(mise à jour le 10 mai 2010)
1 - De Huampami à Imacita, inondations sur le río Marañón
A Odecofroc et à Huampami, nous avions déjà vu que le niveau du Rio Cenepa avait bien monté, en engloutissant certaines plantations situées trop bas. Mais c’est lorsque nous arrivons sur le Rio Marañón que nous découvrons l’étendue des dégâts. Dégâts qui ne donneront lieu à aucune aide, aucune compensation, aucune intervention de la part de l’Etat péruvien. Les Awajuns ont l’habitude de se débrouiller tous seuls. La situation est pourtant grave car beaucoup de maisons ont été inondées et les cultures qui sont maintenant sous l’eau ne donneront certainement pas de récolte cette année…
2 - Inondations à Imacita
En voyant les rives du Rio Cenepa et du Rio Marañón inondées, on ne s’est, étrangement, pas posés de question sur l’état d’Imacita, notre destination. Alors, lorsqu’on y arrive, c’est le choc : l’eau remonte quasiment jusqu’à la maison du maire, dans laquelle nous avions dormi il y a quelques jours, c'est-à-dire à plus de 400 mètres de là où se situe, en temps normal, surélevé de quelques mètres, le bord du fleuve. La place centrale du village se traverse maintenant à la nage ou en barque, la mairie est sous deux mètres d’eau, la caserne de l’armée de terre ressemble à celle de la marine et les premières épidémies ont fait leur apparition, comme nous l’explique le maire que nous retrouvons de l’autre côté du lac qu’est devenu son village. « Et personne ne nous viendra en aide », nous affirme-t-il, un peu dépité et complètement débordé, sans jeu de mots, par la situation. « On a l’habitude ». Le fait d’être complètement oublié par l’Etat participe aussi au désamour que lui vouent les personnes vivant ici.
Étonnamment, même si la situation est catastrophique, l’ambiance n’est ni à la panique, ni à la morosité. Plus de dégâts que de mal, pourrait-on dire, et la vie continue, dans la bonne humeur. On est loin des images choc des inondations et des moyens mis en œuvre à Aguas Calientes (Machu Picchu). Les inondations de février 2010 à Imacita, département d’Amazonas, Pérou, ne feront ni le tour de la planète, ni la une des journées nationaux. Ici, il n’y pas de touristes coincés, ni aucun enjeu financier…
3 D'Imacita à Jaen , on rembobine la cassette …
Finalement, c’est une embarcation de fortune, construite à la va-vite par des petits malins qui n’ont pas loupé l’occasion de se faire un peu d’argent – fruit d’un capitalisme de catastrophe (ou de désastre) appliqué par les paysans des rives du Rio Marañón, nous expliquerait Naomi Klein - , qui nous fait traverser la seule zone impraticable (mise à part par quelques fous) de la route. C’est donc sans encombres que nous sortons de l’Amazonie, à bord d’un taxi énergiquement conduit sur la nouvelle route, encore en travaux, qui relie les Andes au fleuve Marañón. « Surement un des couloirs de l’IIRSA », se dit-on … Le soir venu, Jaen nous accueille comme elle peut. C'est-à-dire pas très bien, vu qu’elle n’est pas ce qu’on trouve de plus accueillant …
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Kri kri
Irkita
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