salaire c’est ma terre. Tout est dans ma parcelle. C’est une fierté d’être rondero et comunero », </i>nous témoigne le président de la fédération des communautés paysannes, chez qui la fierté d’être « dans le vrai » s’associe à l’esprit de sacrifice. «<i>L’autre chose avec laquelle il faut être d’accord, c’est que quelqu’un doit être prêt à mourir, à souffrir pour nos enfants et pour tous ceux qui vivent. Si cette personne n’existe pas, tout est perdu, nous souffrirons tous, nous finirons tous par mourir à cause de la pollution. Quelqu’un doit assumer. Cette décision, je l’ai prise conjointement avec ma famille. Au début, mon épouse ne me comprenait pas. C’était difficile parfois, je devais partir plusieurs mois de la maison parce qu’on disait qu’on allait me tuer. Mais sans la terre nous ne pouvons vivre et sans eau propre nous ne pouvons pas vivre, sans cet air que nous respirons, nous ne pouvons pas vivre. Quelqu’un doit se sacrifier… »</i> . Leur solidarité fait leur force, et leur force c’est l’union. <a href="http://elcomercio.pe/edicionimpresa/Html/2007-08-24/imececonomia0774573.html">En 2007, les communautés refusent une offre de l’entreprise qui leur propose un fond de développement d’un montant de … 80 millions de dollars </a>. Vous avez bien lu… Qui a dit qu’on pouvait corrompre tout le monde ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>3 – Marcher pour avancer …<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Et de la force et de l’union, il en a fallu aux communautés d’Ayabaca. C’est cet esprit de communauté, qui les a portées à poursuivre leur lutte contre l’entreprise minière. En 2004, lors de la première marche, seulement 78 personnes de la province, et 3 de la ville d’Ayabaca, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">partent vérifier sur place l’existence de la concession cachée</a>. Il faut dire que, contrairement à leurs compagnons de la province voisine, celle d’Huamcabamba, dont les 5000 manifestants feront le gros de l’assemblée (et pour qui la concession n’est qu’à 4h de marche), l’accès est long et compliqué: « <i>Sans aucun chemin ni sentier, à travers la forêt primaire, dormant sous la pluie. C’est comme cela que nous avons passé les 4 jours de marche ». </i>La première confrontation avec l’entreprise minière se soldera par la mort d’un des participants, tué par une grenade lacrymogène qu’il a reçu dans la tête.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">A leur retour, les marcheurs de la province de Ayabaca partent témoigner devant les communautés des événements qu’ils ont vécus, en se transformant en <i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Chaski">chaskis</a>, </i>mot qu’on utilise toujours à Ayabaca et qui désignait, à l’époque des Incas, les coureurs qui délivraient des messages et des objets dans tout l'empire. Petit à petit, « <i>base après base, communauté après communauté », </i>malgré les « unes » des médias les accusant de « <i>narcotrafic</i> » et de « <i>terrorisme</i> » puisque c’est à la mode, le message poursuit son chemin, et tout le monde apprend l’existence du campement minier, des méthodes de l’entreprise et du danger qu’elle représente pour l’avenir. Dans les campagnes, on fait plus confiance aux marcheurs - « <i>parce qu’un rondero que tous connaissent, on le croit</i> » - qu’aux journaux. « <i>L’organisation en est sortie fortifiée » </i>nous confite-t-on, et <i>« les manifestations qui se faisaient à 400 ou à 1000 personnes, ont fini par atteindre entre 8000 et 15000 personnes, hommes et femmes ». </i>Et la lutte se radicalise. Du côté de la compagnie minière, elle poursuit ses calomnies dans les journaux. Ce à quoi, ce qui est une nouveauté, les intellectuels de la ville opposés à la mine répliquent, eux aussi, dans la presse. <i>« Ceux sont des communistes démodés », - </i>peut-on lire un jour, <i>« La vérité doit sortir », -</i> répondent opposants à la mine. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Sur le terrain, les choses se corsent pour l’entreprise. Les communautés, via les <i>rondas campesinas,</i> prennent la décision de ne plus laisser entrer d’inconnus sur leurs terres sans leur autorisation. « <i>Personne n’entre dans ma maison si je ne le veux pas ». </i><span lang="FR-CD">Qu’à cela ne tienne. Si elle ne peut plus être présente physiquement, </span>l’entreprise change de méthode. Un jour <i>« Ils nous ont envoyé des manuels scolaires », - </i>nous raconte-on, <i>« les comuneros ont été indignés : Comment pouvons-nous recevoir ces dons, alors qu’au campement, ils nous tirent dessus ? Alors, ils ont brulé tous les cadeaux de l’entreprise [..]. C’est une réaction naturelle de la communauté qui a voulu montrer qu’elle avait de la dignité”. </i>Le lendemain, les journaux titrent : <i>« Inquisition ! Les paysans manifestent en brulant du matériel éducatif»</i>. Voyez le niveau…</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Dans les campagnes, peut-être parce qu’on en a marre de se faire maltraiter par les médias et probablement pour bien d’autres raisons, une décision adoptée par une première communauté fait office de jurisprudence et est rapidement appliquée par toutes les autres : « <i>si tu veux travailler avec la mine, tu laisses ta terre à la communauté. » </i>Face à cet ultimatum, <i>« les comuneros compromis avec l’entreprise feront machine arrière », - </i>nous explique-t-on.<i> </i>A chaque attaque de la mine, les paysans répliquent, et l’effet escompté est l’inverse. Les communautés resserrent les rangs autour de la fédération et des rondas. La résistance se renforce. Si bien, qu’une nouvelle organisation surgit : la jeunesse organisée en défense de l’écologie régionale (JODER, rien que ça !). « <i>Ce sont des jeunes qui ont étudié à Ayabaca mais qui viennent des campagnes, sans être ni ronderos, ni comuneros ». </i>La jeunesse « hors champs », à cheval entre la ville et la campagne, entre dans la danse, encadrée à ses débuts par <st1:personname productid="la Fédération" w:st="on">la Fédération</st1:personname> des communautés paysannes dont elle est une des fiertés. Pourtant, « <i>aujourd’hui c’est une organisation indépendante qui participe aux décisions ».</i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>4 – Marcher et marcher encore<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"><object height="360" width="480"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdojp6_mario-tabra-ayabaca_music"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://www.dailymotion.com/swf/video/xdojp6_mario-tabra-ayabaca_music" width="480" height="360" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object></span><o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpFirst" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Toute cette dynamique finit par aboutir à la volonté d’un grand nombre de personnes d’aller voir sur place « </span><i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">parce que c’est une chose </span></i><i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">différente</span></i><i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"> de voir, de connaître les lacs, les paramos dont nous parlions tant mais que peu de gens connaissaient pour de vrai. » </span></i><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Cette seconde marche durera trois jours et deviendra une véritable épopée. « <i>Alors que nous grimpions, les hélicoptères ont commencé à nous poursuivre. Ils ont dit qu’on n’était qu’une centaine. En réalité, nous sommes partis 500 et, en chemin, les communautés que nous croisions ont grossi les rangs jusqu’à ce que nous soyons 4000. [….] Quand nous étions en plein paramo, sur la crête de la cordillère, pour la franchir et descendre de nouveau dans la forêt nuageuse, il s’est mit à «paramer ». <o:p></o:p></i></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">En guise d’explication de ce que c’est que « <i>paramer</i> », je me permets une citation dans la citation : « <i>Le paramo, c’est à la fois quand il pleut avec du vent, la forme d’appeler ce phénomène, et l’endroit où ce phénomène a lieu. « Para » vient du quechua « pluie ». «Paramo » signifie donc « pluie permanente ». De là vient le concept. Il existe une confusion avec les Espagnoles pour qui « paramo » signifie « désert ». Parfois, on nous dit « vous êtes fous ! Pourquoi vous battez vous pour un endroit où il n’existe rien ? ». </i>J’ajouterais, hors citation, que dans les Andes, on appelle « paramos » les écosystèmes de montagne captant l’eau des nuages et distribuant cette eau dans les rivières qui y naissent.<i><o:p></o:p></i></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Mais poursuivons le récit. « <i>Il s’était donc mis à paramer », </i>un mélange de pluie et de vent fort, au milieu d’un paramo baignant dans la brume. « <i>Les gens se sont mis à être terriblement inquiets et il y eu un vent de panique. De voir le paramo ainsi, avec un ciel noir, ils ont commencé à rebrousser chemin. Ceux qui ne connaissaient pas ce phénomène, disaient « la montagne nous tue ». Cette petite phrase « la montagne nous tue », a été comme une révélation de leur conception de la nature. La montagne est un être vivant. Elle ne les laissait pas passer». </i>Ils partirent 500, furent 4000 et finirent à 180. « <i>Nous sommes descendus dans la forêt et nous avons attendu le retour des autres… Ils ne sont pas revenus. Nous avons continué à marcher. Le temps avait changé. Le ciel s’était dégagé et le soleil avait fait son apparition. Nous nous sommes retournés et nous avons vu les lacs. Nous avions franchi la montagne et étions au campement de la mine». </i> <o:p></o:p></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Ceux qui ont franchi le paramo, malgré leur nombre insuffisant, décident d’attirer l’attention du pays sur eux et tentent le tout pour le tout, en occupant la plateforme d’exploration et en demandant l’intervention des autorités … qui ne viendront pas. Délogés de la plateforme par les forces de la sécurité de l’entreprise et par la police, alors qu’ils se décident à repartir, « <i>les gens ont commencé à revenir. Ils avaient su par radio que nous étions arrivés au campement. Les rondas avaient motivé le retour des comuneros et nous étions de nouveau près de 4000 ». </i>Ils campent à une heure de chemin du campement minier. Dans la nuit du 31 juillet au 1<sup>ier</sup> aout 2005, alors que tout le monde dort, la police attaque, balles et gaz lacrymogène. Ils se défendent comme ils peuvent. « <i>Nous avons fabriqué des petits boucliers faits de branches, comme le font le amazoniens, sur les conseils de ceux de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/01-02-2010-san-ignacio-province.html">San Ignacio</a> qui étaient aussi avec nous</i>. <i>Les médias diront plus tard que nous étions armés. Nous étions encerclés. Les policiers arrivaient en hélicoptère». <o:p></o:p></i></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">32 personnes furent séquestrées pendant 3 jours par la police et les forces de sécurité privée de l’entreprise minière. <i>« Ils nous ont projeté du gaz lacrymogène dans les yeux, nous ont attaché par la ceinture et nous ont amené aux toilettes du campement minier à côté de la rivière. On entendait bien la rivière. On s’est dit : <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/28-01-2010-bagua-1-la-lisiere-de-la.html">« Ils nous tueront et nous jetterons à l’eau », comme cela s’était déjà fait au Pérou</a>. Le premier jour, ils ne nous ont pas donné à boire. Avec tout le gaz lacrymogène qu’ils nous avaient envoyé au visage, nous avions les yeux, les narines et la gorge irrités et soufrions d’acidité. C’était comme s’ils nous disaient : « vous mourrez d’asphyxie et de déshydratation, ce n’est pas nous qui vous aurions tués». Le deuxième jour, un fiscal (procureur) de l’Etat est venu nous rendre visite. Il nous a accusés et nous a insultés, comme un policier de plus. Le troisième jour, alors que l’entreprise disait qu’il n’y avait pas de détenus, pas de morts, les gens, qui ne nous voyaient pas revenir, ont commencé à sortir dans les rues des villes et des villages, se solidarisant avec nous, demandant de l’aide au gouvernement pour qu’il fasse quelque chose ».</i> Face à cette pression, enfin, les détenus sont relâchés. Entre le 31 juillet et le 2 aout 2005, dans les montages de la cordillère surplombant Ayabaca, sur le campement miner de l’entreprise Rio Blanco, le calvaire infligé aux opposants à la mine s’est soldé par la mort d’un <i>comunero </i>de plus. <o:p></o:p></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Toute cette histoire aurait très bien pu n’être qu’une histoire, la valeur de la parole de 32 personnes ne faisant pas le poids face à celle d’une multinationale minière, si quelques temps plus tard, des photos prises lors de cette séquestration, où l’on voit, avec tous les détails, les actes de torture et même la tentative de faire disparaître le corps du <i>comunero</i> décédé, n’avaient pas été rendus publiques par un ancien employé des services de sécurité de la compagnie minière présent sur place…<o:p></o:p></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Voici ces photos.<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"><iframe src="http://docs.google.com/present/embed?id=dfm6wdb5_366dj3cddhm&size=m" frameborder="0" width="555" height="451"></iframe></span><o:p></o:p></span></div><div class="ParagraphedelisteCxSpMiddle" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><br />
</div><div class="ParagraphedelisteCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;"><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">Pour la suite de l’histoire de la résistance, vous pouvez lire (ou relire) ce que j’ai déjà écrit il y a quelques jours </a>.<i><o:p></o:p></i></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5478396390708352193%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOGf-fOW3tzsAw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>4 –Enfanter dans la douleur<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Peut-être que dans un autre contexte, dans un autre endroit, une telle mésaventure aurait eu raison de la détermination des communautés, mais à Ayabaca, ce ne fut pas le cas. S’ensuivent d’autres épisodes, certains victorieux, d’autres douloureux. Il y a par exemple l’histoire de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">la <i>consulta</i> que je vous ai déjà racontée</a>. Finalement, la compagnie a fermé ses bureaux en ville d’Ayabaca et a décidé de concentrer son activité dans la province voisine, celle de Huamcabamba.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Et aujourd’hui, quel bilan peut-on faire ? <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">La concession existe toujours, l’entreprise se trouve dans la phase de « réparation des impacts», la répression continue</a> . Quant aux communautés à la culture métissée, mélangeant catholicisme et croyances ancestrales, aujourd’hui, leurs maîtres-mots sont « <i>autosuffisance, autosubsistance et autonomie</i>.<i> </i> Aujourd’hui, les gens qui vivent dans cette partie du monde se sont mis à reforester leurs campagnes avec des arbres locaux, réfléchissent à des produits dérivés de la feuille de coca et voient le tourisme rural, géré directement par les communautés comme une possible source de revenus qui leur permettrait aussi de faire connaître leur lutte. Il faut dire qu’avec tous les vestiges archéologiques disséminés dans cette nature magnifique, il y a de quoi faire. Ils croient aussi au commerce équitable pour vendre les excédents de leur production, même si, pour eux, « <i>l’exportation est secondaire »</i>. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="Paragraphedeliste" style="margin-left: 0cm; text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12pt; line-height: 115%;">Ce dont ils ont besoin ? D’une route asphaltée pour désenclaver la région, de canaux d’irrigation pour parer aux aléas climatiques … et de se former. A ce sujet, <b>la fédération des communautés paysannes d’Ayabaca cherche de l’aide pour construire un local qui devrait servir de centre de formation pour les paysans des alentours. Vous êtes architectes ou étudiant en architecture ? Ils se proposent de vous accueillir sur place en échange d’un petit plan ...</b> Peut-être même que cela pourrait se faire à distance, je n’en sais rien, moi, quand j’ai besoin, je creuse un trou… J’entends déjà les mauvaises langues me comparer à la mine, mais rien à voir, tout est une histoire d’échelle !<o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, pour revenir à l’affirmation d’Alan Garcia sur la supposée pauvreté de la province, à Ayabaca, on n’est pas d’accord : « <i>C’est un mensonge total de dire qu’Ayabaca est pauvre. Les indicateurs qu’ils utilisent pour mesurer la pauvreté sont de type occidental. Ils ne disent pas combien de vaches on a, combien de pomme de terre on produit. Ils ne voient pas nos richesses, ils comptent l’argent</i>».</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Je vous laisse le soin de juger par vous-mêmes.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5478385117375113521%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCKn1oPm5z7Dfbw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Pauvreté ou pas pauvreté ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://lh3.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S8_Uyc46tYI/AAAAAAAADfc/5SZj11-tA5c/s1600/P1070785.JPG" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh3.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S8_Uyc46tYI/AAAAAAAADfc/5SZj11-tA5c/s400/P1070785.JPG" /></a>A oui, j’allais oublier. Qu’est-ce qu’a donné la visite chez le maire (qu’on avait rencontré à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/28-01-2010-bagua-2-la-reunion-premiere.html">Bagua lors de la réunion de l’ORPIAN</a>)? On nous avait prévenus, « <i>le maire fait de la politique</i> ». Verdict : assisté, voire dépassé par ses conseillers (pour sa défense, on a appris plus tard qu’il avait des soucis de santé), il nous a fait un discours réchauffé, un peu langue de bois et tout à fait consensuel. Nous avons aussi eu droit à une séance photo. On se demande bien quelle sera le commentaire qui accompagnera nos têtes dans le journal de la mairie. Heureusement pour moi, j’étais bien cachée au fond d’une poche… comme d’habitude. Qui n’a jamais rêvé d’être une petite souris ? </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td><br />
</td></tr>
</tbody></table></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>-- <o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Venceremos<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Kri kri<o:p></o:p></i></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><i>Irkita<b><o:p></o:p></b></i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-48066144486868602942010-06-02T10:15:00.000-07:002010-06-02T10:15:02.311-07:0016-02-2010 : Tambogrande, berceau de « la consulta popular »<div class="MsoNormal"><b>1 – De Piura à Tambogrande<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Lorsqu’on se réveille, ce matin du 16 février 2010, à Piura, on est un peu nerveux. Déjà parce qu’il est tard (7h de matin !) et qu’il faut qu’on se dépêche pour ne pas rater le bus qui nous mènera à notre première destination de la journée où nous ne pouvons rester que la matinée. Et pour cause, le soir même nous voulons être à Ayabaca. On a décidé d’accélérer un peu. Après les vacances (studieuses) à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/du-10-02-2010-au-14-02-2010-mancora.html">Mancora</a> et quasiment 6 semaines au Pérou, soit deux semaines de « trop » par rapport à notre programme initial, le temps presse. Ensuite, parce que notre première étape, Tambogrande, est un lieu symbolique, où s’est déroulé, il y a quelques années déjà, un combat victorieux contre l’industrie minière, l’exemple à suivre et qui a été suivi, dont la stratégie de lutte (l’organisation d’une consultation populaire) a inspiré bon nombre d’autres résistances, notamment celle <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">d’Ayabaca - Huncabamba</a>, mais pas seulement. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
Alors, c’est un peu la course. On finit notre nuit dans le bus, où les conversations entre nos voisins vont … bon train (facile !). Exemple : « <i>Les gens veulent des trains lents parce que les trains rapides sont stressants et comme ça on peut admirer le paysage et parler de la nature avec son voisin. Sinon, faudrait inventer des trains rapides qui ne secouent pas, mais bon, ça n’existe pas.</i> » Sourire. C’est sûr que le bus secoue un peu et que le transport ferroviaire n’existe au Pérou que pour les marchandises, ou presque, mis à part <a href="http://www.google.com/search?hl=fr&client=firefox-a&hs=o5T&rls=org.mozilla:fr:official&ei=8av8S9KYJoT78AbkobWQCA&sa=X&oi=spell&resnum=0&ct=result&cd=1&ved=0CBMQBSgA&q=arnaque+train+machu+picchu&spell=1">l’arnaque hors de prix qui mène au Machu Picchu</a>. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Enfin, on arrive sur les terres de la légende. Des coopératives, des manguiers partout, une statue de fermier la pelle au pied, Tambogrande annonce la couleur : ici, on cultive la mangue. Un peu surpris par la splendide du terminal terrestre (la gare des bus) qui contraste avec la pauvreté apparente de la ville, on file vers notre lieu de rendez-vous où un des anciens leaders de mouvement anti-mine nous attend. Nous sommes déjà en retard. Enfin, nous y voici, l’école privée Jean Piaget. Tiens, ça sonne français, non ?</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462813307560189601%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCJe647mb8vnV6wE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>2 - Tambogrande, mangues, meurtre, mine<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le leader en question, Pancho (Francisco) Ojeda, ancien maire de la ville et l’ancien second président du Front de défense de Tambogrande, on le connait déjà, en vidéo. Si Tambogrande a tant marqué les esprits, c’est aussi grâce à notre ami Tito Cabellos et à Stéphanie Boyd, qui ont filmé le conflit, et qui en ont fait un documentaire, «<a href="http://www.guarango.org/tambogrande/en/">Tambogrande, mangues, meurtre, mine</a>». Tito est le réalisateur péruvien de <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%; color: white;"><a href="http://www.guarango.org/"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">Guarango</span></a></span>, qui, cela dit en passant, nous avait accueilli à Lima, il y a déjà presque trois mois, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2009/12/le-perou-ce-nest-toujours-pas-le-perou.html">lorsque Jérémy débarquait en Amérique du sud</a> et Anna et moi nous revenions du Mexique. Déjà trois mois, que le temps passe vite ! </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.otraparte.org/actividades/cine/img-cine/tambogrande-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://www.otraparte.org/actividades/cine/img-cine/tambogrande-1.jpg" width="233" /></a></div><div class="MsoNormal"><span lang="EN-GB"><o:p></o:p></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Tambogrande c’est l’histoire d’une ville dont les habitants ont préféré leurs<a href="http://aldeah.org/fr/tambogrande-perou-mangues-et-citrons-plutot-tout-l-or-du-monde"> mangues et leurs citrons à tout l’or du monde</a>. Tout commence dans les années 1950, lorsque, sur l’impulsion du gouvernement péruvien (<a href="http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:HQFrEdjBAYoJ:esmiperu.blogspot.com/2006/12/tambogrande-piura.html+es+mi+peru+tambogrande+piura&cd=1&hl=fr&ct=clnk">avec les financements états-uniens et de la Banque mondiale</a>), les plaines arides de la région sont irriguées, et les terres agricoles gagnées sur le désert attribuées à des colons venus d’autres régions du pays.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"><br />
</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">S’y développe une agriculture vivrière (haricots, yuca, oranges, production de miel, etc.), couplée à une abondante production de mangues et de citrons pour l’exportation. Pendant quasiment un demi-siècle, Tambogrande vit au rythme des récoltes. On y vit, on y meurt. Et le temps s’y passe.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Comme partout en Amérique latine, où <a href="http://www.aldeah.org/fr/dossier-dette-et-surexploitation-ressources-naturelles">la crise de la dette a conduit à une reprimarisation des économies</a> <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span>, dans les années 1990, le Pérou de Fujimori se lance dans la promotion de l’industrie minière, considérée alors comme la baguette magique qui allait permettre d’augmenter les portions de fromage, ou, en langage humain, comme un des principaux instruments du développement économique du pays. C’est la que Tambogrande ressort des placards. Une concession y fait surface, en plein milieu de la ville, vouée désormais à devenir une mine d’or.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>3 – Communautés et mine, à chacun sa stratégie…<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Les communautés, refusant de voir la moitié de la ville détruite et leur environnement pollué par l’activité minière, commencent à s’organiser. En 1999, l’archevêque du diocèse de Piura, <a href="http://www.catholic-hierarchy.org/bishop/bcanpas.html">Oscar Cantuarias</a>, proche de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie_de_la_lib%C3%A9ration">théologie de la libération</a> comme nombre de ses frères péruviens de l’époque, donne l’impulsion en trouvant un avocat qui allait défendre ceux qui préfèrent mangues, citrons et ville à l’or qui se terre sous leurs pieds (et dont ils ne verront pas vraiment la couleur, de toutes façons). L’archevêque oriente aussi les paysans de Tambogrande vers une organisation travaillant sur les problématiques minières et qui vient d’être créée, la <a href="http://www.conacami.org/site/">CONACAMI</a>, qu’on a déjà rencontré à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/10-11-12-13-14-15-16-01-2010-lima-pas.html">Lima</a>, à <a href="http://www.aldeah.org/fr/images-cerro-pasco-ville-trouee">Cerro de Pasco</a> et à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/18-19-01-2010-la-oroya-horreur-show.html">La Oroya </a> et qui à l’époque était ce que son sigle (Coordination Nationale des Communautés Affectés par les Mines)* laisse entendre. Impulsée par une ONG de Lima, <a href="http://www.cooperaccion.org.pe/">CooperAccion</a>, et les copains de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/01/17-01-2010-cerro-de-pasco-la-ville.html">Cerro de Pasco</a>, la CONACAMI donne à l’ex-futur maire de Tambogrande l’opportunité d’exposer sa situation. Suite à cette rencontre et une fois de plus avec l’aide de l’archevêque, se crée une « table technique ». Associée au front de résistance qui réunit 59 dirigeants paysans locaux (issus des syndicats, organisation de mères, coopératives, <a href="http://www.blogger.com/posts.g?blogID=8022795863370980078&searchType=ALL&txtKeywords=cerro&label=Rondas+Campesinas">rondas</a>, etc.) représentant les 35 districts de la province, la « table technique » est composée de 9 institutions environnementalistes et de défense de droits de l’homme. Son but : faire annuler le projet minier. « <i>[La table] nous fournissait les conseils techniques pour les décisions que nous prenions. Pour la première fois au Pérou, à Tambogrande, les ONG s’unissaient malgré leurs points de vue différents »</i>. « <i>Manipulation</i> » des ONG, crieront certains? Je ne pense pas. « Orientation » peut-être, par exemple, lorsqu’elles débloquent les fonds nécessaires au voyage des dirigeants du front anti-mine à Cerro de Pasco, pour aller voir de leurs propres yeux à quoi ressemble une mine à ciel ouvert. Ce voyage, de l’aveu de notre ami, fait office de vaccin. Mais après tout, pourquoi pas, on ne fait pas de gruyère sans lait : « <i>lorsque nous sommes allés voir la richesse minière de Cerro de Pasco, nous avons vu le « développement » amené par la mine. Des créatures de 13 ans qui vendaient leur corps …</i> », nous confie Pancho. <i>Un bon dessin vaut mieux qu’on long discours…<o:p></o:p></i></div><div style="text-align: center;"><b>Voici le dessin </b><br />
<iframe frameborder="0" height="451" src="http://docs.google.com/present/embed?id=dfm6wdb5_331h6sxf8fc&loop=true&size=m" width="555"></iframe><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><br />
<br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Face à cette alliance campagne-ville, l’entreprise minière canadienne <a href="http://www.manhattan-min.com/">Manhattan Minerals Corporation</a> qui a rachetée à l’établissement de recherche français, <a href="http://www.brgm.fr/inc/bloc/apropos/quisommesnous.jsp">le Bureau de recherche géologique et minière</a> (<a href="http://www.brgm.fr/dcenewsFile?ID=924">qui ne parle pas d’or mais de cuivre et de zinc</a>), la concession de 60 000 hectares située en partie sous la ville de Tambogrande, avance à petits pas et se concentre sur la partie rurale de la province pour obtenir ce qu’elle cherche de maires des petites municipalités de la province : l’autorisation de prospecter.<br />
<br />
<br />
<br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>4 – Résister c’est créer<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://casacomal.powweb.com/icaro/portal/sites/default/files/fotos/docu_int/tambo_grande.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="213" src="http://casacomal.powweb.com/icaro/portal/sites/default/files/fotos/docu_int/tambo_grande.jpg" width="320" /></a></div>Malgré le danger, le front de défense reste soudé. Sur sa plaza de armas, l’éternelle place centrale de tout centre peuplé du Pérou, où on se réunit tous les dimanches, Tambogrande vit aux heures de la démocratie populaire. Certains discours, notamment ceux du futur martyre de la résistance, qui avait déjà travaillé pour une entreprise minière, Godofredo Garcia Baca, enflamment les cœurs. <i>«Les besoins de base de l'humanité sont manger, s'habiller et avoir un toit. Il n'y a aucune nécessité publique appelée «or». Il n'y a aucune nécessité publique appelée «cuivre». Personne ne se nourrit ni d'or, ni de cuivre. Les gens vivent en mangeant de la nourriture et c'est de cela dont l'humanité a besoin</i>. » </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Les décisions sont prises publiquement. Les marches des paysans suivent les contre-marches organisées par la mine jusqu’à ce que, en 2001, les événements s’accélèrent. Les paysans détruisent les campements de l’entreprise et <a href="http://www.realeyz.tv/fr/ernesto-cabellos-damian-stephanie-boyd-tambogrande---mangos-murder-mining_cont2087.html">Godofredo est assassiné</a>. En juin 2002, le front de défense et la mairie organisent un référendum (une consultation populaire) sur l’avenir du projet minier. La population rejette la mine avec 98% de voix. La réplique à la bourse de Toronto est immédiate. L’action de la compagnie chute de 30%. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le referendum de Tambogrande, qui aboutira au départ de l’entreprise minière, deviendra un cas d’école pour d’autres pays de la région et suscitera de l’espoir pour de nombreux mouvements d’opposition à l’industrie minière sur terre. La population de Tambogrande remporte une victoire décisive face à une multinationale minière qui n’aura pas réussi à transformer la moitié de la ville en gruyère français géant (si vous avez suivi, c’est le gruyère à trous) en extrayant l’or qui dort dessous.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>5 – Et après ?<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Que s’est-il passé depuis 2002 ? Alors qu’il nous balade dans sa moto-taxi, l’ancien maire de la ville nous fait un tableau peu élogieux. Ici, 90% de la production de mangue est chimique, la pauvreté est galopante et le chômage fait des ravages. La saleté, les rues poussiéreuses et les baraques croulantes qui les bordent n’évoquent pas vraiment la prospérité. Si on y ajoute l’insécurité, qu’un Crist perché comme à Rio ne suffit pas à faire disparaître, la situation n’est pas brillante. La faute en partie au successeur de Pancho à la mairie, dont les oreilles se mettent à siffler. Aujourd’hui, les mangues ne rapportent pas assez. Pancho, lui, avait impulsé la production bio et équitable, mais son successeur qu’il accuse de corruption n’a rien fait pour que son initiative se poursuive. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.ecbloguer.com/elmundoenpulsar/wp-content/uploads/2008/04/entradatambogrande.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="240" src="http://www.ecbloguer.com/elmundoenpulsar/wp-content/uploads/2008/04/entradatambogrande.jpg" width="320" /></a></div>L’ancien maire et futur candidat, toujours aux commandes de sa moto-taxi, nous fait faire un tour des infrastructures dont s’est dotée la ville sous son mandat : un jardin bordant une rivière que l’on traverse sur des bouées pneumatiques poussées par des habitants de la ville qui gagnent ainsi leur vie, <a href="http://www.ecbloguer.com/elmundoenpulsar/wp-content/uploads/2008/04/entradatambogrande.jpg">un pot de fleurs gigantesque un peu absurde chevauchant la route à l’entrée de la ville et nous demandant d’être souriants </a>(en réalité une réplique d’un tambo, construction inca servant d’auberge et/ou de centre d’approvisionnement, symbole de la ville), ainsi que le fameux terminal terrestre dont la taille ferait presque pâlir celui de Lima (si, si, il y a un terminal terrestre à Lima). On apprend au passage qu’il a été baptisé du nom du héros du conflit minier, Terminal Godofredo Garcia Baca…</div><div class="MsoNormal"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span><span lang="EN-GB" style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"><a href="http://casacomal.powweb.com/icaro/portal/sites/default/files/fotos/docu_int/tambo_grande.jpg"></a></span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462813378059059617%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCIrEssnRs-mVuQE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b>6 – En attendant la renaissance, le moyen âge ?<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">L’heure de gloire de la ville et de son mouvement de résistance, dont les acteurs ont fait le tour de l’Amérique latine (Equateur, Bolivie, Argentine…) pour raconter leur histoire, semble aujourd’hui faire partie du passé, et tout cela nous laisse un peu désemparés. D’autant plus qu’on apprend que la concession existe toujours. « <i>On s’est battus contre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alberto_Fujimori">Fujimori</a>, contre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alejandro_Toledo">Toledo</a>, contre <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Garc%C3%ADa">Garcia</a>, mais la concession est toujours là. Aujourd’hui, c’est <st1:personname productid="la Buenaventura" w:st="on">la Buenaventura</st1:personname> qui la possède</i> ». Et la Buenaventura, première entreprise minière au Pérou, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mine_de_Yanacocha">co-actionnaire de la Yanacocha</a> à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/23-01-2010-cajamarca-cest-la-que-tout.html">Cajamarca</a>, impliquée <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/24-01-2010-cajamarca-capitale-des.html">dans divers scandales</a>, n’est pas un enfant de cœur.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Sur notre demande, nous terminons quand même par aller voir les fameuses mangues. Sur le bord de la route reliant Piura à l’Equateur, des camions chargent et chargent des caisses remplies. Quelques vendeurs sont là aussi pour les acheteurs occasionnels. Ici, la caisse de 20 kilos se vend 2 soles (0,6 €), autant dire une misère. Certaines années cela monte à 60 soles (17 €). « <i>On sait bien que les prix n’ont pas autant baissé, mais les grossistes font la pluie et le bon temps</i> ». Conclusion ? « <i>Nous sommes heureux que les mineurs nous aient laissés tranquilles, mais économiquement la situation n’a pas changé</i> », nous confie l’ancien leader du front anti-mine de Tambogrande en guise de salut. </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462813608528107761%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCKXO3LrwqOWmFA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><b>7 – De Tambogrande à Ayabaca<o:p></o:p></b></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Après avoir avalé notre repas, nous poursuivons notre chemin vers notre dernière étape péruvienne. Peu à peu, les rizières remplacent les manguiers, puis la terre succède au bitume. Enfin, après 3 heures d’ascension sur une route au bord d’un précipice que la brume épaisse rend duveteux et presque accueillant, nous voici de nouveau dans les Andes, à Ayabaca, la capitale de la province du même nom, dont <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/15-02-2010-piura-rondas-campesinas-et.html">nous avons tant entendu parler à Piura, la veille</a>.</div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Le village dans lequel nous arrivons de nuit a des allures d’un bourg alpin. L’air y est frais, les couvertures de l’hôtel épaisses et les plats du restaurant aussi délicieux que copieux. Je profite de la tranquillité de la soirée pour me consacrer à mon passe temps favori, rêver du fromage, et je m’imagine au coin d’un feu en train de déguster … une bonne fondue savoyarde…</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462813818385523281%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCO-IlMjttu3YAQ%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal">* <b>Note :</b> Aujourd’hui, <st1:personname productid="la CONACAMI" w:st="on">la CONACAMI</st1:personname> (Coordination Nationale des Communautés Affectés par les Mines) a réorienté sa stratégie et se définit, aussi, comme une organisation indigène, un peu comme l’équivalent andin de l’AIDESEP. Politiquement, c’est un virage stratégique, même si de nombreux « affectés par la mine » se considèrent plus comme paysans que comme indigènes …<br />
<br />
--<br />
<i></i><br />
<i><img src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" style="max-width: 800px;" />Kri kri </i><br />
<i>Irkita </i></div>Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-49845117513441192922010-05-25T17:56:00.001-07:002010-12-21T08:46:31.333-08:0015-02-2010 : Piura, Rondas Campesinas et communautés paysannes contre les multinationales. Meurtres, tortures et consultation populaire.<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2sj4_u3UdvvJVJ3Px-GLPTDbDIMEclHAdgfoV3UqT65iQXdwt1hZbCTBRENTB9vzW78t00cWUsieR0jAhSSZ7NnpFydlp-76uMjZXoYMYI0wQjx4IjPmznZxrqEzlwntUzLq20-gOJu8P/s1600/Perou_Global_Piura.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="314" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2sj4_u3UdvvJVJ3Px-GLPTDbDIMEclHAdgfoV3UqT65iQXdwt1hZbCTBRENTB9vzW78t00cWUsieR0jAhSSZ7NnpFydlp-76uMjZXoYMYI0wQjx4IjPmznZxrqEzlwntUzLq20-gOJu8P/s320/Perou_Global_Piura.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Piura">Piura</a> est une des premières villes construites par les Espagnols quand ceux-ci débarquent sur les côtes de ce qui était encore l’Empire Inca. Elle fut, probablement, une jolie cité coloniale, comme il y en existe beaucoup en Amérique du Sud. Le doute subsiste, un peu, à la vue de ce qu’il en reste aujourd’hui. n a laissé se délabrer les anciens bâtiments jusqu’à ce qu’ils soient tellement en ruine que les raser et construire à la place de vilains immeubles, modernes et sans aucun souci esthétique, ne soulève aucune contestation. Malgré tout le mal qu’on puisse penser de la colonisation, c’est un peu triste.<o:p></o:p> </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>1 – Le retour des conflits miniers : souris des champs et souris des villes<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Tout cela ne nous affecte pas longtemps et surtout ne nous empêche pas de renouer avec notre sujet favori au Pérou, les conflits miniers. Il faut dire que notre intérêt pour ce thème est largement justifié: selon <a href="http://www.defensoria.gob.pe/conflictos-sociales-reportes.php">la Defensoria del Pueblo</a>, sur les 238 conflits sociaux actifs en mars 2009, 116 sont socio-environnementaux et 82 sont liés à des projets miniers. Alors, comme on va rencontrer des avocats et des employés d’ONG, on se remet en habits de ville, enfin, je parle pour mes compagnons, puisque pour ce qui me concerne, l’habillage souris d’ordinateur, qui ne fait réagir personne (merci les copains), me permet d’être tout terrain. <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/du-10-02-2010-au-14-02-2010-mancora.html">On a un peu l’impression de reprendre le boulot après une période de vacances</a>. Après un café avalé rapidement, nous voici partis pour une journée bien remplie : rendez-vous le matin, rendez-vous le soir et, entre temps, préparation des visites pour le lendemain et le surlendemain. Les prochains jours nous amèneront à Tambogrande et à Ayabaca, avant de tirer notre révérence au Pérou pour passer du côté de l’Equateur. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Mais ce n’est pas pour tout de suite. Revenons à nos souriceaux. Dans les conflits socio-environnementaux, bien souvent (mais pas toujours), il y a les « souris des champs », celles qui vivent le conflit physiquement, et les « souris des villes », celles qui défendent les souris des champs parce qu’elles connaissent le langage des « chats » qui agressent leurs camarades de la campagne. Autrement dit, il y a celles qui se défendent et celles qui défendent celles qui se défendent, parfois même en attaquant ceux qui ont commencé à attaquer. <i>La meilleure défense c’est l’attaque ?</i> Peut-être, sauf qu’on n’est pas toujours belliqueux et que pour attaquer, il faut aimer se battre, ce qui n’était pas forcement le cas des communautés paysannes des provinces d’Ayabaca et de Huamcabamba. Finie l’introduction. Préparez-vous à fournir un effort de lecture prolongée car je m’apprête à vous conter l’histoire du combat des communautés paysannes péruviennes de la zone frontalière avec l’Equateur (région de Piura) contre les compagnies minières transnationales, du moins, ce que j’en ai compris.<o:p></o:p></div><u1:p> </u1:p><o:p></o:p><br />
<b><u>2- Tambogrande, la mère des toutes les résistances<u1:p></u1:p></u></b><o:p></o:p><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">Tout commence à <a href="http://aldeah.org/fr/tambogrande-perou-mangues-et-citrons-plutot-tout-l-or-du-monde">Tambogrande</a>, une ville à quelques kilomètres de Piura, dans le nord-ouest du Pérou. C’était une ville connue pour ses mangues sucrées et juteuses et ses citrons acides à souhait, mais elle devint vraiment célèbre lorsque, pour faire face à un projet d’exploitation minière et après 7 ans de résistance, ses habitants organisèrent une consultation citoyenne en disant « non à la mine » avec 95% de voix. L’événement fut largement commenté, longuement discuté et se diffusa dans les communautés des alentours et même dans les pays voisins. D’autant plus que de façon plus ou moins directe, le résultat de la consultation aboutit au départ de la compagnie minière. Les prêtres de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9ologie_de_la_lib%C3%A9ration">théologie de la libération</a> en discutèrent dans leur paroisses, les ONG nationales ayant contribué à cette victoire rédigèrent des rapports d’analyse, si bien que très rapidement tout le monde sut ce qui s’était passé à Tambogrande et pourquoi les habitants avaient dit non à la mine, pourtant présentée, à l’époque, comme la panacée au sous-développement. Rapidement, tout le monde a su qu’une mine d’or c’est sacrement polluant, que, entre autres désagréments, ça contamine l’eau avec des substances pas très catholiques comme le cyanure, le plomb et d’autres - aux noms finissant en « ium » -, tous considérées comme fortement cancérigènes, <a href="http://www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261122.html">notamment pour les petits rongeurs</a> ( !!!), voire <a href="http://www.sante.gouv.fr/eau_plomb/effets_plomb_sante/eps_sommaire.htm">bloquant la croissance du cerveau des enfants </a>! (voir à ce sujet, le reportage « <a href="http://www.aldeah.org/fr/comment-lor-empoisonne-guyane">Comment l’or empoisonne la Guyane française </a>») <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Alors, lorsque à quelques kilomètres de là, dans les provinces d’Ayabaca et de Huamcabamba, les communautés découvrent que leurs territoires sont également concessionnés à des entreprises minières, elles décident que chez elles aussi, « le ménage doit être fait », d’autant plus qu’elles ont la loi de leur côté. La législation péruvienne est claire sur le sujet. Si une entreprise (ou un particulier) souhaite acheter une terre appartenant à une communauté paysanne, il faut que celle-ci vote l’autorisation de vente aux deux tiers en assemblé générale. Et comme il ne s’agit pas de n’importe quelle communauté, très rapidement la mobilisation est massive. La force de ces communautés est d’être déjà structurées autour d’une organisation. A Ayabaca et à Huamcabamba, on est dans des bastions des <i><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Rondas%20Campesinas">rondas campesinas</a></i>. Ici, tout le monde ou presque est membre d’une <i>ronda</i>, car naitre dans une communauté, c’est être <i>comunero</i>, et être <i>comunero</i>, c’est être <i>rondero</i>. Et être <i>rondero, </i>c’est faire justice, en général à la place de la police et de l’Etat en qui on n’a pas confiance. Or, les compagnies minières à qui l’Etat a attribué des concessions, se sont installées sur les terres des communautés de façon illégale.<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>3 – 2003, 2004 : Premières victoires<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Rapidement, en 2003 et 2004, les premières manifestations ont lieu à Piura. Dès le début, elles réussissent à mobiliser des milliers de paysans. Malgré le coût et la durée des trajets pour accéder à la capitale régionale, jusqu’à 5000 personnes répondent à l’appel. Face à l’ampleur de la mobilisation et se sachant légalement en tort, les premières entreprises mettent les voiles. Il s’agit des plus visibles, dont les concessions se situent parfois en pleine ville (district de Carmen de <st1:personname productid="la Frontiera" w:st="on">la Frontiera</st1:personname>). Cette partie de l’histoire, nous la connaissions déjà un peu. Elle nous avait été racontée, brièvement, par le président d’une des coopératives de café bio de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/01-02-2010-san-ignacio-province.html">San Ignacio (APROCASI)</a>. Les exploitations minières dont il était question impactaient directement les provinces d’Ayabaca, de Huamcabamba, mais aussi de Jaen et de San Ignacio. Dans cette dernière, on ne voulait pas que le café organique perde sa certification à cause de l’exploitation minière qui polluerait les sources d’eau utilisées pour les cultures. De leur côté, trois évêques déclarent leurs paroisses « libres de l’industrie minière». Si cela n’pas de valeur légale, la valeur symbolique est forte dans ces régions très catholiques. Le « nettoyage » doit se poursuivre. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Et il se poursuit. Il se dit qu’il existe une autre concession. Celle-ci, isolée et éloignée des lieux habités, se situerait sur un territoire proche de la frontière avec l’Equateur, dans des contrées inaccessibles, où personne ne va jamais, là où les rivières naissent. C’est une zone très reculée, à quelques 20 km des dernières habitations. Pour y aller, il faut être courageux… ou posséder un hélicoptère. La marche est longue et fatigante. Mais, s’il s’agit de terres inhabitées, pourquoi s’en préoccuper ? Au delà du fait que ces terres appartiennent toujours à deux communautés, leur préservation est primordiale pour tous ceux qui vivent aux alentours. En effet, en plus d’y trouver les sources des principaux fleuves de la région, il s’agit de zones de <i>paramos </i>et<i> </i>de « bois nuageux », deux écosystèmes <i>frères</i> qui possèdent la faculté de capter l’eau des nuages avec lesquelles elle sont en contact. Dans le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_l%27eau">cycle de l’eau</a>, et pour faire une comparaison hasardeuse avec la reproduction des souris, il s’agirait de l’endroit où a lieu la fécondation. D’où son importance. La problématique environnementale est la même que pour <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/05-02-2010-perou-cenepa-jour-de-sortie.html">la mine Afrodita sur les terres des Awajuns</a> . <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>4 – 2004, La concession oubliée<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><i>« Continuons ce que l’on a commence </i>», se disent les communautés. Elles apprennent que cette concession existe depuis 1999. Dans un premier temps, elle était aux mains de Coripacha SA, une entreprise péruvienne à qui quelques dirigeants avaient donné l’autorisation, sans consulter la communauté, pour la phase d’exploration. En 2001, la concession est revendue à une société à capitaux anglais, <a href="http://www.monterrico.co.uk/s/RioBlanco.asp?ReportID=144255">Monterrico Metals</a>. Associée avec la première, elle crée la compagnie minière <i>Majaz</i>, qui deviendra <i>Rio Blanco</i> par la suite.<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">L’isolement de la concession et sa situation - à cheval sur deux provinces, sur deux communautés et sur deux districts - expliquent pourquoi pendant quatre ans personne ne s’était douté de ce qui s’y passait. En avril 2004, lorsque 4 communautés, entre 5000 et 8000 personnes, décident d’aller vérifier l’existence de cette mystérieuse concession, pour, si son existence se vérifie, réclamer le départ de l’entreprise de leurs terres, elles découvrent que la concession existe pour de bon et qu’elle s’étale sur 80 000 hectares. Les paysans font aussi connaissance avec les pratiques de la compagnie minière ainsi qu’avec ses méthodes de dialogue musclé : un paysan est tué par une bombe lacrymogène qui l’atteint en pleine tête tandis que de nombreux autres sont blessés. Mais le triste décompte ne s’arrête pas là, puisque l’année suivante, en juillet-aout 2005, alors qu’une seconde grande marche mène de nouveau des milliers de paysans aux installations de l’entreprise minière, les marcheurs sont attaqués, cette fois-ci directement par Direction Nationale des Opérations Spéciales, dont les forces sont déployées en nombre pour protéger les installations de la compagnie, pourtant illégales, épaulée par les employés d’une entreprise de sécurité privée, la fameuse FORZA(constituée d’anciens membres de <st1:personname productid="la Marine" u2:st="on"><st1:personname productid="la Marine" w:st="on">la Marine</st1:personname></st1:personname> de guerre ayant été chargés des basses besognes lors du règne de Fujimori). Au bilan de cette attaque, on comptera 1 mort, tué par balle, et de nombreux blessés. 32 personnes, dont deux femmes et un journaliste, sont séquestrés et torturés pendant 3 jours. Les femmes seront menacées de viol. En réponse, le gouvernement, au lieu d’ouvrir une enquête sur ces bavures, met en accusation 106 paysans. Autant dire qu’on ne leur fait pas de cadeaux.<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Ces terribles événements ne réussissent pas pour autant à démobiliser les paysans pour qui la réplique se doit d’être pacifique. Alors, malgré les 106 procès qu’ils ont sur les épaules, ils acceptent de participer aux tables de dialogue mises en place par le gouvernement de Toledo, qui les endort, jusqu’à ce que son successeur, le docteur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Alan_Garc%C3%ADa">Alan Garcia</a>, dont la conception du dialogue est assez originale, décide d’intensifier … la criminalisation de la contestation sociale. Le dialogue est rompu. L’Etat péruvien a choisi son camp, celui de la mine. Il faut dire que la plus grosse fortune du Pérou, Dionisio Romero, propriétaire du groupe le plus riche du pays (<a href="http://www.gruporomero.com.pe/">Grupo Romero</a>, entre autres spécialisé dans <a href="http://www.elmundodewayne.es/2009/12/09/la-deforestacion-de-la-amazonia-por-el-grupo-romero/">l’exploitation du bois amazonien</a>), <a href="http://elcomercio.pe/noticia/269304/dionisio-romero-se-jubila-se-confiesa-soy-centroizquierda">qui se dit de centre-gauche et qui aime bien Alan Garcia</a>, est de la région. Il devrait, par ailleurs, racheter 20% des parts de la mine si l’étude d’impact environnemental est validée…<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>5 –2007, La consultation populaire<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div align="center" class="separator" style="text-align: center;"><a href="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/imagenes%20noticias/regional-1.jpg" imageanchor="1" style="float: right;"><span style="text-decoration: none;"><!--[if gte vml 1]><v:shape id="_x0000_i1026" type="#_x0000_t75" alt=""
href="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/imagenes%20noticias/regional-1.jpg"
style='width:240pt;height:159.75pt' o:button="t"> <v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\irkeux\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image002.jpg"
o:href="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/imagenes%20noticias/regional-1.jpg"/> </v:shape><![endif]--><!--[if !vml]--><span></span><!--[endif]--></span></a><o:p></o:p></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/imagenes%20noticias/regional-1.jpg" imageanchor="1" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" height="214" src="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/imagenes%20noticias/regional-1.jpg" width="320" /></a></div><div style="text-align: justify;">Le dialogue est rompu et les communautés ne vont pas prendre le risque de se faire de nouveau tirer dessus. Alors, en 2007, sur les conseils des « souris des villes » et en s’inspirant de l’expérience de Tambagrande déjà vieille de 5 ans, les communautés des provinces d’Ayabaca, de Huamcabamba et du district de Pacaipama vont faire pression sur leurs maires pour que ceux-ci signent les décrets permettant l’organisation d’une consultation portant sur la présence de la compagnie minière. Au Pérou, le maire d’une province possède la compétence de promulguer des lois locales. Il est donc le seul à pouvoir donner une valeur légale à la consultation, qui, en elle-même, est rendue possible par <a href="http://www.congreso.gob.pe/ntley/Imagenes/Leyes/26300.pdf">la loi de participation citoyenne (ley 26 300)</a> .<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;">La réponse du gouvernement ne se fait pas attendre. En plus de poursuivre plus de 300 paysans en justice, il se lance, avec l’aide de la presse, dans une campagne de déstabilisation visant à décrédibiliser le processus pourtant démocratique et légal. De leur côté, forts de l’expérience de leurs voisins de Tambogrande (que nous irons visiter le lendemain), les communautés sont prêtes à aller jusqu’au bout, d’autant plus qu’il s’agit d’exprimer leur opinion et de faire valoir leur droit de façon pacifique. L’Etat péruvien ouvre les hostilités. Elles s’initient sur le plan médiatique. Les journaux et les radios « paysannes » publiques - les seules captées dans certaines zones rurales - sont récupérées par le gouvernement et servent de caisse de résonnance à ses accusations et ses mensonges. Trafic de drogue : « <i>il y a des narcotrafiquants derrières cette histoire de consulta</i> ». Antipatriotisme : « <i>en fait, ce sont les Chiliens qui ne veulent pas de concurrents pour le cuivre</i> ». Démotivation : « <i>allez voter, cela ne sert à rien, cette consultation est illicite et n’a aucune valeur légale </i>» Sans oublier évidement d’accuser les paysans de terrorisme. Quant au gouvernement, il se charge directement des organisateurs de la consultation. Alors que les mairies demandent à l’administration chargée d’organiser les élections (OMPE) qu’elle participe à l’événement (ce qui est conforme à la procédure), celle-ci menace les fonctionnaires en les accusant d’usurpation de fonction. Le matériel électoral est victime d’un vol à main armée à Piura, la capitale du département. Le Ministère de l’éducation nationale interdit l’utilisation des écoles comme lieu de votes. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Malgré tout cela, malgré les menaces, malgré les procès et pour qu’il n’y ait plus de blessés, de morts et de tortures, rien ne réussira à empêcher le bon déroulement de l’événement. Pourtant, le jour du vote, les choses auraient pu mal tourner. En guise de provocation finale, le gouvernement envoie sur place 300 policiers des forces spéciales « <i>pas pour organiser la sécurité de l’élection, mais pas assurer la sécurité des citoyens dans les rues de la ville </i>». Les rondas se chargent elles-mêmes de la sécurité, et elles ont l’habitude de le faire. Aucun acte de violence n’est à rapporter, et le jour J, le 16 septembre 2007, les communautés se mobilisent massivement. <a href="http://www.blogger.com/goog_1847633277">Une large participation, qui accorde une large majorité (<span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: white none repeat scroll 0% 0%;">à 95%</span></a><a href="http://www.eltiempo.pe/agosto2008/edicion-28-08-2008/noticias/regional-1.html">) des votes au « non à la mine »</a>. Ce résultat est sans appel, et l’organisation sans faute donne une forte légitimité aux revendications des paysans, à défaut d’avoir réussi à obtenir la reconnaissance légale. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;">Trop de pression, accès compliqué, chute des cours des matières premières : l’entreprise ferme son antenne d’Ayabaca. « Pendant les travaux, les affaires se poursuivent » pourrait-on dire, car entre temps <st1:personname productid="la Majaz" u2:st="on"><st1:personname productid="la Majaz" w:st="on">la Majaz</st1:personname></st1:personname>, qu’on appelle maintenant Rio Blanco, est devenu chinoise, <a href="http://www.zjky.cn/english/tabid/175/Default.aspx">rachetée majoritairement par le Zijin group</a>. Ce groupe minier rénové recentre désormais sa stratégie de séduction des communautés sur le seul secteur de Huacambamba. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>6 – 2009, En attendant <st1:personname productid="la Justice" u2:st="on"><st1:personname productid="la Justice" w:st="on">la Justice</st1:personname></st1:personname> péruvienne … vive <st1:personname productid="la Justice" u2:st="on"><st1:personname productid="la Justice" w:st="on">la Justice</st1:personname></st1:personname> anglaise !<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Cependant, le référendum est une victoire en demi-teinte. Car du côté de <st1:personname productid="la Justice" u2:st="on"><st1:personname productid="la Justice" w:st="on">la Justice</st1:personname></st1:personname>, les choses n’avancent pas, et la plainte déposée en 2005 pour tortures accumule la poussière. Une famille de souris y a peut-être déjà fait son nid… Rien que pour rassembler les preuves des tortures, il aura fallu 2 ans pour faire venir des médecins de la capitale, Lima, parce que les médecins de la région de Piura n’ont pas voulu examiner les blessures par peur de représailles. En 2007, Les blessures sont confirmées. Plusieurs années après les faits, les séquelles sont toujours visibles. Mais rien n’y fait, du côté de la justice péruvienne, rien ne bouge pas. Alors, <a href="http://blog.dhperu.org/">la Coordination Nationale des Droits Humains</a>, un groupe d’avocats péruviens<i>, </i>en lien avec un groupe d’avocats britanniques réussissent à déposer une plainte devant la justice anglaise<i>. </i>En janvier 2009, ils révèlent à la presse des clichés en leur possession. Ce sont des photos prises par les employés de la compagnie de sécurité de l’entreprise (certainement pour rendre compte à leurs supérieurs) prouvant qu’il y a eu bel et bien violation des droits de l’homme. Quelques mois plus tard, <st1:personname productid="la CNDDHH" u2:st="on"><st1:personname productid="la CNDDHH" w:st="on">la CNDDHH</st1:personname></st1:personname> et les avocats anglais réussissent à faire enregistrer la plainte auprès de la justice anglaise et <st1:personname productid="la Monterrico Metals" u2:st="on"><st1:personname productid="la Monterrico" u2:st="on"><st1:personname productid="la Monterrico Metals" w:st="on">la Monterrico</st1:personname> Metals</st1:personname></st1:personname> se voit obligée de geler 8 millions de dollars pour indemniser les victimes si elle est jugée coupable. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>7 – 2009-2010, Achat des consciences et nouvelles victimes<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">L’entreprise passe alors à une nouvelle étape de sa stratégie. Puisqu’il existe sur place une contestation forte, puisque les autochtones font de la résistance, puisqu’ils sont organisés, il faut devenir populaire et « <i>se créer une base sociale</i> ». Le but est, dans un premier temps, de diviser la communauté pour, dans un second temps, bénéficier de l’appui d’un « <i>groupe pro-mine</i> » préalablement constitué par divers moyens. Par exemple, ayant compris le rôle des rondas campesinas, véritable colonne vertébrale de la résistance anti-industrie minière dans le département, l’entreprise va s’employer à constituer sa propre ronda. Elle s’attaque aussi aux jeunes, qu’elle considère surement comme des proies plus faciles. <a href="http://eldiario.pe/afirman-que-ong-integrando-incita-a-la-violencia-en-huancabamba/">Une ONG, nommée <i>Integrando</i></a>, fait son apparition. Dans un premier temps, elle se propose « d’aider » les paysans en leur fournissant des semences d’haricot transgénique, qui, comble du comble, se révèlent complètement inadaptées à la région et aux conditions climatiques. La récolte est un désastre. Entre temps, l’ONG se fait démasquer. Les membres de son bureau, enregistré à Piura, la capitale régionale, sont aussi des membres de l’APRA, le parti du président Alan Garcia. Malgré l’échec des OGM et sa compromission avec le parti au pouvoir, la nouvelle venue n’a pas dit son dernier mot. Alors que les journées de travail sont en moyenne payées 10 soles, elle en donne 40 pour des travaux … d’entretien des routes ! Pour les <i>comuneros</i> dans la nécessité, le calcul est rapidement fait : gagner quatre fois plus pour ne rien faire ou presque, <a href="http://eldiario.pe/afirman-que-ong-integrando-incita-a-la-violencia-en-huancabamba/">boissons comprises apparemment</a>, ça vaut le coup. Elle finit par réussir à rallier un groupe de jeunes. Les premières escarmouches avec les autres membres de la communauté ne tardent pas. Le 5 juin 2009, une <i>comunera</i> est attaquée à coups de machette. <o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Cette tactique « pacifique » ne doit toutefois pas donner ses fruits assez vite : la violence policière refait surface. Tout recommence lorsque trois employés de l’entreprise décèdent en raison d’un incendie, pour l’instant inexpliqué. Immédiatement, sans enquête et sans preuves, les opposants au projet minier sont montrés du doigt par les autorités. Le 2 décembre 2009, la police débarque pour arrêter neuf paysans. Leurs voisins sortent dans la rue et tentent de les défendre. La situation dégénère, <a href="http://www.mouvements.info/Perou-deux-activistes-tues-par-la.html">la police tue deux paysans, dans le dos, et en blesse plusieurs autres.</a> « <i>Légitime défense</i> ». « <i>Non, nous n’avions pas d’armes et nous étions en train de fuir</i> », répondent les paysans. Bien entendu, « <i>l’enquête suit son chemin</i> », mais les communautés ont bien peur de faire office de bouc émissaire…! Cependant, point positif, <st1:personname productid="la Defensoria" w:st="on">la <a href="http://www.defensoria.gob.pe/">Defensoria del pueblo</a>, après une autopsie des corps, penche pour la version des paysans. <o:p></o:p></st1:personname></div><div style="text-align: justify;">Enfin, dernier point de la nouvelle stratégie de l’entreprise minière : prendre la pouvoir dans la province. Pas moins de 3 nouveaux candidats appartenant à des partis politiques jusqu’à là inconnus ont fait leur apparition pour participer aux élections du 3 octobre 2010.<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><b>8 –Majaz/Rio Blanco, l’histoire est loin d’être terminée<u1:p></u1:p></b><o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Aujourd’hui, avec 300 mises en accusation en cours, 32 personnes victimes de tortures, 4 morts du côté des paysans et 3 du côté de l’entreprise, le cas de Majaz/Rio Blanco - projet minier d’abord mené par une junior, puis par une entreprise anglaise, devenu majoritairement chinois aujourd’hui, avec, comme actionnaire potentiel, la première fortune du pays - est un exemple représentatif des méthodes employées par les compagnies transnationales lorsqu’elles souhaitent accéder à leurs fins.<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Intimidations, terreur, achat des consciences, division des communautés, emploi de la force publique, criminalisation, prise du pouvoir politique local…, rien ne fait défaut à la guerre que mène la compagnie minière aux communautés paysannes de la partie andine de la région de Piura. « <i>Avatar, c’est n’est pas qu’un film », </i>nous dira un de nos interlocuteurs de cette journée d’enquête à Piura. Il faut dire qu’Avatar, que nous avons vu pendant un de nos nombreux trajets en bus, du fait de la ressemblance de son scénario avec bien d’histoires réelles - les lémuriens multicolores mis à part - a été fort bien reçu par les mouvements qui luttent contre ce genre de projets. Prochain épisode ? <a href="http://noticiasmineras.mining.com/2010/02/11/problemas-con-rio-blanco/http:/noticiasmineras.mining.com/2010/02/11/problemas-con-rio-blanco/">Le président du Conseil des Ministres a annoncé l’installation d’une base militaire dans la zone du conflit.</a> Vous l’aurez compris…<o:p></o:p></div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462813209554185265%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCIbhp_3M-7bBNA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed> <o:p> </o:p></div><div style="text-align: justify;"><i><span style="color: black;">--</span></i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></div><div align="center" class="separator" style="text-align: center;"><i><span style="color: black;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="float: left;"><span style="text-decoration: none;"><!--[if gte vml 1]><v:shape id="_x0000_i1027" type="#_x0000_t75" alt=""
href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif"
style='width:18.75pt;height:17.25pt' o:button="t"> <v:imagedata src="file:///C:\DOCUME~1\irkeux\LOCALS~1\Temp\msohtml1\01\clip_image004.gif"
o:href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif"/> </v:shape><![endif]--><!--[if !vml]--><span></span><!--[endif]--></span></a></span></i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><div style="text-align: justify;"><i><span style="color: black;">Kri kri</span></i><span style="color: black;"><o:p></o:p></span></div><div style="text-align: justify;"><i><span style="color: black;">Irkita</span></i><o:p></o:p></div><div class="MsoNormal"><br />
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-76168405721352457242010-05-19T10:52:00.000-07:002010-06-02T09:39:14.869-07:00Du 10-02-2010 au 14-02-2010 : Mancora, faire la crevette et …<div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Tout texte qui parle de Mancora, surtout si c’est sur un blog de voyage, devrait commencer plus ou moins comme ça : « <i><a href="http://www.google.com/images?q=mancora&um=1&ie=UTF-8&source=univ&ei=VIXnS5PEK8OC8gaehfC-BA&sa=X&oi=image_result_group&ct=title&resnum=1&ved=0CCcQsAQwAA" target="_blank">Mancora</a>, ses cocotiers, son sable jaune, ses filles en bikini, ses surfeurs blonds, etc.</i> ». Nous serons plus originaux. Mancora, nous la verrons en mode « crustacé ». D’abord, on commence par faire la crevette qui bronze et qui a un sourire béat de bonheur après avoir barboté dans une mer « jacuzzi-naturel ». Evidement, qui dit grosses vagues, dit écume. Et de l’écume, il y en a beaucoup. Alors, ça bouillonne, comme dans une grosse casserole, avec nous dedans. La crevette qui boue. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Mancora, c’est aussi le début de l’océan Pacifique « baignable ». Plus au sud, le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Courant_de_Humboldt" target="_blank">courant de Humboldt</a>, un courant froid, rend la baignade intrépide. Alors, au fil du temps, et depuis la découverte du coin par les surfeurs, le petit village de pêcheurs est devenu une station balnéaire où les riches Péruviens et les Equatoriens, riches tout court, eux, en comparaison avec les Péruviens, grâce à leur monnaie (le dollar), viennent se baigner et frimer dans des hôtels hors de prix même pour les quelques touristes occidentaux. En général, les prix à Manconra ne sont donc pas aussi bas qu’ailleurs au Pérou, même si on s’en sort avec un menu « poisson » complet pour moins de 3€ sur la plage. Entre les vagues et les jus de fruit, on récupère de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Amazonie" target="_blank">nos aventures amazoniennes</a> et on en profite pour bosser, un peu. Anna fait des choses sérieuses, Jérémy se baigne et j’écris nos aventures. A cette époque là, j’ai même réussi à rattraper mon retard endémique et à n’avoir plus que 5 jours de retard… C’était il y a bien longtemps …</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462808953651786481%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCIqq_4GwwYSSiwE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="im" style="color: black;"><div class="MsoNormal">Détendue, je sympathise avec un petit chat roux, qui me prend pour sa sœur et avec un crabe, <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Pince-sans-rirehttp:/fr.wikipedia.org/wiki/Pince-sans-rire" target="_blank">pince-sans-rire</a>, cela va de soit. Et je me repose…</div><div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462809597019483985%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCI--vPXMjvmq4wE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Et la vie (de la première moitié du deuxième jour) se passe ainsi, aux rythmes des baignades, à la mélodie des vagues, à faire la crevette. Tant et si bien que … Le soleil dans ce coin du monde ne pardonne pas. <i>«A trop faire la crevette on finit par brûler ». </i>15 minutes de soleil auront suffi à Anna pour que, <i>kri-kri</i>, elle finisse en crevette <i><a href="http://api.foodnetwork.ca/images/DMM/G/A/Gambas_A_La_Plancha_003.jpg" target="_blank">a la plancha</a></i>. « <i>Normal, Anna prend toujours des coups de soleil. ». </i>C’est vrai, mais celui-ci a été exceptionnel et on a eu un peu peur. Pour une souris grise, voir quelqu’un devenir aussi rouge m’a permis d’en apprendre un peu plus sur l’espèce humaine et leur incroyable épiderme qui change de couleur. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Un tube de biafine et un gel à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Aloe_vera" target="_blank">l’aloe vera</a> plus tard, à quelque chose malheur est bon, nous la consolons, la pauvre, autour d’un repas mexicain et d’une bonne bouteille. Il faut dire que, depuis son séjour au <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Mexique" target="_blank">Mexique</a>, elle adore la gastronomie du pays des tacos, des tortillas, des quesadillas et des piments forts et que cela doit faire un mois, au moins, que nous n’avons plus trempé nos lèvres dans un verre de vin. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">A Mancora, pour nous, il y a un avant et un après la brulure. Après, nous nous cachons du soleil et ne sortons que le matin et le soir. Comme si le climat nous avait entendu, il nous offre même une soirée orageuse … et nous révèle ainsi une belle fuite dans notre chambre, au dessus du lit, qui se solutionne … en poussant le lit ! </div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462809390014442897%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCJ22rMX8q-z4Cw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Le dernier jour, nous changeons notre hôtel-piscine pour un hôtel-pour-fauchés-parce-que-<wbr></wbr>ça-commence-à-faire-cher (environ 5€ pour deux), le seul de Mancora, et visitons le village. Il n’y a pas que la plage dans la vie !</div><div class="im" style="color: black;"> <div class="MsoNormal"><br />
</div><div class="MsoNormal"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462809707647159089%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCLig5eHfg5r9swE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal"><br />
</div></div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Voilà, les vacances sont finies, un petit pincement au cœur, mais nous ne sommes pas mécontents de repartir à la rencontre des gens qui luttent. Un peu reposés (même si une indigestion et un léger rhume viennent se joindre aux coups de soleil), bien pelés, nous saluons Mancora. D’abord les <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Chien_nu_du_P%C3%A9rou" target="_blank">chiens péruvien</a>s, qui ont dû inspirer les créateurs des <a href="http://passionweiss.com/wp-content/uploads/2008/02/gremlins2.jpg" target="_blank">Gremlins</a>, horribles, mais sympathique et de circonstance : on les imagine facilement avec des lunettes de soleil, certains portent même des mèches blondes et prennent des coups de soleil bien comme il faut. Nous saluons « <i>la plage</i> », « <i>te voilà maintenant bondée d’Equatoriens en week-end</i> » - faut dire que la frontière n’est qu’à 200 km - les tee-shirts « <i>Mancora, es de la puta madre</i> » , les chevaux de mer et les phoques policiers. C’est tout de même un village incroyable. </div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462809924453358785%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCNKDhPzo9YqqQQ%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed></div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black;">Nous voilà de nouveau en route pour de nouveaux horizons. En perspective ? Un conflit <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Industrie%20mini%C3%A8re" target="_blank">miner</a>. Cela faisait longtemps, non ?</div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><br />
</div><div style="color: black;"><i>--</i></div><div class="separator" style="clear: both; color: black; text-align: center;"><i><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></i></div><div style="color: black;"><i>Kri kri</i></div><div style="color: black;"><i>Irkita</i></div><div class="MsoNormal" style="color: black;"><br />
</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-61185162739352592802010-05-17T16:00:00.000-07:002010-06-02T09:39:14.872-07:0009-02-2010 : En attendant le Paradis …<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGuM-JnP_zKXqVhM10_hRP6ekYRHaegeJA_MRO0sV_kQZLPD_RyaI_cSBCdYTTOV-c5BnGs2T8TcwRqp2TxrKYf5Ldk68TUvginaMtGQjQERkt4ZnIa-o8LF3ZwFHfHNvMcZGOQZD8t7B4/s1600/Perou_Global.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="391" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgGuM-JnP_zKXqVhM10_hRP6ekYRHaegeJA_MRO0sV_kQZLPD_RyaI_cSBCdYTTOV-c5BnGs2T8TcwRqp2TxrKYf5Ldk68TUvginaMtGQjQERkt4ZnIa-o8LF3ZwFHfHNvMcZGOQZD8t7B4/s400/Perou_Global.jpg" width="400" /></a></div><div style="text-align: justify;">… on souffre encore un peu. On vient de franchir la distance entre Jaen, dans les Andes côté Amazonie, et Chiclayo, sur la côté pacifique, de nuit. Rien de très original, je sais, si ce n’est que d’habitude, après une nuit de transport, on arrive à destination et on s’y pose. Cette fois-ci, il nous manque encore deux escales pour arriver à notre but, sachant que la veille au matin on était à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/du-04-02-2010-au-07-02-2010-le-cenepa.html">Huampami</a>, sur le <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/04-02-2010-du-rio-maranon-au-rio-cenepa.html">Rio Cenepa</a> , en plein territoire <a href="http://www.blogger.com/posts.g?blogID=8022795863370980078&searchType=ALL&txtKeywords=&label=Awajunes">awajun</a>. Alors, on enchaine. Piura, 4 heures de bus (ridicule !). On s’occupe en admirant nos blessures de guerre, c'est-à-dire, pour l’essentiel, nos boutons de « <i>moucherons-arracheurs-de peau-dont-les-boutons-s’expandent- au-grattage-et-qui-grattent-très-fort-justement</i> ». Nos mollets sont là pour en témoigner. Anna et Jeremy ne sont pas beaux à voir. Moi non plus. Par la fenêtre, défilent, depuis maintenant plus de 24h, des paysages de plus en plus arides. Nous sommes de nouveau dans le désert côtier. Quel contraste ! Seuls quelques <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Derrick">derricks</a> (non, pas celui de la série) à l’allure d’animaux préhistoriques s’agitent à l’horizon. Nous voici enfin arrivés: <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A1ncora_%28ville%29">Mancora</a>, LA STATION balnéaire péruvienne. </div><br />
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<div style="text-align: justify;">Vous savez ce que c’est que le bonheur ? Après 5 jours d’expatriation dans des territoires amazoniens dont les chefs-lieux n’apparaissent même pas sur des cartes et quasiment 48 h de transport, nous nous vautrons dans un fauteuil en bambou, après avoir piqué une tête dans la piscine de notre hôtel pour se rincer du sel d’une mer magnifique. Au bout de 3 mois de voyage et de conflits socio-environnementaux, nous savourons ce moment de paix et de confort (dans l’hôtel le moins cher de la plage, il faut pas exagérer !). Demain, programme chargé : plage et plage ! Enfin, du moins pour moi. </div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462809176492684193%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMfzyNqKuafuWQ%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div style="color: black;"><i>--</i></div><div class="separator" style="clear: both; color: black; text-align: center;"><i><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></i></div><div style="color: black;"><i>Kri kri</i></div><div style="color: black;"><i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-77210200488650287432010-05-10T20:00:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.945-07:0008-02-2010 : Pérou, Huampami-Imacita-Jaen<div style="color: black;"><b><i><span style="font-size: x-small;">(mise à jour le 10 mai 2010)</span></i></b></div><div style="color: black;"><br />
</div><div style="color: black;"><b>1 - De Huampami à Imacita, inondations sur le río Marañón</b></div><div style="color: black;"><br />
</div><div style="color: black;"><a href="http://lh5.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S7o8NNKqLAI/AAAAAAAADPI/g_OBNoeLO7s/s1600/Cenepa_Zoom.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="320" src="http://lh5.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S7o8NNKqLAI/AAAAAAAADPI/g_OBNoeLO7s/s400/Cenepa_Zoom.jpg" width="400" /></a></div><div style="color: black; text-align: justify;">A Odecofroc et à Huampami, nous avions déjà vu que le niveau du Rio Cenepa avait bien monté, en engloutissant certaines plantations situées trop bas. Mais c’est lorsque nous arrivons sur le Rio Marañón que nous découvrons l’étendue des dégâts. Dégâts qui ne donneront lieu à aucune aide, aucune compensation, aucune intervention de la part de l’Etat péruvien. Les Awajuns ont l’habitude de se débrouiller tous seuls. La situation est pourtant grave car beaucoup de maisons ont été inondées et les cultures qui sont maintenant sous l’eau ne donneront certainement pas de récolte cette année…</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462781881919299953%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCJjZqeejlePfOA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div style="color: black;"><b>2 - Inondations à Imacita</b></div><div style="color: black;"><br />
</div><div style="color: black; text-align: justify;">En voyant les rives du Rio Cenepa et du Rio Marañón inondées, on ne s’est, étrangement, pas posés de question sur l’état d’Imacita, notre destination. Alors, lorsqu’on y arrive, c’est le choc : l’eau remonte quasiment jusqu’à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/03-02-2010-jaen-imazita-direction.html" target="_blank">la maison du maire, dans laquelle nous avions dormi</a> il y a quelques jours, c'est-à-dire à plus de 400 mètres de là où se situe, en temps normal, surélevé de quelques mètres, le bord du fleuve. La place centrale du village se traverse maintenant à la nage ou en barque, la mairie est sous deux mètres d’eau, la caserne de l’armée de terre ressemble à celle de la marine et les premières épidémies ont fait leur apparition, comme nous l’explique le maire que nous retrouvons de l’autre côté du lac qu’est devenu son village. « <i>Et personne ne nous viendra en aide</i> », nous affirme-t-il, un peu dépité et complètement débordé, sans jeu de mots, par la situation. « <i>On a l’habitude</i> ». Le fait d’être complètement oublié par l’Etat participe aussi au désamour que lui vouent les personnes vivant ici. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Étonnamment, même si la situation est catastrophique, l’ambiance n’est ni à la panique, ni à la morosité. <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%;">Plus de dégâts que de mal</span><span style="background-color: white;">, pourrait-on dire</span><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%;"></span>, et la vie continue, dans la bonne humeur. On est loin des images choc des <a href="http://fr.euronews.net/2010/01/30/machu-pichu-evacuation-des-touristes-achevee/" target="_blank">inondations et des moyens mis en œuvre à Aguas Calientes (Machu Picchu</a>). Les inondations de février 2010 à Imacita, département d’Amazonas, Pérou, ne feront ni le tour de la planète, ni la une des journées nationaux. Ici, il n’y pas de touristes coincés, ni aucun enjeu financier… </div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462781500203161137%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCInN4YHFzbzW2wE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<object height="269" width="480"><param name="movie" value="http://www.dailymotion.com/swf/video/xc6q9j_inundacion-imacita-8-de-febrero_news"></param><param name="allowFullScreen" value="true"></param><param name="allowScriptAccess" value="always"></param><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://www.dailymotion.com/swf/video/xc6q9j_inundacion-imacita-8-de-febrero_news" width="480" height="269" allowfullscreen="true" allowscriptaccess="always"></embed></object><br />
<div style="color: black;"><b><a href="http://www.dailymotion.com/video/xc6q9j_inundacion-imacita-8-de-febrero_news"> </a></b></div><br />
<div style="color: black;"><b>3 D'Imacita à Jaen , on rembobine la cassette …</b> </div><br />
<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Finalement, c’est une embarcation de fortune, construite à la va-vite par des petits malins qui n’ont pas loupé l’occasion de se faire un peu d’argent – fruit d’un <a href="http://www.agoravox.fr/culture-loisirs/extraits-d-ouvrages/article/le-capitalisme-de-catastrophe-40416">capitalisme de catastrophe</a> (ou de désastre) appliqué par les paysans des rives du Rio Marañón, nous expliquerait </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Naomi_Klein" style="color: black;" target="_blank">Naomi Klein</a><span style="color: black;"> - , qui nous fait traverser la seule zone impraticable (mise à part par quelques fous) de la route. C’est donc sans encombres que nous sortons de l’Amazonie, à bord d’un taxi énergiquement conduit sur la nouvelle route, encore en travaux, qui relie les Andes au fleuve Marañón. </span><i style="color: black;"> « Surement un des couloirs de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/IIRSA" target="_blank">l’IIRSA </a>», </i><span style="color: black;">se dit-on … Le soir venu, Jaen nous accueille comme elle peut. C'est-à-dire pas très bien,</span> vu qu’elle n’est pas ce qu’on trouve de plus accueillant …</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5462781109141109425%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCNDXveuw-_3EtgE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">* <a href="http://www.aldeah.org/fr/carton-rouge/infrastructures-transport/iirsa">Pour en savoir plus sur l’IIRSA</a></div><div style="color: black;"><br />
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<div style="color: black;"><i>--</i></div><div class="separator" style="clear: both; color: black; text-align: center;"><i><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></i></div><div style="color: black;"><i>Kri kri</i></div><div style="color: black;"><i>Irkita</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-65794725320546704812010-05-10T10:00:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.947-07:0007-02-2010 : Huampami - capitale du district du Cenepa - et "comment on a raté l'apu"<i>(mise à jour le 10 mai 2010)</i><br />
<div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">9h00 du matin. Jour 4. Nous attendons toujours l’Apu des apus. Plus de nourriture. Plus de café. Plus de batterie. La pluie torrentielle de la nuit a provoqué des inondations. Notre cabane ancestrale située à une dizaine de mètres en hauteur et à une trentaine de mètres de distance du fleuve est maintenant au bord de l’eau. Le ru qui nous sépare de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/04-02-2010-perou-cenepa-1-odecofroc-et.html" target="_blank">la maison principale de l’ODECOFROC</a> et qu’on pouvait jadis traverser sur un rondin de bois est désormais une partie du fleuve, infranchissable, et il nous faut marcher une dizaine de minutes dans la boue et les herbes hautes pour rejoindre la cuisine. Ultime tentative radio. Toujours pas de réponse. <i>Il est temps d’y aller</i>. La femme du vice-président, l’autorité en l’absence du président (l’Apu des apus), insiste, elle aussi. Son bébé est malade et il n’y a plus rien à manger. Les arguments de sa femme finissent pas faire céder le vice-président : c’est décidé, nous partons pour la « grande ville », Huampami, là où il y a Internet, des restaurants, de la bière pour mes deux ivrognes de compagnons, mais surtout, là où il y a l’Apu des apus…</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><i>Oui, mais voilà</i>. La vie est parfois faite de mystères et de situations qu’il est difficile d’interpréter. L’Apu tant attendu que nous sommes en train de rejoindre, nous allons finalement le croiser … en cours de parcours, au milieu du fleuve que nous étions en train de remonter à sa rencontre, à vive allure à bord de <i>l’avioneta</i>, une embarcation aux allures et à la vitesse de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hors-bord" target="_blank">hors-bord</a>. <i>Et bien, bonne nouvelle, non ?</i> Pas vraiment. Etait-il de mauvaise humeur, était-ce le fait que le vice-président ait pris la décision de nous ramener à la capitale sans son accord, quoi qu’il en soit, nous n’avons eu droit qu’à un regard fatigué et à aucune parole. <i>Kri kri. </i>Pas très contente quand même de se faire traiter de la sorte après quatre jours d’attente. Alors, nous avons poursuivi notre chemin et n’avons pas eu droit à notre entretien avec lui. Plus tard, on nous expliquera que c’était, peut être, un choc culturel lié à une conception du temps différente. Soit. Pourtant, nous tentions depuis deux jours d’avoir une réponse de sa part et il avait été informé par la radio le matin même de notre venue. Probablement que le système de communication était défaillant …</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Moins d’une heure de trajet nous aura suffi pour rejoindre Huampami, une paisible petite bourgade, aux allures de grand village. Malheureusement pour nous, sans bière fraîche jusqu’au soir car les seules disponibles dans le frigo – plutôt tiède - d’une épicerie étaient à une voisine qui les avait rangées là pour les garder au frais, sans Internet, pour cause d’absence d’électricité et sans restaurant ouvert. Pour manger, nous nous contentons donc de chips et de pommes farineuses… <i>Aaaarg</i>, l’Amazonie, c’est bien, mais ça se mérite !</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Un peu plus tard, alors qu’on se balade dans le village et que nous sommes en train d’admirer l’iconographie « <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/New_Age"><i>new-age</i></a> » de la façade de l’église, je fais connaissance avec les animaux les plus prétentieux que j’ai eu à rencontrer, les dindes. Une dinde, c’est un animal incroyable, tout en ridicule, avec des morceaux de chair rouge pendant un peu partout, ça s’enfuit, puis ça revient pour vous poursuivre, par derrière, cela va de soit, dès que la distance est suffisamment grande. Les dindons, c’est sur, ça se croit dominer le monde. D’ailleurs, ne dit-on pas <a href="http://www.dinde.fr/histoire4.php" target="_blank">« être fier comme un dindon » ou se « pavaner comme une dinde »</a> ? Nous faisons aussi connaissance avec le fameux système de radio, une sorte de haut pilonne surmonté de hauts parleurs hygiaphones au travers desquelles des opératrices hurlent le nom de la personne qui a reçu un appel. Dur de ne pas l’entendre.</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Dans la soirée, lorsque le groupe électrogène du village est enfin allumé, tout s’arrange. Les premières bières fraîches qui coulent dans nos gosiers et nous rafraichissent les museaux, nous réconcilient avec la capitale du Cenepa. Nous faisons tourner le verre de bière avec quelques Awajuns, c’est ainsi qu’on fait ici, et discutons : « <i>Eux, ceux du gouvernement, ils disent que la forêt est vierge. Mensonges, la forêt, elle est pleine de gens. A nous, la forêt nous fait vivre. L’eau de la rivière nous sert à nous laver et à boire. C’est pour ça que nous ne voulons pas de la mine. Certes, nous aussi, nous polluons l’eau avec l’essence de nos peke-peke, mais nous n’avons pas le choix</i> ». Nous finissons même par trouver un endroit où manger une <i>délicieuse </i>omelette au thon (pour que je dise que quelque chose au poisson est bon, il faut vraiment que je sois morte de faim), à la lumière de nos éternelles lampes frontales, et terminons la soirée par des séances photo dans le noir avec les multiples enfants et petits enfants du patron du resto, candidat aux prochaines éléctions municipales. Les priorités selon lui ? « <i>Education bilingue, parce que savoir parler espagnol, c’est important, tout comme c’est important que enfants continue à parler la langue awajun ; meilleure couverture santé, car certaines communautés doivent marcher pendant six heures avant d’accéder au dispensaire de Huampami et il faut une journée de voyage en bateau et en taxi en plus pour accéder à un hopital ; Promotion d’une agriculture, organique, cela va de soit</i>. ». «<i>Et la mine ? » </i>Pour lui, comme pour tous les autres, la mine, c’est non, « <i>Ca n’apporte pas de travail et ça pollue. Ici, on vit tranquillement, personne ne vole, alors qu’en ville, il ne faut pas 10 minutes pour être agressé. Nous, tout ce que nous voulons, c’est continuer à manger nos produits de la forêt, naturels et sans chimie. Et qu’on nous laisse tranquilles</i> », - nous lance-t-il en guise de conclusion. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Repus et heureux, Internet ne fonctionnant toujours pas, et, face à l’impossibilité de travailler sur l’ordinateur à cause des bestioles piquantes attirées par la lumière de l’écran, nous nous mettons au lit. Un lit avec un matelas. Joie et ronflements<i> </i>! Demain matin, départ pour une longue journée multi-transports, qui, si tout se passe bien, devrait nous ramener jusqu’à <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/31-01-2010-jaen-cafe-pas-equitable.html" target="_blank">Jaen</a>.</div><br />
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456429654291029169%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCKuuqebU-OGCUg%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><i>Kri kri</i><br />
<i>Irkita</i>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-18812248264756436002010-05-07T20:00:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.950-07:0006-02-2010 : Cimetière amazonien et dysfonctionnement radio<div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><i>« Bonjour, des nouvelles de l’Apu des apus ? » « non, on va le contacter par radio pour lui dire que vous l’attendez, mais il ne devrait par tarder ». </i>Un des Apus nous a expliqué ces jours ci, en parlant du projet minier, que si le gouvernement veut discuter qu’il vienne, il n’y a pas d’urgence, « <i>nous avons tout le temps du monde</i> ». C’est certainement parce que l’Apu que nous attendons a aussi une conception du temps différente qu’il tarde tellement. Et le temps passe. Déjà le troisième jour sans nouvelles.</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Un peu plus tard : « <i>Alors, des nouvelles ? Le contact radio a-t-il fonctionné ?</i> » « <i>Oui, mais on n’arrive pas à le retrouver !</i> ». Aie, ça se complique. Et pourtant, normalement, il n’est pas très loin, à une heure d’embarcation rapide d'ici, à Huampami, la capitale du district du Cenepa, le centre le plus « urbanisé » du coin. Là bas, il parait même qu’il y a Internet. Plus de trois jours sans lire nos mails, Anna commence à montrer des signes de manque et Jérémy espère que personne ne panique en Europe, parce que c’est la première fois que ça nous arrive de ne pas donner de nouvelles pendant aussi longtemps. Et nous n'avons plus de batterie sur nos ordinateurs ... Alors, pour patienter, nous acceptons l’invitation de nos colocataires de chambrées arrivés la nuit dernière et partons visiter un cimetière amazonien. Un cimetière amazonien, c'est un cimetière avec des croix, comme les cimetières chrétiens, sauf que les Awajuns ne sont pas chrétiens. « <i>La croix, c'est juste pour marquer l'emplacement </i>». C'est peut-être juste mon imagination, mais je trouve qu'il y règne une sacrée ambiance, d'autant plus quand je pense que les Awajuns sont l’un des peuples de la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Jivaros" target="_blank">nation Jivaro</a> (appelée ainsi par les Espagnols), célèbre pour ses techniques de <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Tzantza" target="_blank">réduction de tête</a>*… Heureusement, seule une rafale de moucherons vampires furtive et profitant de notre naïveté, « en plein jour, y a pas de moustiques », nous arrachera quelques centimètres de peau. Ces derniers sont les pires des insectes urticants de la forêt. Insidieusement, ils signent leur forfait d’un petit point rouge-sang à l’apparence insignifiant et qui ne gratte pas … dans un premier temps … mais qui se révèle bien pire qu’un bouton de moustique lorsqu’il s’active quelques heures après. La piqure disparait et réapparait aléatoirement pendant quelques jours et possède la faculté de se répliquer d’elle-même lorsqu’on la gratte, comme une sorte de contagion. Et elle gratte si fort que même la plus farouche des volontés ne résistera pas à l’envie. Si le mot existait, on dirait que les piqures de ces moucherons « s’expandent ». L’horreur. Ce qui explique l’état des mollets, leur pièce de viande préférée, particulièrement croutés des occidentaux rentrant d’un séjour en Amazonie.</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Mais déjà, voici le soir. Une tortilla de légumes finit nos provisions et nous n’avons toujours pas de nouvelles de l’Apu des apus. C’est décidé, demain matin, si la radio reste muette, nous irons le rejoindre.</div><br />
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456429231046417761%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCLicg5Ptv5iGlQE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="MsoNormal" style="color: black;"><b>*</b> <a href="http://www.dinosoria.com/jivaros.htm" target="_blank">un autre lien pour montrer qu’en 2010, on dit encore énormément de bêtises sur les indigènes, affligeant.</a></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-47278810512575794732010-05-07T10:59:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.952-07:0005-02-2010 : Pérou - Cenepa , Jour de sortie<div><b><u>1 - L'atelier de céramique</u></b></div><div><i>… grat</i></div><div><i>… … aie grat </i></div><div><i>…. …. … aie grat grat</i></div><div style="color: black; text-align: justify;">Ouf, le matin, enfin. La nuit fut rude. Ici, entre les moucherons vampires et les moustiques de moustiques, c'est-à-dire des moustiques qui piquent les moustiques qui vous ont piqué, on en veut à votre sang. Dur dur, être un mammifère dans ces parages. J’exagère à peine. Certaines de ces piqures vont rester scotchées aux jambes d’Anna pendant quasiment un mois. Incroyable, mais vrai, il paraît que quand on les gratte, elles s’étendent… C’est la spécialité d’un moucheron local. Sans parler du confort du lit traditionnel awajun, qui a obligé Jérémy à se lever de temps à autre pour faire passer les crampes dans le dos. N’est pas Awajun qui veut ! Pas grave. Heureux d’avoir franchis sains et saufs cette épreuve, nous sommes récompensés par un petit déjeuner yucas-bananes, qu’on accompagne de notre trésor : ananas et café de San Ignacio (merci). On est prêts pour partir parcourir une partie du district du Cenepa. Au programme, atelier de céramique, plantations de cacao et visite d’un projet de pisciculture. C’est parti. </div><br />
<div style="color: black; text-align: justify;">La descente jusqu’à notre première étape se fait silencieusement, si on fait abstraction du peke-peke, aux « peke peke » particulièrement bruyants. Les longues conversations seront pour plus tard, il est encore tôt. A l’horizon, la brume matinale finit de se dissiper dans la mer de vert alors que nous arrivons à destination. Après avoir eu une conversation énergique avec l’Apu de la communauté (que nous venions saluer comme il se doit), pendant laquelle la référence au « <a href="http://www.dicoperso.com/term/adaeaea5acada5,,xhtml">chien du jardinier</a> » nous a encore été rappelée (décidément), nous visitons l’atelier de céramique du village. Celui-ci nous est présenté comme un projet qui devrait permettre de générer des revenus supplémentaires pour la communauté, notamment pour les femmes. Une activité traditionnelle transformée (ou qu’on essayer de transformer, plutôt) en activité commerciale. Les assiettes que les femmes façonnent à la main sont ensuite vendues 5 nouveaux soles l’unité, soit presque 2 dollars. On nous explique que la prochaine étape serait de s’équiper d’un moulin à poterie pour leur permettre d’augmenter la production et de moins se fatiguer. <b><u>Si vous êtes bricoleur et que vous souhaitez passer un moment dans le Cenepa, contactez-moi en laissant un commentaire</u></b>. On sait jamais…</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456425248023850241%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCKXApr6go8CV6wE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div style="text-align: justify;"><b><u>2- « <i>Afrodita ou les excréments diables </i>»</u></b><span style="color: #1f497d; font-size: 11pt;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/nZNit5wn3aBCKB23eSb6t89qVl31UtKE7ZTMNkkqNyI?feat=embedwebsite" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img height="219" src="http://lh5.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S9-X0n7T4BI/AAAAAAAAD_g/3sbrDU-W2B8/s320/12.jpg" width="320" /></a>Alors que nous nous dirigeons vers notre deuxième étape, les langues se réveillent et nous en apprenons un peu plus sur Aphrodite. <i><a href="http://noticiasmineras.mining.com/?s=afrodita" target="_blank">Afrodita</a></i>, en plus d’être la déesse de l’amour, est aussi le nom donné à un projet minier se situant aux sources du Rio Cenepa. Anciennement nommé Dorato, <span style="color: #1f497d;">ce projet est mené par </span>l’entreprise <span style="color: #1f497d;">du même nom ayant son siège au Canada</span> (comme <span style="color: #1f497d;">plus de 60</span>% des entreprises minières<span style="color: #1f497d;"> au monde</span>, en raison de la grande souplesse de la législation dans ce domaine dans le <i><a href="http://www.ecosociete.org/t117.php">pays des caribous</a><span style="color: #1f497d;"> </span></i>, la Dorato est c<span style="color: #1f497d;">otée </span>à la bourse de Toronto<span style="color: #1f497d;">)</span>.<span style="color: #1f497d;"></span></div><br />
<div style="text-align: justify;">En 2009, <span style="color: #1f497d;">le M</span>inistère de<span style="color: #1f497d;"> l’</span>énergie et des mines péruvien<span style="color: #1f497d;"> octroie à </span>l’entreprise le droit d’exploration <span style="color: #1f497d;">sur </span>quasiment 90 000 hectares, tous situés dans le parc <a href="http://cdc.lamolina.edu.pe/Noticias/Noticias/noticia25.htm" target="_blank">Nacional Ichigkat Muja-Cordillera del Cóndor</a>, un lieu d’une importance primordiale en termes de régulation hydrique (<a href="http://es.wikipedia.org/wiki/P%C3%A1ramo_%28ecosistema%29" target="_blank">zones de Paramo</a>) et crée, en partie, <span style="color: #1f497d;">« </span>pour <i><a href="http://cdc.lamolina.edu.pe/Noticias/Noticias/noticia25.htm" target="_blank">garantir aux communautés indigènes <span style="color: #1f497d;">[..l’accès à] </span>leurs aliments et autre<span style="color: #1f497d;">s</span> produits <span style="color: #1f497d;">qui peuvent être également utilisés </span>à des fins commerciales <span style="color: #1f497d;">tant que ceci ne mette </span>pas en danger la conservation de la diversité biologique</a><span style="color: #1f497d;"> ». </span></i>Mais peu importe<span style="color: #1f497d;"> :</span> malgré l’absurdité du projet en terme<span style="color: #1f497d;">s</span> d’impact<span style="color: #1f497d;">s pour l’</span>environnement, malgré ses contradictions évidentes avec des décrets datant de 2007, malgré le fait <span style="color: #1f497d;">que l’extraction du minerai </span>à ciel ouvert polluera fortement et immanquablement aux métaux lourds le rio Cenepa, les affaires sont les affaires. Pour autant, pourquoi attendre décembre 2009 pour prévenir les habitants des rives du cours d’eau de l’existence du projet alors que, comme on peut le constater sur <a href="http://www.doratoresources.com/">le site de la Dorato</a><span style="color: #1f497d;"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span></span>, la phase d’exploration a débuté dès 2008<span style="color: #1f497d;"> ?</span> Il faut dire aussi que le site<span style="color: #1f497d;"> de la future mine</span> éta<span style="color: #1f497d;">it apparemment </span>connu depuis l’époque pré-colombienne <span style="color: #1f497d;">comme </span>recel<span style="color: #1f497d;">ant </span>de grandes quantité<span style="color: #1f497d;">s</span> d’or ( <a href="http://www.doratoresources.com/s/CordilleraDelCondor.asp" target="_blank">jusqu’à 132.2 g/t</a>). De quoi attiser les envies.</div><div style="text-align: justify;">Comment cela se fait-il que personne ne s’en soit rendu compte avant ? Simplement<span style="color: #1f497d;">,</span> parce que la zone en question est très difficile d’accès, militarisée depuis la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_du_Cenepa">guerre du Cenepa</a> entre le Pérou et l’Equateur. Mise à part à pied ou en hélicoptère, il n’est pas possible d’y accéder à partir du Pérou. Et encore, cela n’est réalisable à pied qu’après de nombreux jours de marche et pour ceux qui connaissent le chemin. En revanche, si l’on y accède à partir de l’Equateur, c’est beaucoup plus simple. Il suffit de posséder une petite concession à la frontière. <a href="http://www.doratoresources.com/i/front2009/front_map.jpg">Et c’est exactement le cas</a> ! Subtile, non </div><div style="text-align: justify;"><table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td></td></tr>
<tr><td style="font-family: arial,sans-serif; font-size: 11px; text-align: right;"></td></tr>
</tbody></table></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/qt97sRHCxxEJf3UL9Vsw6lZxfETRlw_P_OqOYOkrfAc?feat=embedwebsite" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://lh4.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S1t19Qbb8uI/AAAAAAAACG0/HJasWv60lnI/s400/P1050927.JPG" /></a></div><div style="text-align: justify;"><table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td></td></tr>
<tr align="center" style="background-color: #76a5af;"><td style="font-family: arial,sans-serif; font-size: 11px;"><b>Exemple d'exploitation de mine à ciel ouvert (<a href="http://aldeah.org/fr/images-cerro-pasco-ville-trouee">Cerro de Pasco, Pérou</a>)</b></td></tr>
</tbody></table>Alors, les <span style="color: #1f497d;">A</span>wajuns ne sont pas content<span style="color: #1f497d;">s</span>. Déjà parce que <span style="color: #1f497d;">le projet </span>va générer une forte pollution dont ils vont être les premières victimes. Ensuite parce que le projet se fait sur leur territoire, sans leur consentement. Et ces indigènes, qui, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Aguaruna#History" target="_blank">selon les dires même de ceux ayant subit leurs foudres avaient déjà résisté à l’envahisseur inca et mis en déroute les <span style="color: #1f497d;">E</span>spagnols</a>, n’aiment pas qu’on débarque chez eux sans leur autorisation. De plus, ils considèrent <span style="color: #1f497d;">l’octroi du permis minier </span>comme une trahison de<span style="color: #1f497d;"> la part de</span> l’Etat péruvien à leur égard. En effet, <span style="color: #1f497d;">il existait </span>un accord tacite entre les indigènes et Lima, portant sur la surveillance de ce territoire stratégique <span style="color: #1f497d;">situé </span>à la frontière avec le petit pays voisin (avec qui <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Conflits_frontaliers_entre_le_P%C3%A9rou_et_l%27%C3%89quateur">les relations n’ont pas toujours été des plus courtoises</a>). En échange de cela et de leur participation <span style="color: #1f497d;">(en tant que combattants) au </span>dernier conflit<span style="color: #1f497d;"> armé</span> , l<span style="color: #1f497d;">e contrôle de </span>leur territoire leur <span style="color: #1f497d;">avait </span>été assuré… Mais les temps changent, « <i>business is business</i> », et<span style="color: #1f497d;">,</span> aujourd’hui<span style="color: #1f497d;">,</span> les <span style="color: #1f497d;">A</span>wajuns ont un nouvel ennemi : l’Etat péruvien. Autant dire que la situation est complexe. Alors, ils font ce qu’ils peuvent pour lutter contre. Au niveau légal, <span style="color: #1f497d;">une action en justice</span> semblait avoir réussi à suspendre l’activité d’exploration. En apparence seulement<span style="color: #1f497d;">,</span> parce qu<span style="color: #1f497d;">e, </span><a href="http://www.larepublica.pe/archive/all/larepublica/20100306/5/node/253696/todos/15" target="_blank">aux dernières nouvelles<span style="color: #1f497d;">,</span> l<span style="color: #1f497d;">’entreprise minière</span> explore toujours la <span style="color: #1f497d;">C</span>ordilliera del <span style="color: #1f497d;">C</span>ondor</a>, bien décidé<span style="color: #1f497d;">e</span> à faire <span style="color: #1f497d;">fructifier </span>son investissement. Reste l’humour et la presse pour que tout le monde sache ce qui se passe<span style="color: #1f497d;">. P</span>ar exemple, le cour<span style="color: #1f497d;">t</span> article de Roger Ru<span style="color: #1f497d;">m</span>rrill (que nous avons rencontré à Lima<span style="color: #1f497d;">)</span> intitulé « <a href="http://blog.pucp.edu.pe/item/84877" target="_blank">Aphrodite et les excréments du diable</a> »<br />
<table style="width: auto;"><div style="text-align: justify;"><b><u>3 - Dans le cacao, tout est bon</u></b><span style="color: #1f497d;"> </span></div><div style="text-align: justify;"></div><div style="color: black; text-align: justify;">Vous devez vous dire que la conversation est sacrément longue et qu’à ce rythme là soit le <i>peke peke</i> n’a plus d’essence, soit, à force de parler, nous avons dépassé notre deuxième destination, la <i>chacra</i> (le champ) de cacao du fils de l’Apu de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/04-02-2010-perou-cenepa-1-odecofroc-et.html">Mamayeque</a>. En fait, nous aurions voulu apprendre tous ces détails de la bouche de <i>l’Apu des apus</i> car c’est lui qui en sait le plus. Malheureusement, et <i>à ce moment là nous ne le savons pas encore</i>, nous allons l’attendre pendant 4 jours … en vain. Mais chut. </div><div style="color: black; text-align: justify;"></div><div style="color: black; text-align: justify;">Nous voici donc débarqués en plein champ de cacaotiers. Un cacaotier, c’est un bel arbre, fragile - nous explique-t-on -, dont la fleur se transforme peu à peu en un sorte de petit piment rouge, la cabosse. Celle-ci, en grandissant, se patine d’une peau à l’allure reptilienne, brillante et cabossée (forcément), aux teintes bordeaux striées de noir.<span style="background-color: white;"> </span><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%;">Puis, en murissant, le fruit s’éclaircit.</span></div><div style="color: black; text-align: justify;"><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: rgb(255, 255, 255) none repeat scroll 0% 0%;"> </span><span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background: yellow none repeat scroll 0% 0%;"></span> </div><div style="color: black; text-align: justify;">D’un coup de machette habile, on nous ouvre un fruit, et la visite se poursuit. A l’intérieur, une pulpe blanche au gout délicieusement acidulé et sucré, qu’on connaissait déjà depuis <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/05/04-02-2010-perou-cenepa-1-odecofroc-et.html">Mamayeque</a> entoure le trésor qui deviendra plus tard du chocolat : l’amande. Alors que nous sommes tous affairés à sucer les amandes pour les débarrasser de leur pulpe, arasant travail, je me pose la question de savoir dans quelle mesure, les enzymes et les sucs gastriques de celui ou celle qui a sucé les amandes ayant servi à confectionner le chocolat que l’on mange en Europe participent à sa qualité ? Parce qu’il faut le savoir : lorsqu’on mange du chocolat, y a de fortes chances pour que, quelque part, les amandes aient été sucées par quelqu’un, car, avant leur mise au séchoir, on enlève la chair du fruit, et quoi de plus logique que de s’en régaler ? Du moins, c’est ce qu’on a fait, et les amandes que nous récupérons serviront, une fois séchées par le soleil, à créer <a href="http://www.google.com/images?um=1&hl=fr&client=firefox-a&rls=org.mozilla:fr:official&tbs=isch:1&q=chocolat&revid=2143991739&ei=ge3iS9C8FcWclgfx59mhAg&sa=X&oi=revisions_inline&resnum=0&ct=broad-revision&cd=1" target="_blank">l’un des multiples délices issus du cacao</a>. De couleur pourpre (ça dépend des variétés), la graine du cacaotier grillée a – enfin ! - le gout…je vous le donne en mille…du chocolat sans sucre ! Miam. Les amandes séchées sont ensuite vendues à des grossistes. Cela dit, comme pour le reste d’ailleurs, on n’a pas l’impression que qui que ce soit cherche à faire fortune ici. Cette activité, comme les précédentes et comme les suivantes, semble plus être une occupation qu’une manière de gagner de l’argent. Mais bon, une chose et sûre : contrairement au cochon, dans le cacao, je peux l’affirmer, tout est (vraiment) bon.</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456425397545102241%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCIrLgeKKt8yvKw%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed>
<div style="text-align: justify;"><b><u>4- Tutino, ou « <i>on mange encore … </i>»</u></b></div><div style="text-align: justify;"><span style="color: #1f497d; font-size: 11pt;"> </span></div><div style="background-color: white; color: black; text-align: justify;">Après avoir terminé le tour du champ et nous être gavés (littéralement) de tout ce qui s’y trouve (cacao, mais aussi guabas, canne à sucre, chonta…), nous embarquons pour notre dernière étape, Tutino, une autre communauté. Révérences (distinguées et suantes car il fait très chaud) à l’Apu pour qu’il sache ce qu’on vient faire sur son territoire, puis nous voici en route pour les piscines d’élevage de poisson. On passe saluer « madame » de notre guide, qui nous met à table. C’est reparti. Incroyable, le sens de l’hospitalité des Awajuns. On nous explique que c’est ainsi que cela fonctionne. Lorsqu’un invité rentre chez soi, on lui sort le couvert. Cela s’expliquerait aussi par le fait que dans les mythes awajuns, il arrive malheur à ceux qui ont manqué d’hospitalité. </div><div style="background-color: white; color: black; text-align: justify;">Au menu : yuca - évidement, c’est un peu comme le pain en France -, poisson et œufs, accompagnés du jus d’un fruit, <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">dont j’ai oublié le nom</span>, fermenté. Ce n’est pas comme ça qu’on va maigrir. Un peu <span style="-moz-background-clip: border; -moz-background-inline-policy: continuous; -moz-background-origin: padding; background-attachment: scroll; background-image: none; background-position: 0% 0%; background-repeat: repeat;">groguis</span> par la digestion, nous contemplons les poissons de l’élevage se nourrir de larves de fourmis et faire des bulles. L’expérience à l’air de bien fonctionner et l’activité vaut le coup, à ce que nous explique le souriant propriétaire de la piscine. Voilà un exemple à suivre. Deux ou trois fruits (aux allures et aux couleurs plus exotiques les unes que les autres) plus loin, et nous voilà de nouveau à bord du peke peke.
<embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456428073046174673%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCM_v0omctpTjTg%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed>
<div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><b><u>5- Werner Herzog et les Awajuns</u></b></div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"> <span style="font-size: 11pt;"> </span></div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Sur le chemin du retour, la confiance s’étant construite au fur et à mesure de la journée et des mastications, la conversation va bon train. « <i>Qu’est ce qu’il vous manque le plus ici ?</i> ». « <i>Formation et santé, pour que les jeunes ne s’en aillent pas</i> ». « <i>Si vous aviez tout l’argent du monde, qu’en feriez-vous ? Une route ?</i> » « <i>Une route !?</i> » Perplexité. « <i>Non, l’agriculture, pour manger et pour</i> <i>vendre les excédents</i> ». C’est clair : ce qui compte, pour eux, c’est être en bonne santé, avoir une bonne éducation et manger ! Pourquoi demander plus ?</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://hardnewsinc.blogs.com/my_weblog/images/fitzcarraldo.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="400" src="http://hardnewsinc.blogs.com/my_weblog/images/fitzcarraldo.gif" width="287" /></a></div><span style="color: black;">La mine, c’est « </span><i style="color: black;">non merci</i><span style="color: black;"> », et quand les Awajuns disent « </span><i style="color: black;">non</i><span style="color: black;"> », c’est « </span><i style="color: black;">non</i><span style="color: black;"> ». Avertissement à ceux qui tentent de leur imposer quelque chose. Je vais vous donner un exemple. Vous connaissez peut-être le film </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fitzcarraldo" style="color: black;" target="_blank">Fitzcarraldo de Werner Herzog</a> Dans le film,<span style="color: black;">, un ovni cinématographique réalisé à la fin des années 70 du siècle dernier ? en partie basé sur l’histoire vraie du </span><i style="color: black;"><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fi%C3%A8vre_du_caoutchouc#Les_seringueiros" target="_blank">seringueiro</a></i><span style="color: black;"> </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fi%C3%A8vre_du_caoutchouc#Isthme_de_Fitzcarrald" style="color: black;" target="_blank">Carlos Fermín Fitzcarrald</a><span style="color: black;">, Fitzcarraldo est un</span> mélomane fou qui souhaite construire un opéra à <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Iquitos" style="color: black;" target="_blank">Iquitos</a><span style="color: black;">, en plein cœur de l’Amazonie péruvienne. Afin de réaliser son rêve, il décide de faire fortune dans le </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fi%C3%A8vre_du_caoutchouc#Caoutchouc_:_des_gains_assur.C3.A9s" style="color: black;" target="_blank">très lucratif</a><span style="color: black;"> (et </span><a href="http://www.carishina.com/webnewarticles/putumayo.html" style="color: black;" target="_blank">scandaleux</a><span style="color: black;">) commerce du caoutchouc. Il devient propriétaire d’une concession difficile d’accès en raison de </span><a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/04-02-2010-du-rio-maranon-au-rio-cenepa.html" style="color: black;" target="_blank">pongos infranchissable</a><span style="color: black;">s sur le cours d’eau permettant d’y arriver. Comment faire ? En regardant une carte, il trouve une solution « géniale » : il existe un endroit où la rivière de la concession touche quasiment une autre rivière, seule une petite colline les sépare. L’idée est donc de construire un « système » permettant de faire franchir au bateau cet obstacle naturel… en utilisant « la main d’œuvre » (gratuite bien entendue) des indigènes. Farfelu ? Surement, mais c’est pourtant ce qui va se faire, et sans trucage, dans le film. Le spectacle auquel on assiste en visionnant ces scènes semble d’une autre époque : un blond aux yeux bleus exploite un peuple indigène avec l’aide des contremaitres métisses pour détruire la forêt amazonienne afin de faire franchir une colline à un bateau ! Rien que ça. </span><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Fitzcarraldo#Autour_du_film" style="color: black;" target="_blank"><span style="text-decoration: none;">Ces </span>scènes ont été réalisées sans effets spéciaux et la forêt a été bel et bien détruite</a><span style="color: black;"> (et, certainement, les indigènes exploités). Mais bien plus que la fiction, c’est l’histoire de ce film au </span><a href="http://www.arte.tv/fr/tracks/2467620,CmC=2467038.html" style="color: black;" target="_blank">tournage « apocalptique »</a> l’occasion.<span style="color: black;"> qui est une épopée en soit: au début, Werner Herzog avait pensé tourner ces séquences entre le rio Cenepa et le rio Marañón, dans la boca del Cenepa, en plein territoire Awajun. L’arrivée de la « Wildlife Film » company en 1979 a généré une véritable lutte « socio-environnementale ». Raser la forêt et utiliser les indigènes comme figurants ? Evidement, c’était sans compter sur le mauvais caractère de ces indigènes-là, qui n’ont pas voulu devenir stars du cinéma à leur insu. Faut dire qu’il était aussi question de déloger une communauté à Les Awajuns ne se sont, bien entendu, pas laissés faire. L’Apu de Mamayeque qui nous avait si aimablement proposé deux hectares de terre et qui, à l’époque, faisait partie du Conseil Aguaruna y Huambisa qui avait orchestré la résistance, nous a raconté, la veille, comment les Apus du Cenepa avaient entrepris un premier (et épique) voyage à Lima pour y rencontrer le ministre de l’agriculture, comment, enfin, ils avaient délogé les travailleurs de la compagnie en les ficelant dans leurs bateaux avec tout leur matériel et en incendiant leurs habitations. L’ensemble de cette épopée est retracé par Éric Sabourin dans « </span><a href="http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jsa_0037-9174_1980_num_67_1_3108" style="color: black;" target="_blank">l’affaire Herzog </a><span style="color: black;">». Les efforts des Awajuns ont payé. Le film s’est fait, certes, mais pas en territoire Aguaruna.</span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><b><u>6- Retour au nid</u></b></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="color: black;">Retour au nid, terminus de cette journée, agréable et bien sucrée, exactement comme je les aime. Les papilles encore pleines de saveurs, les yeux remplis de couleurs, épanouie, je ne tarde pas à m’endormir pour une petite sieste (probablement) bien méritée. Lorsque je me réveille, il faut nuit et Jérémy est au fourneau. Apparemment décidé à nous sortir du « tout féculent » en bouleversant le régime unique « yuca » et « banane verte » bouillis, il s’escrime autour du foyer et nous prépare une poilée amazonienne avec les ingrédients du bord, sous les commentaires hilares et incompréhensibles (nous ne parlons pas Awajun) de nos compagnons. Apparemment, la « comida francesa » les fait beaucoup rire. Mais le silence revient lorsqu’il s’agit de passer à table. On n’en est pas sur, mais ils ont l’air d’apprécier. </span></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/4WD403F11vdgRruxYZptpcF1WMTe3Jtn9KDGJTPhDjE?feat=embedwebsite" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img src="http://lh3.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S7kheO1J2ZI/AAAAAAAADHY/h9ePgzj8Ox8/s400/P1070217.JPG" /></a> </div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;"></div><div class="MsoNormal" style="text-align: justify;">Nous finissons ce chouette repas, il suffit de peu parfois, autour d’une conversation linguistique et échangeons vocabulaire français contre vocabulaire awajun. Ma pauvre mémoire n’aura réussi qu’à préserver la traduction de « merci » à l’aide d’un<span style="color: #1f497d;">e astuce</span> mnémotechnique dont je vous laisse devenir la subtilité. En awajun, pour dire merci<span style="color: #1f497d;"> beaucoup</span>, on dit<span style="color: #1f497d;"> (écrit phonétiquement)</span> « s<span style="color: #1f497d;">i</span>k<span style="color: #1f497d;">wachat</span>» … Un grand Sik<span style="color: #1f497d;">w</span>acha<span style="color: #1f497d;">t</span> à tous <span style="color: #1f497d;">donc </span>pour cette journée, tartinage d’anti moustique et d’anti moustique de moustique, prière à mes sœurs <a href="http://www.aujardin.info/fiches/chauve-souris.php" target="_blank">les chauves souris</a> et direction le lit ancestral(<span style="color: #1f497d;">e</span>ment dur) … Tiens, des colocataires … qui dorment. Les présentations se feront donc en compagnie de l’Apu des apus, qui<span style="color: #1f497d;">,</span> comme prévu<span style="color: #1f497d;">,</span> n’est pas encore arrivé, mais qui, nous dit-on, devrait arriver tôt demain matin. Chouette !</div></table><table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div></td></tr>
<tr><td style="font-family: arial,sans-serif; font-size: 11px; text-align: right;"></td></tr>
</tbody></table><div style="background-color: white; color: black; text-align: justify;"></div><div style="background-color: white; color: black; text-align: justify;"><u>Notes :</u> <span style="color: #1f497d;"><span style="color: black;">* On trouve les deux noms, Aguaruna ou Awajun et Huambisa ou Wampis.</span></span></div>** <a href="http://hardnewsinc.blogs.com/my_weblog">Source de l'image de Fitzcarroldo</a><br />
<br />
-- <i><img src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" style="max-width: 800px;" />Kri kri Irkita </i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-49400591531740607752010-05-06T17:54:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.954-07:0004-02-2010 : Pérou, Cenepa (1), Odecofroc et Mamayeque<div style="text-align: justify;">1 - <b>L’Amazonie, les rives du rio Cenepa, chez les Awajuns : nous y sommes.</b><br />
<br />
<div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Chose promise, il y fait chaud et humide, très humide. C’est rare pour une souris, mais j’en transpire même. Nous venons de retoucher terre après quelques 4h de traversée sur l’une des embarcations de l’<a href="http://odecofroc.blogspot.com/">ODECOFROC</a>, l’organisation Awajun du district du Cenepa et membre de l’<a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/29-01-2010-bagua-3-reunion-seconde.html">ORPIAN</a>. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Nous arrivons au siège de l’organisation. Concrètement, il s’agit d’un lopin de terre, au milieu duquel trône une grande bâtisse, qui, malgré son côté brinquebalant, possède une certaine allure, genre « manoir hanté de la jungle ». A l’intérieur, pourtant, pas de fantômes, si ce n’est ceux dessinés sur un poster censé représenter la cosmovision awajun et dont l’iconographie composite surprend un peu : un peu chrétienne, un peu animiste, une pincée de bouddhisme et l’étoile communiste. Enfin, c’est ce que voit un « non-initié ». Chose exceptionnelle, peut-être unique dans le district, la construction possède deux étages dont l’ascension peut prendre, parfois, un côté épique, lorsque, prenant appui au milieu des escaliers sur une marche complètement vermoulue, on s’aperçoit que la suivante n’existe pas et qu’il va falloir s’élancer ainsi jusqu’à la suivante-suivante. Heureusement, que je ne pèse pas lourd… </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Au rez-de-chaussée de la bâtisse, c'est-à-dire au premier étage pour l'Amérique latine, on trouve les chambres des employés, avec des portes posées au sol (je ne sais pas pourquoi des portes, mais ce sont bien des portes) recouvertes de literie pour faire office de lit. Au seconde étage (l’équivalent de notre premier), il y a le bureau de l’organisation, avec un ordinateur et une imprimante, alimentés par un groupe électrogène lorsque celui-ci fonctionne, c'est à dire très rarement, et, enfin, le plus important, dans un coin, le centre radio, qui permet de communiquer avec toutes les communautés des environs équipées du même système de transmission radio. Sur le reste du terrain, à proximité du "manoir", on trouve la salle de réunion des apus, une construction circulaire, dont le sol à failli être notre chambre, un peu plus loin, deux habitations jumelles, l’une en ruine et l’autre en construction : l’ancienne et la nouvelle demeure de l’un des employés. Proche du ruisseau-salle-de-bain, on accède à la maison de l’énigmatique « programme des femmes » dont on ne nous expliquera jamais le contenu. Enfin, beaucoup plus excentrée, séparée du reste par un ru épisodique (dont le niveau monte considérablement quand il pleut), franchissable par un rondin de bois (quand il ne pleut pas), notre palais : l’école ancestrale [LIEN]. Construite dans le cadre d’un programme de soutien à la récupération de la culture awajun et financée par le National Native Addictions Partnership Foundation Inc. (avec des fonds de<a href="http://acdi-cida.gc.ca/CIDAWEB/cpo.nsf/vWebWBSFr/9F8BBB8FC8E98EB5852574BF003702F7" target="_blank">l’agence canadienne de développement international</a>), elle sera notre demeure pendant 4 jours. L’ensemble, enfin, est complété par quelques m² dédiés à la culture de la yuca et d’autres aliments de base, de deux cabanes-toilettes-maison-des-<wbr></wbr>araignées-géantes, et de la rivière-salle-de-bain.</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;"><br />
</div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Environ une dizaine d’employés de l’organisation, enfants compris, seront nos compagnons pendant notre séjour ici. Tout comme des dizaines de poulets et de coqs, proliférants, dont l’arrogance et l’insolence prouvent qu’elles et qu’ils croient être en territoire conquis (« croient», façon de parler, évidement). Chose insolite, ces poules là ne font pas d’œufs, nous a-t-on expliqué. Sincèrement, nous n’avons toujours pas compris pourquoi. Il faut dire que nous ne sommes pas non plus spécialistes dans ce domaine. Autre chose curieuse, on ne les mange pas, parce qu’elles/ils font parti du mystérieux « programme des femmes ». A côté des humains et des gallinacés, il y aussi les araignées. Elles me donnent la chair de poule, façon de parler, bien entendu. Elles sont presque aussi grosses que moi ou que les blattes qu’elles chassent la nuit. Des blattes aussi grandes qu’une souris, elles aussi, imaginez l’ambiance. J’ai même fini par comprendre à quoi servaient les poules : elles mangent aussi les blattes ! D’ailleurs, elles mangent tout, y compris tout ce que quelqu’un a le malheur de laisser trainer dans le coin cuisine. Brrr, heureusement que mon nouveau look 2.0 est là pour me défendre ou, au moins, me faire passer inaperçue. Vive le 2.0 ! <br />
<table style="width: auto;"><tbody>
<tr><td><a href="http://picasaweb.google.fr/lh/photo/D4WvWYgpAJf1KsynV4JhBho-LXRmVi4T7Ss_JTwbHf0?feat=embedwebsite"><img src="http://lh5.ggpht.com/_iUH415WnDRo/S-NjLqT7lgI/AAAAAAAAEAQ/i3K7w3LSxug/s800/Irkita_Mouse.JPG" /></a></td></tr>
<tr align="center"><td style="font-family: arial,sans-serif; font-size: 11px;"><br />
<a href="http://picasaweb.google.fr/Viaje.Irkita/Blog_Irkita?authkey=Gv1sRgCKLo2f-Jo_K0pQE&feat=embedwebsite"></a></td></tr>
</tbody></table></div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">L’ensemble, entouré d’une végétation dense, luxuriante, et verte – évidement - me fait un peu penser à une ile ... sur laquelle nous serions échouée, et où, bon gré mal gré, nous allons séjourner pendant quasiment quatre jours, avec, de temps à autre, une sortie en cette mer de vert. </div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456424393688485681%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCOjc0teA8eChFQ%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
<br />
<b>2 - Le Cenepa : Mamayeque, premier apu, première communauté.</b><br />
<br />
A notre arrivée, notre ami Apu des apus (c’est-à-dire président de l’organisation indigène du district) nous explique que nous n’allons pas pouvoir assister à la réunion qui se tiendra le lendemain matin dans la capitale du district et où on parlera du projet minier. Dommage, on était bien intéressé d’en apprendre plus… Mais on accepte l’interdiction. La raison en est simple : « une personne du Ministère de l’environnement sera présente et on ne veut pas donner au gouvernement les raisons de spéculer sur la présence des étrangers et la manipulation de notre lutte par des ONG ». Il faut dire que pour arriver jusqu’au Cenepa il faut avoir une autorisation des organisations indigènes. Pour notre part, on nous en a donné une à l’AIDESEP : un beau papier signé par la présidente qui nous sert beaucoup. L’Apu nous promet, à son retour, de nous expliquer tout ce qu’on veut savoir sur le projet minier. A quand donc son retour ? « Je vous rejoins dès que la réunion est terminée. ». Elle a lieu le lendemain, donc probablement le surlendemain, interprète-t-on. « En m’attendant, si vous êtes d’accord pour payer l’essence, vous pouvez visiter les alentours ». Bonne idée, on n’a pas pris beaucoup d’argent, mais on ne va pas non plus faire des centaines de kilomètres. Après nous nous êtes installés dans l’école ancestrale, nous demandons à nos compagnons de gîte si nous pouvons visiter le village voisin tout proche. Ils insistent pour nous accompagner. Nous voici partis pour une petite marche à travers la forêt. Youpi, un peu d’aventure et surtout du mouvement! Alors que nous ne marchons que depuis 5 minutes, une embarcation faisant un terrible raffut se rapproche de nous : un peque peque (ou « peke peke »). A entendre le bruit hoquetant de son moteur, on comprend pourquoi on l’appelle ainsi. En moins de temps qu’il faut pour le dire, nous voici à son bord en direction du village de Mamayeque. On reconnait bien le côté péruvien des Awajuns. Ici, comme en ville, comme sur la Côte, on ne marche pas…</div><br />
<div style="text-align: justify;">Mamayeque est un mignon village composé de maisons traditionnelles en bambou, aux toits en feuilles de palmier. Les rues y sont propres, les enfants y chahutent gaiement et les cochons s’engraissent paisiblement. A notre arrivée, la première chose que nous faisons (et qui, comme on le comprend vite, est la règle ici) est d’aller saluer l’apu du village. Notre premier apu. L’intérieur d’une maison awajun est plutôt dépouillé : un lit de bois et/ou de tiges de bambou en guise de matelas, le même que dans note « hôtel » de l’Odecofroc ; une table et des bancs pour manger et un coin cuisine composé de trois rondins de bois positionnés en triangle au milieu duquel se trouve le foyer et … c’est tout. Alors que la discussion a dérivé sur le thème des sodas, dont la vente (mise à part celle des inéluctables coca cola et inca cola) est interdite dans cette communauté pour lutter contre les déchets (bouteilles en plastique qu’on a souvent croisées dans le fleuve), le fils de l’Apu, qui vient de ramener du cacao fraichement récolté de sa plantation, nous propose d’en goûter le jus. Mmm, excellent, même si le goût n’a rien à voir avec le chocolat. La pulpe du cacao est acidulée et sucrée, quelque chose entre le fruit de la passion et la mangue. Un délice !</div><br />
<div style="text-align: justify;">Voilà, l’Apu est au courant de notre présence et semble nous avoir appréciés, puisqu’il propose même de nous donner deux hectares de terre pour qu’on s’installe à Mamayeque !!! Nous ferions donc partie de la communauté. « Merci, on va réfléchir ». La femme du chef indigène, qui nous rejoint entre temps, n’a pas l’air bien. La pauvre, elle s’est faite attaquée dans la journée par une des pires bestioles du coin: <a href="http://terrasson.evous.fr/Patrick-Bleuzen-l-entomologiste,490.html">la fourmi guerrière</a> (insula) . On avait déjà fait sa rencontre à Imacita : alors qu’Anna et Jeremy étaient un train d’essayer de la prendre en photo en posant leurs mains à côté pour faire échelle, le maire d’Imacita l’avait tuée d’un coup de chancleta (Tongue ou tong ?) sans concession. D’une, la piqure de cette fourmi volante de plus de deux centimètres de long fait très mal, de deux, la victime se retrouve au lit avec de la fièvre pour 3 jours. Et, en plus, on dit qu’une visite de cette fourmi dans une maison est le résultat d’une brujeria (un sort jeté contre la personne qui y vit). Pas de bol ! Et même si on n’est pas superstitieux, lorsqu’on voit l’état de la femme de l’Apu, se faire piquer par cet insecte, c’est pas de chance ! J’aimerais pas que ça m’arrive.</div><br />
<div style="text-align: justify;">A la sortie de chez l’Apu, on se met d’accord avec notre chauffeur (du peque peque) sur le prix et l’heure pour la sortie de demain : 7h du matin et 35 dollars pour moins d’une heure de route en tout : c’est le transport le plus cher qu’on aurait payé au Pérou jusqu’à maintenant. Voici une réalité de la vie dans le Cenepa, le transport est hors de prix, car il faut amener l’essence de loin. Face à notre étonnement, nos compagnons de gîte de l’Odecofroc rigolent en nous racontant qu’une fois, une chercheuse de Lima était venue avec environ 2000 euros, une somme coquette pour le Pérou, avec l’idée de visiter l’ensemble des communautés du district. Cela lui avait suffit pour un mois de transport et même pas pour la moitié de ce qu’elle avait prévu de faire. Et sans arnaque !</div><br />
<div style="text-align: justify;">Avant de repartir vers notre ile, nous passons visiter l’atelier de céramique de Mamayeque, dans lequel les femmes, renouant, depuis peu, avec les techniques de leurs ancêtres, s’appliquent à confectionner des objets (assiettes, bols, plats, etc.) en terre qu’elles peignent à l’aide de pigments naturels (rouge, noir, blanc, vert) et auxquels elles donnent la touche finale en les laquant à la cire. C’est du beau travail. Alors qu’on discute avec une des femmes de l’atelier, le « chien du jardinier » refait surface dans la conversation et nous avons droit à une violente diatribe contre Alan Garcia. Elles non plus n’ont pas aimé la métaphore du docteur Alan. A croire qu’il l’a fait exprès. « Pourquoi est-ce qu’on ne nous respecte pas pour ce qu’on est ? » s’exclame-t-elle. « Nous aussi nous sommes des humains, pas des chiens ». C’est clair ?</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456467442566562769%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCLXQia2K9JifMA%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
<br />
<div style="color: black; text-align: justify;">C’est le soir, nous voilà rentrés au bercail et il est l’heure de passer à table. Au menu, yuca (un tubercule proche de la patate) et banane verte bouillie, accompagnés d’avoine bouilli au lait en poudre et sucré … aux fourmis, naines cette fois, comme nous pouvons le constater à l’aide de nos lampes de poche frontales qui nous permettent de défier le noir intégral de la nuit amazonienne. On commence à comprendre que le menu ici ne se renouvelle pas souvent. Evidement, ce n’est pas au restaurant, mais comme on a apporté des produits, qui apparemment n’inspirent pas les cuisinières (il n’y a que les femmes qui cuisinent), on se dit qu’il va falloir qu’on mette la main à la pâte. </div><div class="MsoNormal" style="color: black; text-align: justify;">Une fois le repas englouti, nous ne faisons pas long feu et prenons rapidement la direction de nos lits traditionnels pour une nuit bien méritée. C’est sous un magnifique ciel étoilé et aux sons d’une multitude d’insectes et batraciens mélomanes, agrémenté du regard brillant d’une araignée géante pendue au plafond, que nous nous endormons bon gré mal gré.</div><div style="text-align: justify;"><br />
--<br />
<i><img src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" style="max-width: 800px;" />Kri kri<br />
Irkita </i></div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-31163423656773823842010-05-05T18:46:00.000-07:002010-06-02T09:39:58.957-07:0004-02-2010 : Du Rio Marañón au Rio Cenepa<b><span style="font-size: x-small;"><i>(mise à jour le 5 mai2010)</i></span></b><br />
<br />
<div style="text-align: justify;">Avec une demi-heure de retard (seulement), nous sortons de la maison du maire d’Imacita chez qui nous avons passé la nuit, en direction de l’épicerie du village d’abord, pour y acheter les produits qui vont nous nourrir pendant quelques jours : légumes, œufs et riz, pour l’essentiel. Le reste, on verra sur place. On a aussi avec nous <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/04/02-02-2010-province-de-san-ignacio-de.html">les ananas et le café de San Ignacio</a>. C’est notre petit trésor. Puis, nous embarquons. Encore quelques minutes, et nous voilà au milieu du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%ADo_Mara%C3%B1%C3%B3n">fleuve Marañón</a>, un des affluents de l’Amazone, que nous descendons pendant plus de 3 heures sur une <i>lancha</i>, un bateau qui serait le croisement entre une péniche parisienne et un canoë indigène … si les bateaux se reproduisaient.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Ce n’est pas que je me sente très à l’aise sur les bateaux, mais celui-ci semble entre de bonnes mains. Le copilote se pose devant, pour avoir plus de visibilité, et montre de la main au pilote se situant à l’arrière la direction qu’il doit suivre, pour éviter les deux pires dangers du fleuve : « <i>los palos</i> » et « <i>los pongos</i>. Los palos, dont la consonance me fait penser à « empaler » (<a href="http://es.wikipedia.org/wiki/Pongo_%28geograf%C3%ADa%29">mais que est en fait un mot quecha signifiant porte</a>), voyez l’image, sont des morceaux de bois dont la taille va d’une brindille jusqu’à un tronc, qui peuvent soit trouer la coque du bateau, soit endommager le moteur. Pas très sympa! Entre les deux, ceux sont les pires, parce qu’ils sont très nombreux, et parce qu’ils sont imprévisibles. Los pongos portent aussi leur sens dans leur prononciation. « PONG(os) », pourrait être le bruit de la coque lorsqu’elle les rencontre. C’est quelque chose qui se situe entre récifs fluviaux, rapides et tourbillons, mais dans tous les cas, il vaut mieux les éviter. Eux, leur spécialité, c’est le retournement d’embarcation. Evidement, pour nous faire peur, on nous dit qu’on va devoir franchir une zone de pongos qui durera 10 minutes. Evidement, ce n’est pas vrai et on n’en croisera que quelques-uns admirablement évités par notre pilote.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Malgré cela, le paysage que nous admirons est magnifique, à la hauteur de ce qu’on s’était imaginés. Parfois, nous croisons quelques embarcations qui remontent le fleuve. Dans cette partie du monde, où les routes n’existent pas (ou plus, dans cette partie de la forêt, autrefois, il y en avait une, mais on est pas certain d'avoir bien compris), la navigation fluviale reste le seul moyen de transport. Et beaucoup de personnes habitent sur les rives des rivières et des fleuves, dans des maisons faites de bois et de bambou, recouvertes des feuilles de palmier séchées en guise de toit. Autour de celles-ci, on peut apercevoir des parcelles où les communautés cultivent leurs aliments de base : bananes (platanos), yuca, cacao… </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Enfin, nous voilà, après trois heures de descente du Marañón, sur le rio Cenepa, le fleuve qui donne son nom au district vers lequel nous nous dirigeons. Par sa couleur, le nouveau fleuve ressemble à un grand bol de café au lait. Complètement lisse. Notre embarcation s’y glisse en douceur. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Puis soudain, c’est le drame. Enfin, pour moi. Le choc sera aussi grand que lorsque mes deux compagnons avaient eu le culot, en ma présence, de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/02/25-01-2010-region-de-cajamarca-san.html">dévorer un cousin à moi à San Marcos</a>. A quelques mètres de nous, un autre de mes cousins, un peu plus grand certes, mais qui avait tout l’air d’appartenir à la grande famille des rats-souris-cuyes-et-assimilés, a eu la mauvaise idée de se jeter à l’eau au moment où nous passions à côté de lui … ou plutôt d’elle, car le cousin était une cousine, que j’ai même soupçonnée être enceinte. La <i>lancha</i>, menée par nos amis Awajuns, commence à la poursuivre. La pauvre bête réussit à déjouer la traque pendant plus de 5 minutes avant qu’un violent coup contre le bateau n'achève son calvaire. Et dire qu’Anna et Jérémy regardaient la scène sans sourciller. Quels barbares, ces humains…. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: justify;">Le pire restait pourtant à venir. Un des indigènes descend du bateau avant nous. Comme il a participé à la chasse (ou à la pêche ?), il a aussi droit à sa part. Le sang se met à gicler partout sur le bateau. Il dégouline et se mélange avec l’eau qui dilue sa couleur rouge vive et lui fait prendre maintenant des teintes de la … sauce tomate. Effroi et indignation. Devant mes yeux écarquillés, ils viennent de découper une patte à cette cousine assassinée qui avait seulement souhaité traverser le fleuve… Le spectacle de ses articulations mises à nue, de sa chair rouge vif et de ses mamelles mutilées qui ne nourriront pas ses petits finit par avoir raison de mon courage et je ferme les yeux en me réfugiant au plus profond de la poche dans laquelle je fais le parcours… Les souris et les hommes ne font pas partie du même monde. </div><div style="text-align: justify;"><br />
</div><div style="text-align: left;">L’Amazonie, ça commence bien ! </div><br />
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<br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><i>Kri kri</i><br />
<i>Irkita</i>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-8022795863370980078.post-49241981464682702502010-05-03T20:00:00.000-07:002010-06-02T09:39:14.889-07:0003-02-2010 : Jaen à Imacita, direction l'Amazonie, la vraie...<b><span style="font-size: x-small;"><i>(Mise à jour le 4 mai 2010)</i></span></b><br />
<div style="text-align: justify;">4h30 du matin, après une nuit très courte, nous voici au lieu de rendez-vous prévu avec notre ami rencontré il y a quelques jours à Bagua qui devrait être accompagné par l’apu des apus du district du Cenepa. Pourquoi y être aussi tôt ? Pour arriver à destination le soir même. Or, des travaux sur la route coupent le passage entre 11h et 16h, il faut donc passer avant.</div><br />
<div style="text-align: justify;">15 longues minutes se passent avant que nous décidions d’appeler, histoire de réveiller nos compagnons de route qui sont surement en train de rêver qu’ils sont à l’heure : « allo, qu’est ce que vous faîtes ? » « Et vous, on est là, où vous êtes ?» nous répondent-ils. Moment d’hésitation … « Non, nous on est au lieu de rendez-vous et vous n’y êtes pas ». « D’accord, on arrive… ». Le désormais classique « on arrive » nous fait craindre le pire. Cela veut dire qu’on vient de les réveiller et qu’ils doivent encore se préparer. Pour le moment, rien de grave, puisque, contrairement à ce qui était prévu, aucune voiture n’est prête à partir, il faut attendre 5h, pas avant. 4h55, nous rappelons de nouveau nos amis : « Allo, où êtes vous, la voiture va partir ! ». « Ah, en fait, on va vous rattraper plus tard parce qu’on a reçu un coup de fil et on doit voir un conseiller ce matin ». Un coup de fil d’un conseiller à 4h du matin… Bon, on va donc faire la route seuls.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Première étape, <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/search/label/Bagua">Bagua</a>. C’est lors d’un petit déjeuner ce matin là qu’on aura la fameuse conversation avec une métisse sur le supposé cannibalisme des Awajuns, la même qui, ayant vécu 40 ans à la porte de l’Amazonie, n’y a jamais mis les pieds …Bon, c’est son choix, comme on dit, et son petit déjeuner rattrape un peu ses propos incongrus. Toujours pas de nouvelles de nos amis. Nous poursuivons seuls. La chaleur et l’humidité augmentent progressivement, jusqu’à notre arrivé à Imacita, le bout de la route et le commencement du fleuve sur lequel nous devrions poursuivre…mais pas avant demain, nous apprend-on, car, vus les travaux sur la route, nos deux compères n’arriveront pas avant ce soir, et c’est impossible de partir de nuit. Pas grave, nous nous sommes rapprochés de quelques heures et nous n’avons jamais été aussi près de l’Amazonie et des communautés Awajuns du Cenepa, notre objectif depuis maintenant bientôt une semaine.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Pour patienter, nous rencontrons le dirigeant de l’organisation Awajun du district de Imacita et il nous confirme le divorce entre les indigènes et le président du pays, Alan Garcia. <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/28-01-2010-bagua-1-la-lisiere-de-la.html">Ils n’avaient pas apprécié de se faire traiter de « chiens du jardinier », nous répète-il, mais se faire tirer dessus le 5 juin 2009</a>semble définitivement avoir compromis les derniers espoirs de réconciliation. Ce qu’ils veulent, c’est qu’on respecte leur mode de vie et qu’on les traite en égaux. Bien, c’est clair. Nous poursuivons, en allant saluer le maire de la ville avec qui nous avions fait connaissance à Bagua lors de <a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/28-01-2010-bagua-2-la-reunion-premiere.html">la réunion de l’ORPIAN </a>et dont le discours énergique nous avait plu, d’autant plus que nous avions pu le comprendre (<a href="http://el-viaje-de-irkita.blogspot.com/2010/03/29-01-2010-bagua-3-reunion-seconde.html">il parlait en castillan</a>). « Hola, les amis, vous dormez où ? ». « Pour l’instant, nulle part ». « Très bien, alors vous venez dormir à la maison ». On ne se fait pas prier.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Quelques heures plus tard, après en avoir appris beaucoup plus sur le 5 juin, notamment la présence, le jour des événements, de deux volontaires belges dont les photos ont fait le tour du monde et sans lesquels nous n’aurions que la version du gouvernement, après avoir lu avec effroi l’article d’un éditorialiste parlant des indigènes comme on devait (peut-être) en parler à l’époque où l’on se demandait s’ils avaient une âme, après s’être régalés d’un délicieux plat de pâtes à la sauce blanche préparé par notre hôte et avoir bu quelques bières en compagnie de l’apu des apus du Cenepa arrivé entre temps, après, enfin, avoir eu le fin mot de l’histoire sur son retard de plus de 5 heures, nous nous retrouvons au lit, pour quelques courtes heures de sommeil avant le grand départ pour les entrailles de la forêt la plus emblématique de la planète… Entre anxiété et excitation, je m’endors rapidement, pas mécontente de tout ça.</div><br />
<div style="text-align: justify;">Ah, oui, vous voulez peut-être savoir pourquoi nos compagnons de route ne nous ont pas rejoint à 4h30 du matin au lieu du rendez-vous? Et bien, l’apu des apus, qui est aussi professeur, a rencontré des anciens élèves ou des collègues (on n’a pas bien compris), la veille au soir. Ils l’avaient invité à une bière, puis à une autre, et ainsi de suite. Le coup de fil de ce matin devait donc être celui d’une blonde (<a href="http://dequitoabuenosaires.blogspot.com/2009/03/le-top-des-bieres-peruviennes.html">sûrement une Cristal, une des bières péruviennes</a>) bien fraîche dont l’abus donne mal au crâne … Ah ! Ces humains.</div><embed type="application/x-shockwave-flash" src="http://picasaweb.google.fr/s/c/bin/slideshow.swf" width="600" height="400" flashvars="host=picasaweb.google.fr&captions=1&noautoplay=1&hl=fr&feat=flashalbum&RGB=0x000000&feed=http%3A%2F%2Fpicasaweb.google.fr%2Fdata%2Ffeed%2Fapi%2Fuser%2FViaje.Irkita%2Falbumid%2F5456479492012890225%3Falt%3Drss%26kind%3Dphoto%26authkey%3DGv1sRgCMvlgpe8iOaJvAE%26hl%3Dfr" pluginspage="http://www.macromedia.com/go/getflashplayer"></embed><br />
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<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" imageanchor="1" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://lh6.ggpht.com/_pq1Z2boLLx0/S3JQWziokXI/AAAAAAAAGXQ/a1FyKbHJMq8/%5BUNSET%5D.gif" /></a></div><i>Kri kri</i><br />
<i>Irkita</i>Unknownnoreply@blogger.com0